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> [Désastre] - La 2e vague, Le réchauffement climatique favorise les envahissantes
Hydraméthylnon
* Tuesday 24 June 2008 à 00:50
Message #1


Major Fatal


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ABC-NET (Australia) - Invasive pests to benefit from climate change
Friday, 20/06/2008

Future temperature rises and changing rainfall patterns are expected to give invasive pests a major advantage over native competition.

Queensland ecologist Tim Low says pests will adapt faster to climate change, and cope better with extreme weather like cyclones and fires.

To protect native species, Mr Low says the Federal Government needs to strengthen its biosecurity presence in South Pacific countries which are home to many potential pest threats.

"Electric ants which turned up in Cairns, they are in very high density in a number of other Pacific countries as well," he says.

"We know that timber imports from New Guinea and the Solomon Islands are likely to be bringing these ants in and we've got to get out into those countries to make sure they're not getting loaded on the ships in the first place.

"Moving quarantine off-shore would be one strategy."

-------------- In French : ---------------------------------

ABC-NET (Australie) - Le changement climatique profite aux pestes envahissantes
Vendredi 20/06/2008

Les futures augmentations de temperature et les changements annoncés des pluviométries sont vues comme un avantage de plus qui leur est donné dans leur competition contre les espèces natives.

Tim Low, écologiste du Queensland, estime que les pestes s'adapteront plus rapidement au changement climatique et s'en sortiront mieux dans les épisodes extrêmes tels que les cyclones et les incendies.

Pour protéger les espèces natives, M. Low dit que le Gouvernement Fédéral a besoin de renforcer sa présence en Biosécurité dans les pays du Pacifique Sud qui hébergent de nombreuses pestes potentielles.

"Les Petites Fourmis de Feu qui sont arrivées à Cairns sont aussi présentes en très grandes quantités dans beaucoup d'autres pays du Pacifique," dit-il.

"Nous savons que des troncs importés de Nouvelle-Guinée et des Îles Salomon peuvent facilement transporter ces fourmis et nous devons aller dans ces pays pour être sûrs qu'ils ne vont pas en embarquer au départ."

"Mettre une quarantaine en off-shore pourrait aussi être une stratégie."

Ce message a été modifié par Hydraméthylnon: Thursday 17 July 2008 à 10:55
Raison de la modification: Normalisation des titres


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Hydraméthylnon
* Tuesday 24 June 2008 à 12:50
Message #2


Major Fatal


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Outre-mer : La mort silencieuse



Les départements, territoires et pays d'outre-mer sont pour la plupart situés entre les tropiques ou au-delà des cercles polaires, c'est à dire dans des zones biologiquement extrêmement fragiles, les unes parce que les conditions de vie sont totalement inféodées aux spécificités de leurs climats extrêmement froids et les autres à celles de la complexité luxuriante de leur biosphère issue elle-même de leur climat idéal au développement de la vie. Leur colonisation par l'homme, et surtout par ses industries et leurs rejets, est en train de simplifier à outrance leur diversité en espèces, voire leur vie tout court. Chacun sait à présent que le réchauffement climatique a pour premières cibles les contrées où le maintien de la vie et de sa diversité sont les plus fragiles. Le changement climatique est à la mode depuis quelques années par ses effets destructeurs extraordinaires, maintenant palpables pratiquement partout au monde.

La deuxième plaie mondiale

Il existe une autre source dévastatrice, en partie associée à la précédente, qui ravage le monde d'une manière tout aussi insidieuse et sélective mais dont les effets n'ont pas encore atteint un niveau aussi flagrant, pour l'instant : Les introductions d'espèces. En effet, si le réchauffement climatique a pris sa source dans la révolution industrielle de 1850, les espèces envahissantes n'ont commencé leur dissémination qu'avec la modernisation de nos moyens de transport, modernisation issue elle-même de cette révolution et ayant pris sa vitesse de croisière bien après 1850.

En pratique, l'importation d'espèces nuisibles et dangereuses dans des écosystèmes très éloignés des leurs a été et demeure essentiellement passive, invisible. Si, parfois, l'introduction d'une peste a pu être volontaire, comme celles des Euglandina rosea (escargot carnivore américain) ou Platydemus gondii (vers plat) contre Lissachatina fulica (escargot géant africain) ou encore Wasmannia auropunctata (Petite fourmi de feu ou Fourmi électrique) contre les parasites agricoles au Gabon, l'essentiel des espèces dites envahissantes ont colonisé d'autres écosystèmes que les leurs par voie passive, en passagers clandestins de nos très modernes et très efficaces moyens de transport. étant donné que le rythme des échanges mondiaux va en s'accélérant et que les mesures anti-prophylactiques de biosécurité en sont à un niveau encore plus balbutiant que celles contre le réchauffement climatique, le nombre de ces invasions suit une trajectoire exponentielle à l'échelle planétaire. Les régions les plus dramatiquement touchées sont, évidemment, celles les plus fragiles au monde.

