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> INVENTAIRE MYRMECOLOGIQUE DU PARC DE LA FONTAINE AUX FEES, Le parc en question, ses milieux et ses fourmis.
I-D-É-MYR
* Tuesday 02 December 2014 à 00:22
Message #1


Nymphe


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PRESENTATION DU PARC


Le Parc de la Fontaine aux Fées (30 ha), situé en la commune de Talant voisine de Dijon, est constitué de pelouses sèches et de landes à buis (ou buxaie) sur sol calcaire.

Par arrêté préfectoral de protection du biotope, en date du 23 décembre 1994, il est classé zone naturelle (protégée) d'intérêt écologique, faunistique et floristique de type 1.

Son inventaire myrmécologique, réalisé pour le compte du Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons et de la mairie de Talant, s'est étalé sur une période de trois ans avec plus de 6 000 colonies visitées sur le terrain (toutes différentes), colonies que se partagent une trentaine d'espèces dont un bon quart me reste encore à identifier.

Les divers milieux prospectés sont : la buxaie, la buxaie sur éboulis, les éboulis et la pelouse sèche, dite calcaire (milieux thermophiles), les anciens vergers (plus tempérés) et les combes boisées (fraîches et humides), sans oublier les anciennes carrières (falaises), les chemins et les sentiers, puis les murs et les murets étant autant de niches intéressantes à explorer.


LES DIFFERENTS MILIEUX



La Buxaie ou Lande à buis


La buxaie (lande à buis), colonisant le même biotope en association avec le genêt à balais, mais ponctuée ici et là d'arbustes au devenir incertain, est un milieu semi ouvert parce que parsemé de taches claires (pelouse et rocaille en sursis) où l'on constate, comme son nom l'indique, une prédominance des buis pouvant être densément groupés par endroits. Une telle association végétale favorise pourtant l'établissement d'une myrmécofaune presque aussi variée que celle de la pelouse. Diverses espèces itinérantes ou sédentaires ont pu s'y fixer puis y être relevées par la chasse à vue diurne ainsi que par le piégeage locatif au ras des massifs dissimulant un humus (sous les buis) un peu plus accueillant qu'alentour pour héberger des fourmis de taille raisonnable.

<a href="http://www.casimages.com/i/150601110928840970.jpg.html" target="_blank" title="(1) Buxaie ou Lande à buis"><img src="http://nsa37.casimages.com/img/2015/06/01/150601110928840970.jpg" border="0" alt="(1) Buxaie ou Lande à buis" /></a>


Cette formation végétale a tendance à coloniser le biotope du parc tout en "grignotant" les pelouses, mais n'est pas le genre de milieu que les fourmis ont le plus investi.


La Buxaie sur éboulis


La buxaie sur éboulis est un milieu plus ouvert que la buxaie mais plus stérile que la pelouse sèche parce que ses buis, réunis en petits massifs, sont établis par intermittence sur un sol pierreux qui apparaît souvent en clairs et larges espaces complètement dénudés voire presque abiotiques. Localement on rencontre aussi des arbustes paraissant, quant à eux, être tombés tout droit du ciel mais étant susceptibles d'attirer certaines fourmis. En ce lieu hostile je ne devais pas désespérer trouver des espèces itinérantes par la chasse à vue diurne ainsi que des espèces fixes, mais tantôt discrètes, par piégeage locatif également effectué au ras des structures végétales dissimulant également un humus un peu plus accueillant pour des fourmis ne pouvant s'établir dans les interstices vides des amas de cailloux.




Les éboulis


Les éboulis sont un milieu thermophile et changeant très ouvert mais, comme précédemment, peu propice à l'établissement des fourmis, sauf en leur sommet où le sol est encore assez épais pour le creusement de leurs galeries. On n'y voit pas grand chose si ce n'est la présence de rares plantes adaptées qui s'accrochent désespérément aux pierres mobiles grâce à leurs robustes racines ainsi que celle non moins fortuite d'espèces itinérantes, ou fourrageant dans leurs avalanches de cailloux, que j'ai pu détecter par la chasse à vue diurne sans trop creuser dans les détails.




La Pelouse Sèche ou calcaire


La pelouse sèche (pelouse calcaire), évoluant lentement sous la pression de nombreux facteurs dans un biotope rocailleux très pentu et exposé plein sud, est un milieu ouvert où l'on constate, émergeant d'une végétation rase ou rampante, une prédominance des graminées susceptibles de satisfaire aux besoins nutritifs d'espèces appartenant au genre Messor (fourmis moissonneuses). Toutefois, ses conditions topographiques (sol ayant une texture caillouteuse et une structure pauvre en éléments organiques et dont la porosité toute relative lui confère une hygrométrie tout juste suffisante) sont autant de facteurs limitant le volume de sa pédoflore et, par voie de conséquence, l'établissement d'une myrmécofaune digne de ce nom. Seule la recherche de petites espèces itinérantes ou fixes et dites “thermophiles” s'est imposée ici, mais uniquement par application de la chasse à vue diurne.




Les Anciens Vergers


Les anciens vergers (friches) sont des milieux semi ouverts où l'on constate une prédominance des arbres fruitiers qui y étaient jadis cultivés. Ainsi, des espèces terricoles également attirées par le miellat des homoptères, mais aussi par les matières sucrées des fruits tombés au sol, purent être identifier au cours d'une chasse à vue diurne méticuleuse ainsi que par le piégeage locatif mis en œuvre au ras de leur fruticée.




Les Combes boisées


Les combes boisées sont des milieux fermés, ombragés et humides, où l'on constate une prédominance des arbres présentant une haute valeur myrmécologique (érables, chênes et tilleuls) puisqu'ils hébergent les homoptères producteurs de miellat (pucerons et cochenilles) que certaines fourmis dites “pastorales” élèvent pour se gaver de leur précieux liquide sucré. De nombreuses espèces terricoles, lignicoles, et parfois même arboricoles, attirées par cet or liquide ou exploitant d'autres ressources alimentaires, y vivent mais sont difficiles à déceler car très discrètes. Une chasse à vue diurne, très pointilleuse, ainsi qu'un piégeage locatif effectué dans la proximité d'objectifs bien ciblés (souches, troncs d'arbres, branches mortes tombées au sol) dut être requise et dut même m'inciter à fouiller dans la litière tout en scrutant la surface des feuilles du lierre rampant.



La lisière des bois ou fruticée, constituée de toutes sortes d'arbustes (aubépine, prunellier, cornouiller mâle ou sanguin, etc...) émergeant des églantier et des ronces, fit elle aussi partie de la prospection.


Les Carrières et Falaises


Les carrières (falaises) sont des milieux ouverts où l'on constate une grande variété de paysages (roche, pelouse, fruticée, bois) susceptibles d'héberger dans leur micro-climat accueillant des espèces terricoles, lignicoles et lapidicoles repérables par la chasse à vue diurne ainsi que par le piégeage locatif visant leurs recoins prometteurs.




Les Chemins et sentiers


Les chemins et sentiers sont des milieux ouverts très faciles à prospecter où les bordures présentent tantôt une prédominance de haies arborescentes, tantôt d'herbes denses et de hautes graminées sous le couvert desquelles des espèces terricoles, pouvant être qualifiées de rudérales, ont été traquées uniquement par la chasse à vue diurne.




