L'association Cecropia obtusa-Azteca dans la végétation pionnière de Guyane française.
Belin-Depoux M.1, Lubrano C.2, Robin J.R.2, Chouteau P.1, Touzet M.C.1, Solano P.
Cecropia obtusa trecul (Urticaceae) s'associe avec les fourmis Azteca dans une relation stricte, symbiotique.
L'interaction est étudiée dans sa réalité biologique, écologique et phytochimique.
Le myrmécophyte développe des domaties qui correspondent aux entre-noeuds.
Sur chacun d'entre eux, à l'opposé de l'insertion foliaire, se situe une zone légèrement invaginée, le prostoma.
Ce dernier, peu épais, est percé par la reine au moment de la fondation de la colonie.
La base de chaque pétiole porte le trichilium, ensemble de poils pluricellulaires unisériés protégeant les corps nourriciers (corps müllériens) produits par les assises épidermiques et sous-jacentes.
La production des corps müllériens et l'activité des fourmis sont parfaitement synchrones et surviennent toujours dans un même nyctémère trois heures avant la tombée de la nuit et se poursuivent jusqu'au crépuscule.
L'émission des corps müllériens suit toujours ce rythme que l'individu soit occupé ou non par les fourmis ou cultivé en serre.
Dans tous les milieux les Cecropia habités par les fourmis montrent une croissance accélérée par rapport à ceux qui ne le sont pas, conséquence de la récupération des nutriments contenus dans les déchets des fourmis ou (et) de l'utilisation du CO2 accumulé dans les domaties.
Cecropia obtusa est très présent dans la végétation pionnière guyanaise.
Après défrichement, cette espèce s'installe prioritairement en étant indifférente à la topographie des lieux.
Elle prend une importance majeure dans la distribution des individus liés aux fourmis.
Dans une population presque monospécifique âgée de 18 mois, avant l'occupation par les fourmis, la présence de chenilles de Noctuelles dans les entre-noeuds n'entraîne qu'exceptionnellement l'endommagement des feuilles, la consommation des corps nourriciers étant prioritaire.
En l'absence des fourmis, le feuillage est donc protégé par les corps nourriciers.
Chez les Cecropia plus âgés, habités par les fourmis, les feuilles sont très souvent endommagées : cependant la production foliaire accrue dans le cas des individus occupés compense la perte en surface photosynthétisante des feuilles adultes.
Ainsi une protection phénologique, engendrée par la présence des fourmis dans la plante, pourrait suppléer la protection biotique déficiente.
A l'état frais, les corps nourriciers contiennent près de 50 % d'eau.
Dans la recherche de la composition des corps müllériens, 53 % des composés de l'extrait sec ont été identifiés dont du glycogène (33 %), des sucres simples (glucose 2 %), des lipides (triglycérides 11 %), des protéines (6 %) et des vitamines : vitamine C : 0,01 % et vitamine E : 0,01 %
1Laboratoire de Biologie Végétale Tropicale, U.R.A 1183, 12 rue Cuvier - 75252 Paris Cedex
http://www.snv.jussieu.fr/UFR/Journees_UFR/Affiches/aff31.html
Petite rectification
Les Cécropia ne sont pas des Urticacées mais des Cecropiacées famille séparée depuis peu des Moracées (bien connue pour ses Ficus).
le fait d'être colonisé par les Atzeca n'empêche pas la présence de chenilles défoliatrices du genre Colobura (Nymphalides) qui réduisent les feuilles à l'état de dentelle ainsi que j'ai eu l'occasion de le constater de noombreuses fois en Guyane.
D'ailleurs la présence de ces chenilles est assez étonnantes vu les milliiers d'Atzeca présentes sur chaque arbre et qui sortent toutes au moindre heurt des branches .
Ces fourmis sont bien connues pour rendre le bois insaisisable à main nue : on a vite le bras recouvert
Enfin, contre toute attente le Cécropia pousse trés bien en appartement ici en France prés de la fenêtre, en dépit de la sécheresse de l'air et de la température plus basse. il développe en abondance ses corpuscules de Mullaer, mais il faut qu'il atteigne une certaine taille pour être colonisé par les Atzeca .
Merci pour la rectification et pour les informations que tu apportes :wink:
le contenu du lien doit dater un peu.... :oops:
Ca doit etre le pied de pouvoir observer cela
J'ai voulu voir à quoi ça ressemblait :
http://www.evergreen.edu/ants/ANTPLANTS/CECROPIA/Cecropia.html
en Anglais
avec des photos couleurs du trichilium et du protostoma notamment
De superbes photos d'espèces du genre d'Azteca (myrmecos.net)
http://myrmecos.net/ants/azteca.html
larve de coléoptère dans un apex
Salut
C’est vrai que c’est le pied de pouvoir observer ça en vrai sur le terrain, même si au bout d’une vingtaine de voyages l’étonnement s’émousse un peu !
