Cette nuit là était aussi glaciale que noire. Camouflé sous la couette, essayant d'échapper aux spectres de la conscience naissante, de la race de ceux qui hantent le petit matin, j'ai entendu. Peut-être était-ce le pas d'un voisin de palier ou les craquements d'une vieille maison en bois. Mais je n'ai pas de voisins ! J'habite dans une maison, maison qui n'est pas en bois ! Je me redresse, l'appel d'air glace mes reins, ma compagne maugrée, j'écoute.
Un pas, peut-être, un autre, je crois. On fouille ? J'entends bien des doigts gourds vouloir ouvrir ce sachet en plastoc dans la cuisine. Dans le salon ? Je les vois presque sur l'écran noir qu'est le mur de notre chambre tant il prennent vie dans mon esprit. Mon garçon, mon bébé, mon enfant ! Il est dans la pièce à côté et le danger rôde !
Allons, du calme, un peu de raison. J'aurais entendu l'effraction, c'est sûr, c'est certain. J'ai une arme dans un coffre, mais il faut que je l'ouvre et le parquet craque, il faut que je la charge. J'imagine déjà la scène où l'aggresseur me saute dessus et ou je lui lance à la figure déformée par la haine des simples d'esprits meurtriers, violeurs, pédophiles et chasseurs de la pire espèce une poignée de balles inertes. J'attrappe l'option secondaire à portée de main : mon couteau suisse Victor Inox acheté pour son tournevis cruciforme. C'est alors que se lance la musique de Mac Gyver dans mon esprit.
C'est moi le spectre à présent, j'avance tel un ninja en boxer(!) dans l'ombre de mes murs, ma main mortellement armée prète à frapper. C'est la terrible méthode du crabe violoniste : déplacement latéral avec jambes pliées le long des murs, la main gauche s'accroche à une corde invisible tendue dans le noir pour l'équilibre parfait, je garde contre mon flanc ma pince faite pour moitié d'une lame, je scrute.
Je dois me rendre à l'évidence : l'ennemi a fuit et j'ai froid aux pieds. Je retourne donc auréolé de gloire m'étendre sur ma couche pour quelques heures supplémentaires de repos bien mérité.

Il y a pourtant bien eu un ennemi mortel qui rodait cette nuit là, et la catastrophe a été évitée de justesse grâce à mon intervention que vous avez peut-être jugée trop vite inutile. Sisisi on me la fait pas. En effet, en vérifiant la température du placard où j'ai entreposé mes cheres amies à scapes et pétioles (15/16°C le matin pour tout vous dire) je vois Marie Antoinette et lui souhaite bien le bonjour. Mais ? MARIE ANTOINETTE ! Le coton qui bouche son tube a disparu ! Elle est à 2 cm de la mortelle liberté ! Et le coton qui bouche l'entrée de Gynette a aussi disparu ! Celui de l'adc de Tetra aussi ! Branle bas de combat ! Ni une ni deux je réquisitionne femme et enfant et colmate les brèches. Après une rapide évaluation de la situation j'estime qu'aucune perte est à déplorer.
Une enquête désignera le coupable par déduction : il agit la nuit dans un placard, vole du coton, c'est un ennemi intérieur, cauchemard de toutes les polices antiterroriste de part le monde. C'est une souris.

Je vous l'annonce, je ne resterai pas sans rien faire face à ce danger d'un nouveau genre, ainsi je vous présente mon plan de défense diabolique afin de neutraliser la menace :




Ce message a aussi vocation à vous appeller à la vigilance, car cette menace pèse sur tous les myrmicophi, myrméphil, miryphico, les amateurs de fourmis en ces temps de diapause à la cave. Les terroristes y résident. Oui, car, comme le disait bhl chez Pivot : vigilance est le maître mot.

Mort de rire le déssin !!!
J'adore ton récit +1
Et a bas les souris !!

Tente les feuilles de menthe, le poivre ou le piment.

ou les tubes dans une boite à l'épreuve des incisives de rongeurs.

tapettes à formage pour attraper les bestioles.
ils font aussi une espèce de glue où elles se collent dedans et à part hurler elles ne peuvent rien faire.

hub

merci croixrooge.
shaoran-kun : j'ai opté pour ta solution du poivre la nuit dernière, nuit qui fut calme, merci pour l'idée.
hub : j'ai un attrappe souris quelque part.
Pour ce qui est de la boite à l'épreuve des DeNts du PlaCarrRRrrD comme le suggère adame j'ai trouvé je pense mon bonheur : un vieil attaché-case

Haha pas mal !

Amicalement
Mc gyv...heu skan ! qu'est ce que je racontes moi

MDR!!!

Mais c'est mimi une souris j'en est une qui vis dans ma chambre, en liberté .

géniale ton récit, le suspens jusqu'a la fin

J'avais pas vu !

T'as essayé le chat ?

Pas mal!



myrmécophiles?

Je trouve que tu écris bien! Et ton récit est vraiment amusant, quoique tragique. Le dessin est super!

je confirme, arrivé il ya 10 dans une maison a renover , pas mal habitée par des souris (planchers grenier sous evier etc, je met des pieges du blé etc mais yen a toujours, , un an apres on m'offre une gentille petite chatte qui viendra a bout de ces bestioles en très peu de temps, desormais ça fait 9ans que je l'ai et je n'ai jamais plus vu la couleur d'un seul rongeur dans ma demeure