Les Murs et murets


Les murs et murets, eux aussi faciles d'accès, sont des milieux thermophiles plutôt propices à la nidification d'espèces lapidicoles ayant fait l'objet d'une chasse à vue diurne tout aussi scrutatrice qu'ailleurs.




LISIERES ET CONTINUUMS AU PARC


Le continuum, en écologie du paysage, représente l'interface peu marquée et floue entre deux milieux voisins se fondant l'un dans l'autre, sans limite bien tranchée, mais présentant chacun une identité suffisante pour se différencier et avoir un fonctionnement écologique particulier dans la matrice (Syn : effet de lisière). Dans cette frontière avantageuse, qui mêle deux milieux différents, les formicidés s'établissent volontiers pour exploiter les diverses ressources qu'ils leur offrent simultanément. Un tel continuum existe au parc de la Fontaine aux Fées entre la buxaie et la pelouse sèche, favorisant la résidence de nombreuses espèces pouvant aussi profiter des nombreuses richesses que les deux milieux offrent chacun de leur côté.


Continuum Buxaie / Pelouse sèche

(entre les pointillés dans l'image)


[url=http://uprapide.com/image/901746-continuum-buxaie---pelouse-seche--2-]</a>



Un continuum identique existe entre la buxaie et celle dite “sur éboulis” favorisant de la même manière la résidence de nombreuses espèces pouvant aussi profiter des nombreuses richesses que les deux milieux offrent chacun de leur côté.


Continuum Buxaie / Buxaie sur éboulis

(entre les pointillés dans l'image)





La lisière ou fruticée est une interface bien marquée entre deux milieux voisins présentant une identité suffisante pour se différencier d'entre eux et avoir un fonctionnement écologique particulier (Syn : écotone). Dans cette frontière plus avantageuse que le continuum, car figurant au centre dans l'étagement de trois formations végétales bien distinctes, les fourmilières abondent et accroissent considérablement leurs sources d'approvisionnement. Au Parc de la Fontaine aux Fées on peut voir un abondant fouillis végétal en lisière qui sépare les combes de la buxaie sur éboulis et que se partage une intéressante myrmécofaune y trouvant tout à la fois le gîte (sous les pierres) et le couvert (dans la fruticée).


Lisière et Fruticée





Suite de l'inventaire > http://www.acideformik.com/forums/index.ph...st&p=200589


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nicocotiers
* Tuesday 02 December 2014 à 09:28
Message #2


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faudrait envoyer les échantillons à Antarea !
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fauvelle
* Tuesday 02 December 2014 à 22:33
Message #3


Cocon


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Bonjour,

Du bon et beau boulot wink.gif.
Tu détermines l'espèce toi même ?
Les deux dernières photos sont les mêmes wink.gif.

Guillaume
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I-D-É-MYR
* Wednesday 03 December 2014 à 00:42
Message #4


Nymphe


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Salut Nico !

Pour les échantillons ? Je vais tout d'abord essayer de me débrouiller par moi-même pour identifier le maximum d'espèces me restant difficiles à distinguer. Et si je cale, avec les dernières, je les enverrai à Antarea. Ainsi ça me coûtera moins cher en tubes Eppendorf et en timbres vu que je peine à joindre les deux bouts.

Au fait ! Qui est-ce qui s'occupe toujours de corriger les sujets : C'est toi ? Parce qu'il y a de nouveau des trucs cochons qui demeurent collés à mon texte, du genre [/size] et [coller], etc... Ca fait moche !

Merci d'avance à celui qui me les fera sauter ! wink.gif

De plus, pendant ma très longue absence, mes suivis d'élevages en ont pris un sérieux coup. Ils ont même carrément disparu unsure.gif !?!?

A+ Nico... happy.gif

Patrice



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I-D-É-MYR
* Wednesday 03 December 2014 à 00:54
Message #5


Nymphe


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Salut fauvelle !

Pour ce qui est de l'identification, je vais tout d'abord essayer de me débrouiller seul, comme un grand. Et si je cale pour certaines espèces, je les enverrai à Antarea en espérant que ça ne me coûtera pas bonbon.

Au sujet des deux tofs identiques, je m'en suis aperçu et ai vite corrigé mon erreur. J'en passe un temps fou à les rebidouiller mes textes = Je rame, oui ! Ca ne se passe jamais comme je veux sur un forum ou un site, c'est nettement moins facile qu'en traitement de texte sur OpenOffice chez moi.

Sur ce, bonne nuit fauvelle et à la prochaine... wink.gif

Patrice



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nicocotiers
* Wednesday 03 December 2014 à 11:01
Message #6


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J'ai modifié le sujet pour virer les problèmes de balises Size et Center
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fauvelle
* Wednesday 03 December 2014 à 11:13
Message #7


Cocon


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Salut,

D'ailleurs j'ai oublié de préciser que je suis parfois dans ton coins. J'ai mes parents sur Doles.
Pour ce qui est des tubes eppendorf sur le laborantin, le lot de 100 est à 1euro60 auquel il faut rajouter 7.92 de port. J'ai une futur commande en cours, je peux toujours te prendre un lot et en début d'année prochaine te les refiler quand je retourne voir les parents, rien n'est impossible.

Voilà ce que j'ai retrouvé te concernant:
http://www.acideformik.com/forums/index.ph...c=17802&hl=
http://www.acideformik.com/forums/index.ph...c=17942&hl=
http://www.acideformik.com/forums/index.ph...c=17727&hl=

Guillaume
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nicocotiers
* Wednesday 03 December 2014 à 11:31
Message #8


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Pour les images de tes suivis, on ne peut rien faire...
elles étaient hébergées chez des prestataires d'hébergement d'images qui les suppriment au bout d'un moment.

Celles d'ici risquent de subir le même sort
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I-D-É-MYR
* Wednesday 03 December 2014 à 12:36
Message #9


Nymphe


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Au sujet de mes liens...

Oui ! Mais toutes mes tofs ont disparu = ??? unsure.gif ???

Faut que je demande à Nico, de la famille des arécacées (palmiers) mrgreen.gif si je peux les remettre à leur place dans mes suivis.

Je me demande aussi, parfois, si je n'en fais pas un peu trop (sujets trop longs et trop lourds).

Merci, tout de même, pour ta découverte !

A+ fauvelle... wink.gif


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Zarie95
* Wednesday 03 December 2014 à 20:35
Message #10


Nymphe


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Je reste en admiration devant ce travail de fourmis (sans mauvais jeu de mot biggrin.gif )
Très beau boulot ! thumbsup.gif


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"Horse you have failed in your mission ! […]
Do you have any final words before your summary execution ?"
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I-D-É-MYR
* Wednesday 03 December 2014 à 21:40
Message #11


Nymphe


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TECHNIQUES DE CAPTURE


La chasse à vue de jour est une technique de chasse active appliquée à toutes les niches et qui s'est exercée à vue d'œil en direction du sol, des troncs d'arbres et de leurs branches accessibles (notamment le bois mort), sous leurs écorces, sur les rochers et sous les pierres, sur les plantes puis dans la litière des bois en la fouillant. C'est une technique de ratissage ou de zonage exigeante mais très efficace se pratiquant sans passer deux fois au même endroit pour apercevoir des individus isolés, ou pistant en nombre, mais surtout pour sonder la présence de fourmilières. Elle ne permet toutefois pas de débusquer les espèces rares ou très discrètes qui demeurent la plupart du temps profondément enfouies sous terre et qui sont par conséquent indétectables en surface. Cette chasse à vue de jour comprend aussi la technique du battage des branches d'arbres visant à ne capturer que des espèces arboricoles encore plus rares et plus discrètes que les précédentes.