Je ne sais pas pourquoi ces chenilles ariivent à survivre car elles sont parfaitement commestibles. :shock: C’est peut être un hasard statistique comme l’arbre est grand, les fourmis n’expore pas la totalité des feuilles et si des jeunes chenilles passent au travers, une fois grosses elles ne sont plus attaquées.
Pour ce qui est des relations fourmis plantes, je n’ai pas beaucoup d’expérience. J’observe assez régulièrement les jardins suspendus de fourmis en Guyane, couverts de plantes introuvables ailleurs. Il faudrait que j’essaye de ramener un tout petit jardin avant que la colonie soit trop développée ; après on ne touche plus !!! ou alors accidentellement et on le regrette vite ! :oops:
Au Gabon j’ai eu rencontré une Passifloracées des plus curieuses (Barteria sp.) avec de très gros pétioles creux qui abritent une espèce de fourmi excessivement agressive et grosse en plus !
Là-bas on appelle cette plante l’herbe aux femmes infidèles car on avait coutume d’y attacher la femme adultère pour qu’elle avoue sa faute. :shock: Autre pays, autres mœurs .
En Guyane, la Famille des Mélastomacées a qqs espèces avec des pétioles renflés exagérément (on dirait de petite outres) et qui servent de domicile à des fourmis qui sqattent toutes les branches et dont le nid est explosé en une foule de petites unités
Concernant le Cécropia, j’ai coupé le plus haut car il menaçait de s’écraser au plafond de la serre (4 m) et j’ai fait des boutures qui ont pris, et si tu veux un petit plant bien raciné je peux te l’envoyer sans pb. Ça pousse très vite ; les miens font au moins 2m par an,en pot heureusement ce qui les limites, sinon, là as c’est 3 à 4 m dans un sol profond. En 3 ans on est deans une forêt de 10m !
Réponse à K2rantitache
Hé oui, si tu as l’occasion d’aller dans ces pays chauds et en particulier en Guyane, tu ne seras pas déçu ! J ‘ai vu des fourmis de toutes tailles et même de toutes formes avec des têtes carénées, aplaties avec des épines etc.
la prochaine fois je t’en ramène, au mois pour le fun car de là à avoir des reines…
Pour répondre à la question de taille des chenilles, elle varie entre 4 et 8 cm. C’est donc pas mal
Je suis de plus en plus persuadé que si elles échappent aux fourmis c’est que celles ci ne les ont pas trouvées jeunes. Les fourmis sont les principales prédatrices des chenilles, or la plupart sont comestibles, mais à partir d’une certaine taille les fourmis ne les touchent plus ; seules les petites ou les œufs courent le risque et éventuellement léa chrysalide fraîchement formée ; je le vérifie tous les jours.
Une exception cependant les Crematogaster scutellaris qui s’attaquent à tout quelle que soit la taille ; je le ai vu tuer et manger des oiseaux au nid ! Quand la proie est grosse elles viennent en grand nombre et la recouvrent entièrement
Cécropia : je peux t’envoyer un pied sans problème mais il me faut ton adresse (Mail ou MP)
Je n’ai jamais vu de fourmis françaises s’intéresser à mes Cécropia et à leur corpuscules de Muller ; ceux ci sont produits en abondance et finissent par moisir. Du reste en Guyane je n’ai pas vu d’autres fourmis que les Atzeca dessus ; il est vrai qu’elles sont si nombreuses qu’elles doivent chasser toutes les autres malgré leur taille minuscule.
je pense que j'irais un jour
ca peut paraitre bizarre (je pense pour certaines personnes)
mais c'est mon rêve de me retrouver en pleine jungle dans une vrai forêt
totalement coupé du monde
le pied total.....
:roll:
possible qu'à partir d'une certaine taille elles sécrètent une substance qui fait que les fourmis s'y désintéressent?
D'autres informations sur le Cecropia ou "bois canon"
Oui le bois canon c'est un peu le chien-dent de la Guyanne, ça pousse partout. faut toujours qu'il fasse dans le gigantisme question plante là-bas .
Je devrais récupérer un nouveau pied au printemps prochain (merci jpv) et je pourrais voir si ces fameux corps müllériens intéressent les espèces que je détiens.
C'est une très jolie plante, qui selon jpv, est très facile à garder.
Bon moi je m'y suis mal pris pour celui qu'il m'avait envoyé au printemps dernier :oops: (faute de temps)...
ce n'est que partie remise pour plutard :wink:
up. Très intéressante.
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