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> [La loi] Contrôle des échanges entre zones biologiques, Ne plus polluer-mélanger les espèces dans les écosystèmes nationaux
Hydraméthylnon
* Monday 26 May 2008 à 22:30
Message #1


Major Fatal


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Lieu : Mahina - Tahiti
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Suite / sous-discussion du sujet vers de nouvelles réglementations :cahier des charges, lui-même sous-discussion de La Loi et les fourmis en France.

Discussion : Comment protéger les écosystèmes entre eux à l'intérieur même du pays.
Comment réduire fortement les transferts entre écosystèmes +/- voisins, accidentels ou voulus, d'espèces dangereuses pour l'autre ?


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C'est fou de préserver la biodiversité en étant obligé de balancer des saloperies chimiques dans la nature !
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Hydraméthylnon
* Friday 13 June 2008 à 22:54
Message #2


Major Fatal


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Bonjour à tous,

Je relance : Pour donner une piste de départ, l'exemple de chez nous, milieu insulaire tropical. (Je sais c'est "aux antipodes" de la situation européenne mais je n'ai rien d'autre sous la main d'une part et ça peut être un bon labo général d'autre part)

Préambule :
On a deux catégories d'îles, les îles hautes et les atolls, au nombre de 120, rangées dans le même biome mais s'étendant entre les 7e et 27e Sud (=> plus de 2000 kms Nord-Sud, donc de notables différences climatiques).
Les écosystèmes, à l'intérieur, sont étagés comme partout ailleurs au monde puisque le climat est la contrainte principale au développement de la vie et que la température de l'athmosphère chute de 0.7°C tous les 100m d'altitude, partout sur la planète.
L'altitude moyenne des atolls ne dépasse pas les 20m, en dehors des atolls surélevés par la subsidence de la plaque océanique (p.ex. île de Makatea) Ils sont donc tous sujets aux mêmes contraintes, à la latitude près.
L'altitude des îles hautes va jusqu'à 2241 m (Mont Orohena, Tahiti, 19e Sud) : le Mt Blanc local, sans neige, jamais) La température du sommet est donc d'à peu près 15°C plus froide qu'en bas. (moyenne à 26° en bas => 11° en haut : C'est pas du tout pareil)
De plus, l'océan étant en général au niveau de la mer (mrgreen.gif) et immense (le Pacifique), toute variation marquée, même infime à l'échelle générale, induit une perturbation des courants aériens, force l'air à passer par dessus les îles et autour, donc de la condensation, des nuages, de la pluie sur la moindre des hauteurs, atolls inclus : Le centre des îles hautes est donc toujours plus humide que leur périphérie, les pluies y sont abondantes et souvent violentes (Tahiti centre > 12 m/an), le niveau des rivières y varie très brusquement.
Comme les îles hautes sont d'origine volcanique, que la plus vieille est plus jeune que le moindre continent, les pentes sont souvent très raides, si non-verticales. L'effet "adret-ubac" est donc souvent caricatural, contrasté au maximum.
Par ailleurs, la propension générale des volcans étant de faire des cônes (plus ou moins aplatis), la forme générale des îles tend à être circulaire. Les rivières descendant au plus court vers l'océan et creusant chacune leur vallée, vu de dessus ça ressemble plus à des roues de vélo qu'à autre chose, chaque vallée creusant son "rayon", jamais en droite ligne, évidemment. Chaque vallée reçoit donc un ensoleillement qui lui est spécifique, particulier, puisque le soleil se lève toujours à l'Est et se couche toujours à l'Ouest (ou alors j'ai raté un truc récent mrgreen.gif ).

Si on ajoute l'effet des vents dominants, ça devient hyper-complexe, absolument pas homogène :
- Le courant d'air principal est celui dit "des Alizés", c'est à dire d'Est en Ouest (la terre tournant d'Ouest en Est et plus vite que l'athmosphère, l'athmosphère dérape dessus, donc donne des vents en sens contraire au niveau du sol (c'est ce qu'on sent, nous, puisqu'on est collés au sol).
- Une autre direction dominante est Sud-Est / Nord-Ouest, un vent "glacé" qu'on nomme le Maaramu : Il s'agit des masses d'air polaire (du pole Sud) glissant de tout leur poids (l'air froid est plus lourd que le chaud) vers l'équateur.