Le battage des branches, notamment des arbres fruitiers, se fait à coups de bâton et nécessite l'emploi d'un drap blanc posé à même le sol, juste sous leurs branches, pour repérer plus facilement les insectes tombant dessus.


Le Pit fall trap est une technique de chasse passive par piégeage consistant en une série de gobelets qu'on enterre au ras du sol tous les 5 m sur un transect de 100 m (ce qui représente vingt gobelets), ce bien entendu pour espérer prendre le maximum de fourmis (voir photo), puis qu'on rempli au ¾ ou ⅔ d'un mélange d'eau, d'alcool et de liquide vaisselle ayant pour effet de diminuer la tension superficielle de l'eau. Les insectes tombent dans les gobelets puis s'y noient. Les pièges sont récupérés 48 heures plus tard avec leur contenu de bestioles.



Nota : La chasse à vue de jour m'ayant permis de débusquer de nombreuses espèces en maints endroits, et ce de manière répétitive concernant la plupart d'entre elles, j'ai utilisé cette forme de piégeage surtout pour attraper de supposées fourmis rares qui auraient échappé à mes investigations visuelles.


Les appâts sont une autre technique de chasse passive par piégeage mais sont constitués cette fois d'un mélange de thon au naturel (sans huile), de miel et de biscuit réduits en bouillie qu'on dépose sur un petit carré d'aluminium permettant de les retrouver plus facilement. Comme précédemment, un appât est disposé tous les 5 m sur un transect de 100 m. Les vingt appâts sont récupérés une heure après. Cette méthode comporte toutefois un inconvénient, celui de n'attirer que les fourmis intéressées par un type de nourriture (soit le miel, soit le thon, soit le biscuit). Par ailleurs, si plusieurs espèces découvrent un appât, on constate bien souvent que la plus agressive d'entre elles prend le dessus sur les autres et les chasse, ce qui a pour fâcheuse conséquence de fausser la mesure.



Nota : Comme pour le Pitfall trap, j'ai utilisé cette forme de piégeage dans l'idée d'attraper les quelques fourmis rares qui auraient échappé à ma chasse à vue diurne.


Ces techniques de piégeage (Pitfall trap et appâts) ont été employées simultanément en alternance à raison d'un piège de chaque type tous les 2 m 50 sur quatre transects différents afin d'en réduire l'espace et le temps d'installation pour autant de milieux à prospecter et faire ainsi d'une pierre deux coups en l'espace de deux jours.

La majeure partie des appâts posés ont rapidement attiré un grand nombre de fourmis, dont une fréquence exagérée de sujets appartenant à l'espèce Tapinoma erraticum ayant eu tendance à monopoliser la nourriture offerte, mais aucune espèce inconnue de mon répertoire ne vint se faire connaître sur cette première forme de transect sauf, une heure après mes relevés, un chien accompagné de sa maîtresse qui vint se régaler de tous mes petits pâtés posés trop près d'un chemin.

La majeure partie des gobelets enterrés me permirent aussi la capture d'un grand nombre de fourmis encore fortement représentées par l'espèce Tapinoma erraticum me paraissant décidément fréquente et très active sur la majeure partie du parc. Aucune espèce inconnue de mon répertoire ne vint non plus se faire connaître ici, tout comme les fourmis rares, et je comptais cette fois prendre au piège une ou deux espèces nocturnes. Mais aucune d'entre elles ne vint davantage compléter le répertoire des espèces qui me sont familières sur cette deuxième forme de transect. Par contre, 25 % de mes gobelets, eux aussi posés trop près d'un chemin, furent détruits avant mes relevés par un promeneur mal intentionné en dépit du fait que j'avais pris la précaution de les camoufler avec des végétaux.



Deux Myrmicinae (en haut à droite) évitant de se frotter aux Tapinoma sur un même appât.



Suite de l'inventaire ci-dessous...


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I-D-É-MYR
* Wednesday 03 December 2014 à 22:22
Message #12


Nymphe


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LES ESPECES RENCONTREES AU PARC


Les espèces déjà connues de moi, celles identifiées ensuite, celles furtivement aperçues mais que je n'ai hélas pas pu "cueillir" au passage et celles qui ont disparues du site entre temps appartiennent à quatre sous-familles que nous connaissons bien et se répartissent en seize genres...

4 Ss-Familles : 19 Formicinae ; 10 Myrmicinae ; 1 Dolichoderinae et 1 Ponerinae.

16 Genres : 7 Formica ; 5 Lasius (dont 1 à vérifier); 5 Camponotus (dont 1 à vérifier); 1 Polyergus ; 1 Chthonolasius (à vérifier); 1 Plagiolepis ; 3 Temnothorax (dont 2 à vérifier) ; 2 Aphaenogaster ; 2 Myrmica (dont 1 à vérifier) ; 1 Leptothorax ; 1 Tetramorium ; 1 Messor ; 1 Myrmecina ; 1 Solenopsis ; 1 Tapinoma et 1 Ponera.

34 Espèces : Formica pratensis (disparue du site) ; Formica sanguinea (plus qu'un nid sur 6) ; Formica rufibarbis ; Formica fusca ; Formica clara (très rare et furtive) ; Formica cunicularia (idem) ; Formica gagates ; Polyergus rufescens (env 7 nids) ; Lasius alienus ; Lasius emarginatus ; Lasius niger (pas sûr) ; Lasius flavus ; Lasius fuliginosus (1 seul nid) ; Chthonolasius sp (à vérifier) ; Camponotus aethiops ; Camponotus piceus (ou autre) ; Camponotus sylvaticus (peut-être) ; Camponotus fallax ; Camponotus (Colobopsis) truncatus ; Plagiolepis pygmaea ; Messor structor (se raréfiant) ; Myrmica rubra (à vérifier) ; Myrmica scabrinodis (idem) ; Aphaenogaster gibbosa ; Aphaenogaster subterranea ; Tetramorium caespitum ; Temnothorax unifasciatus ; Temnothorax luteus (à vérifier) ; Temnothorax affinis (idem) ; Leptothorax acervorum (très furtive) ; Myrmecina graminicola ; Solenopsis fugax ; Tapinoma erraticum et Ponera coarctata.

Densité : La reine du parc est Plagiolepis pygmaea ; sa dauphine est Lasius alienus ; et la médaille de bronze revient à Tapinoma erraticum.


