C'est un projet titanesque au service de la science, mais aussi de la curiosité humaine. Une équipe d'entomologistes américains dirigés par Brian Fisher de l'Académie des sciences de Californie a entrepris de ficher toutes les fourmis du monde, dont l'organisation sociale fascine les hommes depuis des siècles. Jusqu'ici, environ 15 000 espèces de fourmis ont été formellement décrites, mais il en existerait aux alentours de 30 000 !

L'objectif est de constituer un vaste catalogue accompagné d'images 3D d'une précision exceptionnelle permettant d'observer, sous toutes les coutures, un spécimen de chaque caste (reine, soldat, ouvrière, nourrice) et de chaque sexe, pour l'ensemble des espèces répertoriées. Pour cela, les scientifiques ont entamé un tour du monde des muséums d'histoire naturelle afin de photographier leurs collections sous tous les angles. Ils ont déjà exploré plusieurs musées américains ainsi que le Muséum d'histoire naturelle de Londres, l'un des plus riches du monde dans ce domaine.
Mieux qu'une observation au microscope

Quant aux clichés réalisés avec une technique de pointe, ils permettent de révéler des détails microscopiques de l'anatomie de ces insectes et, une fois la modélisation achevée, de les embrasser d'un seul coup d'oeil. Ce que ne permet pas une observation au microscope. L'équipe de Brian Fisher s'est fixé comme objectif de parvenir à photographier de l'ordre de 10 000 spécimens de fourmis par an. L'ensemble de ses travaux sera à terme disponible sur le site internet http://www.antweb.org qui permet également aux passionnés de contribuer à l'oeuvre des spécialistes en leur communiquant toutes données utiles.

"...Nepenthes bicalcarata est une liane carnivore qui pousse dans les forêts tourbeuses et marécageuses de Bornéo et qui capture des insectes dans ses feuilles modifiées en urnes. Elle présente la particularité d'abriter dans sa vrille la fourmi Camponotus schmitzi qui obtient respectivement de son nectar et de ses proies un bénéfice glucidique et protéique. En revanche, le bénéfice que retire la plante de ce mutualisme potentiel n'avait pas été clairement élucidé. Des travaux récents de scientifiques de l'UMR AMAP à Montpellier suggéraient que ces fourmis aident la plante à capturer ses proies en attaquant en embuscade les insectes qui tombent dans l'urne. Mais comme les fourmis consomment une partie de ces proies, il leur restait à tester si au final la plante retirait un avantage nutritionnel de cette association..."