Notre Biome est donc une fine mosaïque d'écosystèmes insulaires très différenciés entre eux et très petits. D'où un taux d'endémisme biologique aussi extraordinaire que fragile, d'autant plus que le continent le plus proche se trouvant à plus de 5000 km à contre-vent (l'Australie), les apports biologiques exogènes ont toujours été plus que rarissimes ...

Un très beau creuset à biodiversité.

... jusqu'à ce que l'homme déboule (ya +/-2-3.000 ans) avec sa smala de base (chêvres, rats, légumes, etc.), invente le bateau de croisière au long cours (ya +/-200 ans), puis les avions et les cargos, et, là, ça se gate "velu-velu", en exponentielle. Phénomène mondial mais fragilité biologique extrême ici, en vertu des raisons ci-dessus.
Wasmannia auropunctata n'est qu'une goutte d'eau dans cette cascade d'invasions (mais quelle goutte !!)

Comment protéger ça ??

L'océan étant très humide (mrgreen.gif), salé, et immense, il est une barrière quasi-infranchissable pour les espèces terrestres. C'est déjà ça : La seule source de pollution est l'homme.

Chaque île est un ensemble cohérent unique. Beaucoup d'espèces se retrouvent à l'identique de l'un à l'autre mais la majorité de ce dénominateur commun est d'origine envahissant, les espèces naturalisées et endémiques se réduisent comme peau de chagrin, vers les hauteurs, quand elles ne s'éteignent pas.

Le code de l'Environnement est spécifique à la Polynésie : Ce n'est pas le même qu'en métropole, logique. Il est géré par le pays, par la métropole, par l'Europe (puisqu'on en fait partie, administrativement) et par l'ONU (Convention de Washington - CITES)

En "interne", on a un contrôle phytosanitaire, assez psychologique puisque le nombre d'agents est inférieur à la centaine pour 260.000 habitants répartis sur 120 îles (48 communes : des îles sont regroupées en une commune) et que le nombre de points d'entrée est supérieur au nombre d'îles (ports, aéroports, aires de mouillage, etc.), le tout sur une surface à peu près égale à celle de l'Europe (je ne compte pas Clipperton) "de l'Atlantique à l'Oural".

Tahiti supporte plus de la moitié de la population totale, donc est le point d'entrée principal, mais les échanges avec les autres îles sont quotidiens, par air comme par mer, petits et gros moyens de transport. De plus, sur les plus de 80.000 conteneurs qui sont ouverts ici chaque année (pour le moment), moins de 10% sont contrôlés, phytosanitairement parlant, les frigo surtout (chaîne du froid, etc.) Le reste n'est quasiment jamais inspecté entre le moment où il est fermé chez l'expéditeur et ouvert chez le destinataire qui n'est pas forcément sur Tahiti : La porte est béante aux invasives jusqu'au coeur des zones reculées.
Le flux commercial augmente tous les ans, comme presque partout au monde.

Il n'y a donc aucune surprise à constater que 100% des espèces de fourmis de l'étage côtier soient toutes des espèces introduites et que le nombre d'espèces de fourmis endémiques soit déjà devenu proche de zéro, même dans les hauteurs humides et difficiles d'accès.

Mettre des sous-frontières à l'intérieur du pays est donc très difficile tout en étant vital, comme chez vous.

Par contre, identifier-définir légalement les zones majeures entre lesquelles les échanges devraient être stérilisés est possible. Sans cadre légal de cette sorte, inutile d'espérer quoi que ce soit comme "régulation" des contaminations.

S'il est impossible et absolument non-souhaitable de mettre un agent de biosécurité derrière toute entreprise, tout citoyen, il est plus réaliste et un peu moins infaisable d'exiger une décontamination systématique de ce qui entre et sort des grandes zones les plus clairement identifiées et les plus menaçantes les unes pour les autres.

Le premier travail est donc de définir ces zones pour en demander la "création" légale, pour avoir une base reconnue sur laquelle appuyer de futures réglementations de protection. C'est déjà un gros chantier, à finir avant-hier.

La technique de délimitation est certainement connue, genre de celles qui ont permis les délimitations autour de H5N1, ESB, etc. : On sait faire, forcément.

Une fois ces délimitations faites, il faut identifier les principales portes de communication humaines entre elles.
Ensuite, ben, ya du taf et de la bagarre en vue mais c'est ça ou une planète encore plus vite déserte.

++


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