Messor structor au Parc de la Fontaine aux Fées


Les fourmis moissonneuses du Parc de la Fontaine aux Fées ont choisi pour ingénieuse stratégie d'établir leurs colonies sur les rives des chemins ou des sentiers généralement pentus et bordés de nombreuses graminacées pour la seule et unique raison qu'en temps d'orages estivaux les pluies diluviennes, s'y transformant très vite en petits torrents, charrient une grande quantité de graines que les rafales de vent ont fait tomber au sol en battant les épis, lesquelles graines finissent leur course folle retenues par toutes sortes d'obstacles dressés sur leur parcours. C'est cette manne nourricière accumulée contre les reliefs du terrain que les ouvrières récoltent, en amont comme en aval de leur nid, aussitôt le beau temps revenu puis qu'elles ramènent sans encombre au bercail sur les pistes tracées par l'homme et qu'on peut qualifier pour elles des plus carrossables. Mais cette stratégie a son revers car ces ouvrières, en sortant, se font piétiner par les badauds. La population de M. structor au parc est en voie de régression depuis près de vingt ans.



Cette espèce pratique la myrmécochorie consistant tout simplement en la dissémination des graines par leur transport puis leur ensilage dans des chambres appropriées (réserves de graines pour l'hiver).


Tetramorium caespitum au Parc de la Fontaine aux Fées


Les petites Tetra du parc, abondantes, ont surtout élu domicile dans la pelouse sèche, ce qui paraît logique quand on s'appelle fourmi des gazons, mais aussi dans les espaces herbeux des anciens vergers, sur les rives des chemins et sentiers, ainsi qu'au fond des carrières et sur le bord supérieur des éboulis où le sol est encore assez épais pour y creuser leurs galeries. Elle sont quasiment absentes des combes boisées trop sombres et de la buxaie trop touffue à leur goût. La présence de leurs colonies est parfois signalée par un caractéristique petit édifice de granules terreux caché dans l'herbe mais est plus souvent trahi par une terrasse bien dégagée pouvant occuper une belle superficie en terrain découvert. Ces petites fourmis noires très hostiles, quand l'opportunité s'offre à leurs mandibules et qu'elles ne se battent pas entre elles, montent des expéditions carnassières contre des colonies de Temnothorax inférieures en taille, moins agressives et beaucoup moins nombreuses, dans le but de dévorer leur couvain.




Myrmica rubra au Parc de la Fontaine aux Fées


Les Myrmica du parc, bien établies, affectionnent de vivre dans la fraîcheur des combes et la tiédeur des anciens vergers mais peuvent également s'établir sous le couvert de la buxaie et même de celle dite “sur éboulis”, bien plus rases et exposées aux brûlants rayons du soleil à la belle saison, à la condition toutefois que les buis soient regroupés en massifs compacts et qu'à leurs pieds se soit formé une bonne couche de mousse couvrant un humus assez épais et tempéré dans lequel les ouvrières peuvent échafauder de solides galeries. Curieusement, la buxaie sur éboulis, très stérile, abrite trois fois plus de colonies de Myrmica que la buxaie tout court nettement plus accueillante. Cela peut être dû à la quasi rareté d'autres espèces moins adaptées aux conditions torrides de ce milieu car plus exigeantes, trop externes de mœurs, et s'expliquer de ce fait par la nature même de la couche aérée et profonde des étendues caillouteuses formant une sorte de litière qui sert de réserve de chasse souterraine à nos Myrmicinae spécialisées, se retrouvant ainsi abritées des coups de soleil et débarrassées de toute concurrence.



La pelouse sèche et les carrières se partagent un nombre égal mais un peu plus restreint de nids de Myrmica soumis cette fois à la rivalité d'espèces ubiquistes ou xérophiles. Quant aux éboulis et chemins ils n'en hébergent que quelques-uns disséminés sur leurs bordures végétalisées que monopolisent aussi des espèces recherchant chaleur et lumière.


Le genre Temnothorax au Parc de la Fontaine aux Fées


Les Temno du parc occupent tous ses milieux sauf les éboulis où très peu d'espèces osent fourrager. Avec un peu de chance, mais surtout de patience, on peut en apercevoir quelques-unes dans la buxaie, davantage dans celle dite “sur éboulis”, mais peu dans la pelouse sèche où elles nichent dans les fissures des quelques roches émergeant du paysage et sur lesquelles leurs pérégrinations lentes, toujours solitaires, sont difficilement détectables. Ensuite, dans les murs et les murets toute pierre fendue peut dissimuler l'une de leurs colonies comme c'est le cas dans les parois des falaises parcourues d'innombrables crevasses et de toutes sortes de blessures infligées par les rigueurs du climat susceptibles de correspondre à la taille de leur population ou proposant à leur nombreuses colonies autant de gîtes discrets et sûrs à occuper en cas d'augmentation de leurs effectifs. Enfin, dans les combes et les anciens vergers ces petites fourmis logent principalement dans le bois mort et fourragent sans plus de précipitation sur les branches proprement écorcées qui ne les rendent pas plus repérables pour autant, et ce en dépit de leur abondance. Les chemins et sentiers n'offrent guère de supports conçus pour exhiber ces petites fourmis aux investigations du chercheur. Il faut reconnaître qu'elles sont difficilement quantifiables en raison de leur petite taille et de leur grande discrétion qui les rendent quasiment invisibles dans l'immensité de leur biome.



T. unifasciatus (ci-dessus) est la plus représentative et la plus répandue du genre au parc parce qu'on l'y croise partout.
T. luteus est un peu plus rare et semble ne se plaire que dans les anciens vergers où elle se fait très secrète.

T. affinis est la plus rare du genre, et l'on ne parvient à la faire “sortir” du bois que lorsqu'on cherche d'autres espèces.


Myrmecina graminicola au Parc de la Fontaine aux Fées


Il n'y a que dans la Combe aux Fées, milieu qu'elle partage avec une autre petite fourmi tout aussi rare et cachottière (une Ponera), que j'ai pu découvrir cette espèce et ce non sans une certaine surprise due au hasard qui fait bien les choses, quelques fois, tandis que je cherchais une fourmi jaune (Chthonolasius sp) dont on ne peut dire non plus qu'elle soit extravertie. Dois-je remercier le ciel de nous avoir, cette année, offert un été pluvieux qui facilita ma quête des espèces préférant vivre discrètement à l'ombre dans la fraîcheur des bois humides mais, me permettrais-je de préciser, dans leurs recoins les plus obscures ? Inutile donc de la chercher ailleurs. C'est bien là qu'elle se plaît à vivre, Myrmecina : au fond des bois, sous le règne oppressant de leur moiteur peu ragoûtante.



M. graminicola est une jolie petite espèce, mais quel dommage que mon
appareil photo ne fusse pas plus performant pour le montrer.



Solenopsis fugax au Parc de la Fontaine aux Fées


Au parc cette minuscule fourmi, abondante et facile à dénicher, se rencontre aisément sous les pierres plates généralement très épaisses des milieux ouverts dits “thermophiles” mais à la condition qu'ils soient bien secs, tout en étant végétalisés, et surtout bien pourvus en espèces à pirater. Elle affiche ainsi une très nette préférence pour la pelouse sèche puis une, toutefois moins marquée, pour la buxaie sur éboulis. Ailleurs, dans la simple buxaie, les ponctuels éboulis, les anciens vergers, le fond des carrières et dans les chemins creux, elle reste très localisée. Enfin, elle est totalement absente dans les combes et les murets que les grandes espèces qu'elle pille rechignent à peupler parce que le microclimat des bois ne leur convient pas et que la terre manque entre les pierres des murs pour y creuser des galeries. À propos de pillage j'ai vu, en situation réelle, S. fugax squatter les nids des espèces suivantes : Myrmica rubra, Lasius alienus, Tapinoma erraticum et Polyergus rufescens.




Aphaenogaster gibbosa au Parc de la Fontaine aux Fées


Au parc cette espèce qui se plaît à vivre dans les milieux ouverts dits “thermophiles” est, parmi toutes celles y résidant, l'une des plus représentatives et des mieux adaptées à nicher sur ses reliefs les plus exposés aux ardents rayons du soleil, ceux-là mêmes où le myrmécologue le plus téméraire ne s'attarde pas au cœur de la journée quand la température dépasse 28°c en été. Ses colonies sont majoritairement établies partout, notamment en terrain découvert, dans la pelouse sèche où elle abonde, puis dans une moindre mesure dans la buxaie mais en continuum avec le précédent milieu, et pour finir dans la buxaie sur éboulis où ses colonies se restreignent en nombre. C'est l'espèce du parc, me semble t-il, la mieux adaptée à ses sécheresses estivales et la plus gourmande en durée d'ensoleillement. Ensuite, on ne la trouve plus que très rarement dans les éboulis, qu'on pourrait presque qualifier au passage d'abiotiques, ainsi que sur le bord des chemins qui sont tantôt ensoleillés, tantôt ombragés au fur et à mesure que le jour passe, ce qui ne la satisfait pas vraiment. Et, pour clore ce chapitre, on ne la voit plus du tout dans les combes boisées ni dans les anciens vergers qui lui font tous deux de l'ombre, comme au fond des carrières où le photopériodisme est trop limité en journée, ni dans les murs qui ne sont finalement qu'une sorte d'éboulis bien structurés tout autant abiotiques que les originaux pour les fourmis.




Aphaenogaster subterranea au Parc de la Fontaine aux Fées


Globalement, A. subterranea se plait à vivre dans les mêmes milieux que ceux fréquentés par les Myrmica auxquelles elle ressemble à s'y méprendre, notamment lorsque ses couleurs sont claires. Son milieu attitré est la buxaie sur éboulis, mais en continuum avec d'autres milieux tels que la pelouse sèche ou la buxaie tout court où elle se trouve bien présente, tout autant que dans les anciens vergers et les combes boisées qui sont son dernier point de chute où résider confortablement. Dans les milieux restants, c'est-à-dire les chemins, les carrières et les éboulis, elle se fait plus rare jusqu'à être absente dans les murs et murets qui, décidément, n'inspirent pas grand monde à part les lézards, araignées et autres bestioles ayant fort heureusement décidé d'en faire des niches écologiques à part entière.

Cette espèce m'a posé de gros problèmes d'identification sur le terrain à cause de sa forme, de sa taille et de ses couleurs changeantes la faisant souvent se confondre avec les Myrmica de tous bords et de tous poils qui la côtoient. Ses populations foncées, majoritaires, se sont établies sous le couvert des milieux végétalisés, laissant aux quelques colonies restantes, nettement plus claires, les milieux plus ouverts. D'amener avec soi un microscope sur le terrain pour pouvoir, sans se tromper, reconnaître les espèces au cas par cas aurait été une initiative très sûr mais qui risquait d'étendre l'inventaire des espèces sur une décennie alors que je trouve déjà fort long d'y avoir consacré quatre années de mon existence.




Suite de l'inventaire ci-dessous...


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Formica pratensis au Parc de la Fontaine aux Fées


Cette espèce regrettée avait construit deux fourmilières en forme de dôme peu élevé en deux endroits différents du parc. La première, bien exposée au soleil et de dimensions moyenne mais trop visible, se trouvait sur le talus droit du chemin du Creux Saint-Bénigne, juste sous les jardins familiaux proches du cimetière. Elle disparut au milieu des années 90 dans des circonstances accidentelles. La deuxième, moins volumineuse car sûrement plus jeune, se trouvait à la même époque discrètement abritée sous les pommiers de la carrière basse (en sa moitié droite) située au dessus du pont SNCF à l'entrée sud du parc. Elle vécut plus longtemps que son aînée mais dut plusieurs fois déménager au cours de son existence, notamment pour fuir ses prédateurs tout en se rapprochant des prunelliers où elle allait pouvoir entretenir un élevage de pucerons, mais quitte pour ce faire à s'établir en plein soleil. Puis en 2003, à cause de la funeste canicule qui avait transformé la carrière en four, elle retourna à l'ombre des arbres fruitiers mais en un lieu différent de son point de départ dix ans plus tôt. Sa disparition, en 2013, est très certainement à mettre au compte du décès naturel de sa fondatrice devenue trop âgée.

Cependant, en dépit de sa disparition, parce qu'elle était trop visible et reconnaissable sur le site, j'ai tenu à ressusciter cette espèce dans mon inventaire où elle figure encore aujourd'hui en bonne place ce, bien entendu, avec la certitude qu'elle reviendra un jour au parc.




Formica sanguinea au Parc de la Fontaine aux Fées


Les fourmis sanguines du Parc de la Fontaine aux Fées comptaient six colonies regroupées pour cinq d'entre elles autour de la pelouse sise aux carrières de Boissières que surplombe un ancien verger, ces deux milieux (l'ancien verger et la pelouse) étant riche en Serviformica faisant quelques fois l'objet des raids esclavagistes de ces grosses fourmis rouges. La sixième colonie se trouvait au dessus de la carrière Devillebichot dans un environnement identique également bien doté en Serviformica. La disparition de ces belles colonies de F. sanguinea, survenue entre 2012 et 2013, demeure un mystère. Mais, à ma grande satisfaction, il en subsiste une 7ème (la dernière ?) installée dans un vieux muret effondré longeant le chemin rural des Lievrosses, dessous le stade Pascal GIEN. Cette colonie survivante est, de mon point de vue, bien installée là où elle est car enfermée entre deux haies bordant, d'un côté, un ancien verger très ouvert en surface herbeuse ponctuée ici et là de quelques vieux arbres fruitiers et, de l'autre côté, par la truffière expérimentale tout aussi mixte sur le plan végétal, mais à laquelle je n'ai jamais pu avoir accès puisqu'elle est préservée.


Ouvrières de F. sanguinea au "cailloutage".



Formica fusca au Parc de la Fontaine aux Fées


Ce frêle et bien inoffensif Serviformica étend son domaine au fond des carrières et dans la pelouse sèche où ses colonies sont assez denses mais à la portée, hélas pour elles, des fourmis esclavagistes en certaines circonstances. Il est confortablement établi aussi dans les anciens vergers et dans la buxaie possédant un sol plus ou moins profond mais suffisamment structuré pour permettre à ses ouvrières le forage de galeries. Au bord des chemins j'ai été étonné de ne compter que de très rares nids de cette espèce ou d'être passé dessus sans m'en apercevoir (immanquablement, elle élève des dômes assez visibles dans l'herbe). Et dans la buxaie sur éboulis, les éboulis, puis dans les murs aussi, elle est introuvable en tant que résidente parce que fuyant ces milieux trop exposées au soleil et dont l'endogaion* quasi inexistant rend impossible la création d'un réseau de galeries digne de ce nom. À l'opposé de ce milieu hostile pour F. fusca restent les combes boisées au sol bien plus épais mais à l'ensoleillement beaucoup trop faible qui les dissuade là aussi d'établir leur demeure.

* En pédologie, partie souterraine du sol où s'enracinent les plantes et nidifient la plupart des espèces terricoles dont font partie les fourmis.



Formica rufibarbis au Parc de la Fontaine aux Fées


Ses milieux préférés sont les anciens vergers (dans leurs zones les plus ouvertes) et la pelouse sèche que privilégie tout autant son pire cauchemar : la fourmi amazone effectuant des raids esclavagistes contre ses nids pourtant bien cachés dans les hautes herbes. Elle s'est un peu moins fixée au fond des carrières où la crise du logement entre les différentes espèces atteint son paroxysme, ainsi qu'au bord des chemins où le profil pédologique ne lui convient peut-être pas (ça manque de talus au parc), puis elle devient rare dans la buxaie qui n'attire pas vraiment les Formica. On ne la voit guère plus dans les murs où elle ne s'installe que sous les pierres de leurs faîtes s'il y a possibilité d'y creuser des galeries. Les milieux ouverts trop secs et/ou caillouteux que sont la buxaie sur éboulis et les éboulis eux-mêmes ne l'attirent pas du tout ni davantage les combes boisées qui sont cette fois-ci pour elle trop ombragées.



F. rufibarbis est très certainement la plus sympathique des fourmis à laquelle on peut attribuer toutes les qualités. Elle est entreprenante (bonne à tout faire), courageuse et même belliqueuse. C'est sûrement ce qui justifie qu'elle se fasse embaucher de force par les espèces esclavagistes.


Formica gagates au Parc de la Fontaine aux Fées


Cette fourmi, plutôt rare, partage le même milieu que C. piceus qui lui ressemble étrangement par sa taille, sa forme et sa couleur noir brillant, mais elle est nettement moins abondante par le nombre de ses colonies. C'est simple, au parc elle n'occupe que deux milieux : la buxaie et le bord d'un seul chemin, ce qui explique qu'on ne la voit jamais travailler sur le tertre des fourmis amazones qui peinent sûrement autant que moi à localiser ses nids. De plus c'est une nerveuse lorsqu'on la dérange en sa demeure, elle monte vite au créneau pour mordre l'importun. Il est tout de même curieux de la savoir établie sur le site, en plein soleil au milieu des buis ou sur le bord d'un chemin tout blanc et poussiéreux, alors que son cadre de vie attitré est plutôt la forêt de chênes. À méditer, donc...




Polyergus rufescens au Parc de la Fontaine aux Fées



Au Parc de la Fontaine aux Fées, depuis 1994 / 95 jusqu'au début de mon inventaire en 2010, je dénombrais pas moins de sept colonies hébergeant ces redoutables créatures, lesquelles colonies j'ai baptisées comme suit : Pr 1(Polyergus rufescens n° 1) ; Pr 2, puis 3... jusqu'à 7. En 1994 / 95, Pr 1 se trouvait tout en bas d'une pelouse aujourd'hui remplacée par le verger François Bugnon, et Pr 2 se trouvait quant à elle au sommet de l'ancien verger aux Boissières, non loin du chemin du Creux Saint-Bénigne, mais noyée dans une herbe épaisse et haute qui rendait pour moi impossible l'accompagnement de ses raids. En l'An 2.000 je retrouvais Pr 1 qui avait installé ses nouveaux quartiers sous les pruniers de la pelouse aux Boissières après avoir épuisé les nids de son précédent domaine ; En 2005, alors que Pr 1 venait de disparaître, je découvrais une 3ème colonie, Pr 3, fraîchement établie dans la partie droite de la carrière basse située tout en bas du parc (au dessus du pont de la PLM), laquelle colonie quitta d'endroit en 2010 pour aller s'installer dans la partie gauche de cette même carrière où elle réside encore aujourd'hui. Le tertre de sa demeure possède de belles mensurations, faisant 75 cm de long par 45 cm de large et 15 cm de haut, qui en font le plus beau nid d'amazones que j'ai pu voir de toute mon existence, et le nombre de ses guerrières dépasse largement les 2.000 individus. Je me sentis alors dans l'obligation secourable de le couvrir d'un grillage à mailles fines qui le protégea longtemps de l'attaque des volatiles. Pr 4 (peut-être l'ex Pr 2) fut découverte cette année-là dans l'ancien verger aux Boissières en même temps que Pr 5 et Pr 6 localisées du côté du chemin rural des Lievrosses à 74 ou 75 m de distance l'une de l'autre. En août 2010 Pr 5 déménagea, mais sur une très courte distance, par la faute des merles qui saccageaient son nid, puis l'année suivante, à la même époque, dirigea un raid contre Pr 6 dont l'armée était occupée à razzier un nid quelque part et dont l'absence en son repaire donnait le champ libre à ses voisines pour un pillage en bonne et due forme. Mais au final la colonne Polyergus menaçante vit son avant-garde stoppée net à 4 m de sa cible par la réaction furieuse des esclaves mais aussi des guerrières restées là pour défendre leur nid au cas où. C'était la première fois que je voyais des amazones en venir aux mandibules entre elles, mais ce qui aurait pu être une terrible bataille se limita à un simple accrochage car les intruses préférèrent sagement faire demi tour afin d'éviter le carnage. Ces deux colonies disparurent ou déménagèrent en 2012 pour cause, sans doute encore, d'actes de prédation ou autre bouleversement sur leurs nids respectifs. Enfin, en 2014, c'est une 7ème colonie, Pr 7, presque invisible sous le couvert de hautes herbes, que je débusquais dans la pelouse sèche surplombant la station de captage des eaux en Valton.


Dispute pour un cocon entre une rufi et une amazone.



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Lasius emarginatus au Parc de la Fontaine aux Fées


Cette petite fourmi rouge, dont j'ai longtemps cru qu'elle était la plus abondante du parc, est sans nul doute la plus dominatrice parmi celles qui y résident. Elle à conquis tous les milieux en affichant une nette préférence pour les combes avantageusement boisées en arbres à pucerons pourvoyeurs de ce bon miellat dont elle raffole et qu'elle garde jalousement. Le fond des carrières étant également bien achalandé en tilleuls et érables de toutes sortes, on l'y trouve aussi en grand nombre et pistant en tous sens mais toujours dans la bonne direction : celle de l'arbre convoité bien entendu. Dans les anciens vergers elle exploite tout aussi aisément ce précieux breuvage que peuvent encore lui fournir les vieux arbres fruitiers, puis ne dédaigne pas d'exploiter les milieux restants, plus hostiles, que sont la buxaie, celle dite sur éboulis, les éboulis eux même qu'elle traverse sans dommages, les chemins et les murs qu'elle affectionne tout particulièrement en sa qualité d'espèce rudérale, pour améliorer son ordinaire. La pelouse sèche est le seul milieu qu'elle occupe, pourrait-on dire, à titre honoraire parce qu'elle ne répond pas vraiment à ses besoins. Aux petites émargis il leur faut vivre dans un milieu correctement végétalisé et minéralisé (elles adorent les roches et les cailloux), profus, et disposant d'un microclimat agréable.



Lasius niger au Parc de la Fontaine aux Fées


Au parc cette fourmi est un peu moins ubiquiste mais peut-être plus exigeante que la précédente espèce. Ses lieux de résidence privilégiés sont les carrières et fronts rocheux, notamment du côté des cours de tennis en Valton, et l'ancien verger sis sur le lieu-dit “aux carrières de Boissières” qui est un agréable espace de détente. Ces deux parties du parc sont anthropiques, un tantinet kitsch, alors cela ne m'étonne guère de constater qu'ils attirent une fourmi qui fréquente le milieu urbain. On peut aussi la trouver au bord des chemins, mais à condition d'avoir beaucoup de chance afin de pouvoir apercevoir ses dômes dans les hautes herbes car elle est assez rare sur le site, ainsi que dans la buxaie et la pelouse sèche où l'on peut très vite la confondre avec sa cousine L. alienus qui l'encercle littéralement, lui ressemble beaucoup, même si elle est un peu plus petite, et qui met la confusion lors de l'identification avec ou sans loupe.


Joli petit dôme de L. niger bien caché dans l'herbe.



Lasius alienus au Parc de la Fontaine aux Fées


Voici l'espèce, comme L. emarginatus, que j'ai failli élire “reine du parc” mais qui arrive en deuxième position dans mon inventaire pour la place qu'elle y occupe, tant par l'abondance de ses colonies que par la totalité des milieux qu'elle y a colonisés. Curieusement, pour une espèce dite “xérrophile”, le milieu où ses nids sont les plus densément implantés concerne les combes boisées qu'elle dispute avec les emargis. Autrement elle s'étale aisément un peu tout partout : dans la pelouse sèche, la buxaie, celle sur éboulis, les anciens vergers, puis sur les chemins et les sentiers. Elle est moins domiciliée au fond des carrières, et ne se voit plus que très ponctuellement dans les murs et les éboulis manquant cruellement de matériaux de construction pour ses galeries (elle s'y fixe en leurs sommets qui retiennent un peu la terre des strates végétalisées).




Lasius flavus au Parc de la Fontaine aux Fées


Tout comme les fourmis rousses qui provenaient bien de quelque part, les fourmis jaunes pourraient être originaires des berges de l'Ouche située en contrebas du parc. On a le droit d'imaginer qu'un jour, il y a de cela 50 ans environ (une éternité pour les fourmis), une jeune reine emportée sur sa nef par la soudaine montée des eaux du lac Kir tout nouvellement crée par les humains vint s'échouer sur le rivage tout sec du parc ensoleillé de la Fontaine aux Fées voisin après avoir traversé la dangereuse barrière écologique constituée par l'Avenue du 1er Consul et la PLM qui lui firent perdre ses ailes au passage. Elle s'y aventura un peu, pour voir, et trouva au terme de son odyssée une jolie carrière désaffectée fraîchement boisée. L'endroit lui paraissant accueillant, avec son sol herbeux bien frais et confortablement épais, elle décida d'y établir son royaume. Dès lors, une cité jaillit de terre que suivirent alentour d'autres villes qui allaient à leur tour engendrer de nombreuses petites bourgades bien peuplées. L'ensemble forme aujourd'hui une nation (nids interconnectés) et la première cité, tout en s'élevant au fil du temps vers les cieux, devint la capitale de ce petit royaume.



Il est fort probable que les colonies installées au pied de la falaise du cour de tennis en Valton, d'une part, et celles situées près de l'impasse des Boissières (derrière le rucher), d'autre part, descendent de ce merveilleux conte de fées.


Chthonolasius sp au Parc de la Fontaine aux Fées


Cette fourmi est une proche cousine de la précédente espèce à la différence que ses nids ne forment pas au parc de dômes visibles, ce qui la rend difficilement repérable. Elle y vit secrètement dans la moiteur des combes boisées, dans les plus épais fourrés des anciens vergers, et dans les bois fournis des carrières. On ne la trouve nulle part ailleurs où il fait trop chaud et où c'est trop sec. Comme beaucoup d'autres espèces sur le site c'est une petite fourmi rare que je ne connaissais pas et que j'ai trouvée par hasard.




Lasius fuliginosus au Parc de la Fontaine aux Fées


Voici une autre colonie que j'avais cru perdre en 2010 mais qui réapparut comme par enchantement quatre ans plus tard pour figurer en bonne place dans mon inventaire, s'agissant de Lf 1 de la Combe aux Fées. C'est une colonie pilote et mature qui avait tout simplement décidé de changer de résidence pour aller s'installer dans le tronc creux d'un nouvel érable situé bien plus haut que celui qui leur servit de logis pendant quelques années tout au fond de ladite combe. Toutes les autres sociétés de ces fourmis dites “fuligineuses” que je connais sont les hôtes d'arbres bordant le canal de Bourgogne. Alors, comme dans l'histoire précédente, il est fort probable que jadis l'une de leurs jeunes reines entreprit un long voyage pour aboutir jusqu'ici après avoir franchi la même barrière écologique mais avec le vaste lac en prime à traverser. On connaît la suite...





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Camponotus fallax au Parc de la Fontaine aux Fées


Je n'ai pas spécialement couru après cette espèce commune mais très discrète dans le but de l'ajouter à mon inventaire, même si depuis peu je disposais d'un guide me permettant de détourner de toute la liste des fourmis françaises celles n'étant présentes qu'en Bourgogne, car c'est tout simplement le hasard qui me l'a mise sous les yeux à l'instar d'autres espèces dont je ne connaissais non plus l'existence. Au parc C. fallax, pourtant inféodée aux milieux très boisés, semble bouder les combes et leur préférer les anciens vergers plus ensoleillés. On la trouve ensuite très localement dans la buxaie et celle dite sur éboulis, mais uniquement dans les arbustes qui les ponctuent ici et là, puis en égale proportion au fond des carrières boisées et le long des chemins bordés de haies arborescentes. La pelouse calcaire, les éboulis et les murs trop secs et minéraux ne lui conviennent absolument pas.



En macrophotographie C. fallax est l'une des rares fourmis qui s'immobilisent, paraissant vouloir prendre la pose, à l'approche de l'objectif. C'est comme au battage des branches d'arbres d'où elle se laisse facilement choir sur le drap blanc étendu dessous pour mieux se faire voir. Alors merci brave petite fourmi timorée mais tout de même coopérative !



Camponotus aethiops au Parc de la Fontaine aux Fées


Au parc la densité des nids de C. aethiops n'est pas importante du tout mais plutôt localisée dans la pelouse calcaire en Valton, avec quelques rares nids très distants les uns des autres et bien cachés dans l'herbe, puis elle est presque nulle dans les anciens vergers où les espaces ouverts ne sont pas courants. Elle fait aussi partie des espèces que je ne connaissais pas et que j'ai débusquées par hasard. Elle panique beaucoup lorsque son nid est mis au jour, puis s'enfonce précipitamment au fond de ses galeries pour n'en plus ressortir. Aussi n'ai-je jamais réussi à dégainer à temps mon appareil pour photographier sa multitude ou, tout bêtement, n'avais-je pas jugé utile de l'emporter ce jour-là.



Camponotus piceus au Parc de la Fontaine aux Fées


Cette fourmi partage le même milieu avec F. gagates qui lui ressemble étrangement par la forme, la taille et la couleur. C'est aussi l'une de ces fourmis qui m'a donné du fil à retordre lors de ma reconnaissance des espèces sur le site, et pour cause... Depuis l'Ardèche (début des années 70 et 80) je la vois courir sur les brins d'herbe cette curieuse fourmi noire au corps allongé, passant sans discontinuer de l'un à l'autre comme s'il s'agissait d'un jeu ou d'un sport myrmécéen inconnu, mais sans jamais savoir d'où elle sort ni où elle cache son nid ni à quelle espèce j'ai affaire. Il y a des reines qui vont loin pendant des jours pour aller fonder une colonie, mais aussi des myrmécophiles qui rament dur et suent longtemps pour devenir fondé de pouvoir en leurs noms. Au parc C. piceus, commune, occupe surtout la pelouse sèche, ce qui paraît logique puisqu'elle est abondamment couverte de brins d'herbe à parcourir en tous sens pour son plus grand bonheur, mais également la buxaie ponctuée d'espaces herbeux et les anciens vergers qui en disposent quelques fois aussi pour ne pas qu'elle s'y ennuis. Sur le pourtour des éboulis et sur le bord des chemins on ne l'aperçoit que très occasionnellement. Ailleurs elle est totalement absente, et pour cause : il n'y a plus d'herbe du tout !




Camponotus truncatus au Parc de la Fontaine aux Fées


Cette extraordinaire "fourmi toctoc" que j'ai, avec mon petit frère et pour la première fois, rencontrée en Ardèche gîtant dans un roseau chez nous au Saüt, je lui ai finalement couru après toute une journée durant pour voir si elle se trouvait aussi au parc puisqu'elle est signalée dans mon guide en Bourgogne. Mais quels nouveaux moyens surtout me fallut t-il mettre en œuvre pour lui faire quitter son repaire et l'inviter à figurer dans mon inventaire, à commencer par la technique du battage des branches à l'aide d'un bâton au dessus d'un drap blanc, puisque après l'avoir enfin retrouvée il me fallut ensuite à regret briser de nombreux bouts de branches mortes à ma portée puis les réduire en miettes pour voir si cette fourmi y nichait abondamment. Mais un bout de bois, potentiellement nid de fourmis, qu'on rompt puis qu'on transforme en copeaux, ça ne se reconstitue pas comme une pierre qu'on soulève puis qu'on peut réinsérer inchangée dans son empreinte comme si rien ne s'était passé pour les résidentes vivant dessous.

La "fourmi toctoc" du parc se dissimule dans les vieux arbres des anciens vergers et des carrières où ses colonies sont assez nombreuses, du moins je pense, mais j'ai dû la rater dans les combes boisées où elle niche peut-être plus haut dans les cimes.


Ouvrière major de C. truncatus sur le rabat de ma musette.



Suite de l'inventaire ci-dessous...


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Plagiolepis pygmaea au Parc de la Fontaine aux Fées


La voilà la reine du Parc de la Fontaine aux Fées dont la moitié des pierres abrite une de ces colonie. La densité des nids de fourmis pygmées est importante dans la buxaie sur éboulis puis dans la pelouse sèche. Elle est nettement moins forte mais reste toutefois élevée dans la buxaie, les éboulis et les carrières. Elle s'amoindrit dans les anciens vergers, puis devient faible dans les combes et les chemins jusqu'à devenir nulle dans les murs et murets manquant de fissures que cette minuscule fourmi pourrait exploiter avec certaines espèces ripicoles appartenant au genre Temnothorax. Il est possible de la voir déménager en transportant son couvain sur les brindilles tombées au sol ou dans les pierres des décombres protégeant son manège de l'attaque des prédateurs, comme il est fréquent de la surprendre sous une même pierre cohabitant avec Solenopsis fugax sans que cela provoque de sérieux conflit entre les deux espèces. Jadis, avec mon frère cadet, nous ne prêtions guère d'attention pour cette ridicule petite fourmi sans attrait ni intérêt. Aujourd'hui je m'incline devant la grandeur de son nombre et son omniprésence sur le parc comme en Ardèche. Quand on cherche n'importe quelle espèce on tombe sur elle cinq ou six fois avant de trouver l'espèce visée. C'est normal, vu sa très petite taille, l'espace qu'elle peut occuper et la quantité de gîtes qu'elle peut squatter.




Tapinoma erraticum au Parc de la Fontaine aux Fées


Cette petite espèce très visible figure parmi celles les plus représentées au parc. On la trouve partout : abondant dans la pelouse calcaire ; se plaisant énormément dans la buxaie sur éboulis ; plantant volontiers ses bivouacs dans la buxaie, sur le bord des chemins et même dans la fraîcheur des combes boisées ; se réfugiant aussi dans les anciens vergers ou dans les carrières, puis passant vite fait, bien fait, dans les bouillants éboulis comme sur les brûlants murs et murets où sa fréquence se raréfie. Il faut aussi noter au passage que lorsqu'on la dérange elle abandonne aussitôt son nid pour aller s'installer ailleurs, en lieu sûr, ce qui n'est pas glorieux quand on retourne le terrain pour garnir son inventaire. Quand on l'écrase il paraît qu'elle dégage une odeur de beurre rance. Or, je me tape de l'écrabouiller cette pauvre petite fourmi qui doit tout le temps changer de camp par ma faute vu que du beurre rance j'en ai déjà chez moi.




Ponera coarctata au Parc de la Fontaine aux Fées


Avec Myrmecina graminicola et Camponotus truncatus cette espèce fait partie des quelques fourmis rares qui m'ont obligé, arrivé au terme de mon inventaire, à affiner mes recherches pour en clarifier la densité. C'est une petite fourmi, et l'une parmi les nombreuses fourmis découvertes au parc mais que je n'avais jamais eu l'honneur de rencontrer jusqu'ici, qui réclama beaucoup d'attention lors de sa recherche. Inutile de reposer dans son empreinte une pierre au fond des bois parce qu'on n'y voit goutte (il y fait sombre) et qu'on ne voit rien bouger malgré la présence de galeries pouvant être l'œuvre des lombrics ou de tout autre bestiole car il peut s'agir de celle d'une fourmi sachant se faire très discrète et qui ne réagit presque pas lorsqu'on la dérange (une micro-fourmi qui bouge est plus facilement repérable à l'œil nu qu'une petite qui reste immobile). Et c'est grâce à l'un de ses imagos mâles que j'ai pu fixer mon attention sur la petite bête jaunâtre qui ondulait langoureusement tout près de lui : une ouvrière juvénile.

Au parc P. coarctata ne se déniche qu'au fond des combes et des carrières boisées où ses nids se comptent sur les doigts d'une main.


Trois ouvrières adultes (foncées) et trois juvéniles (claires).



Suite de l'inventaire bientôt...


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"Idemyr praesidium" vs "Myriamyrmex furax" dans LES GUERRES FORMIQUES de mon fertile imaginaire.
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Nexus
* Thursday 04 December 2014 à 19:12
Message #17


Larve


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Whaou le boulot ! blink.gif Je ne savais pas que les Plagiolepsis pygmaea étaient aussi polygyne ( il y a combien ? 15 reines ?!). Ponera coarcta, mon rêve... wub.gif

Encore bravo pour ce travail titanesque !


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"il y a deux choses infinies : l'univers et la bêtise humaine, quoique pour ce qui est de l'univers, je n'en suis pas certain" :D :D :D
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