Exponentielle silencieuse

L'impressionnante montée en puissance de ces importations aussi catastrophiques que silencieuses au départ a amené l'ONU à constituer un groupe permanent de surveillance, l'ISSG ou Invasive Species Specialists Group, au sein de la Commission pour la Survie des Espèces, elle-même département de l'UICN. Le nombre d'espèces classées comme envahissantes a dépassé les 5.000, il s'y en ajoute régulièrement et de plus en plus souvent.
L'ISSG s'est doté d'un site Internet où il tente de les décrire et de surveiller leur progression mondiale. Parmi ces plusieurs milliers d'espèces envahissantes, il en a pointé une centaine comme étant les plus offensives (ISSG / Global Invasive Species Database (GISD) / Top 100 ) Les espèces concernées appartiennent au règne animal comme au règne végétal. Pratiquement toutes les familles y sont représentées, depuis les rudimentaires virus jusqu'aux très évoluées graminées, fourmis et mammifères supérieurs.

Il est très affligeant de constater que les régions d'outre-mer sont toutes touchées par la majorité des espèces de ce "top 100" et que ceci soit totalement passé sous silence au niveau central. Il est encore plus affligeant de constater que les espèces situées tout en haut de ce classement par dangerosité ne fassent l'objet d'aucune stratégie de lutte ou de prévention spécifique en dehors de trop rares réflexes d'autodéfense de certaines des régions directement concernées. L'outre-mer est ainsi abandonné à lui-même face à ces catastrophes pourtant aussi graves que le furent le célèbre doryphore, la grippe espagnole ou le Phylloxera, en Europe.

Aujourd'hui, qui, en métropole, sait ce qu'est un Miconia, une Petite Fourmi de Feu ou un virus du bananier ?
  • Le Miconia, Miconia calvescens, est surnommé le cancer vert. Il a détruit/conquis Tahiti au point que cette invasion serve d'exemple mondial de désastre au stade terminal. Il s'installe en forêts très denses, chassant toutes les autres espèces végétales autour de lui. Le silence est impressionnant sous ses sombres feuillages désertés par les animaux.
  • Le virus du bananier, le Banana bunchy top virus (BBTV), en stérilisant totalement les bananiers, est responsable de plusieurs millions de dollars de pertes dans tous les pays producteurs affectés.
  • La Petite Fourmi de Feu, Wasmannia auropunctata, est en train de finir de détruire toute la production de café de Nouvelle-Calédonie. La grande île est totalement conquise par cette peste à partir d'une introduction estimée vers 1960. L'invasion de la Polynésie a commencé vers 1990, à partir de souches néo-calédoniennes. En 2007, c'est à dire presque 50 ans après la contamination de la Nouvelle-Calédonie et 30 ans après celle de la Polynésie, et strictement rien n'a transpiré en métropole apparemment puisque strictement aucune aide n'en est jamais venue ne serait-ce que pour freiner la dispersion de cette extraordinaire peste, rangée dans les 10 pires mondiales, à côté des deux autres et sur plus de 5.000.
L'Outre-mer, puis l'Europe

Dans les grands pays continentaux la perte de biodiversité est essentiellement due à la dégradation des habitats. Dans l'outre mer insulaire, constitué de petits habitats expliquant son fort taux d'endémisme, les espèces envahissantes sont la menace principale. Or, Les grands pays continentaux supervisant cet Outre-mer insulaire lui en sont très éloignés, ce qui biaise leur compréhension des véritables contraintes et enjeux. La récente explosion de Chicungunya en témoigne.

A l'heure où la conservation de la biodiversité de l'outre-mer semble être à la mode, ce silence total est plus que surprenant car toutes les espèces envahissantes, sans aucune exception et les pires en tête, toutes les espèces envahissantes massacrent la biodiversité des écosystèmes où elles arrivent à s'implanter, les dégâts infligés aux cultures et autres activités humaines ne sont que la partie émergée d'un immense iceberg.

La catastrophe de ces invasions est tellement passée sous silence qu'il n'existe aucun état des lieux précis accessible au public alors que le principal vecteur des invisibles diffusions passives est ce même public. Les rares plans de lutte sont entièrement assumés par les collectivités locales touchées. La république dit que tous les citoyens sont partout égaux. Pourquoi ce silence et cet abandon, depuis un demi-siècle ?

Si la Nouvelle-Calédonie ne peut plus expulser la Petite Fourmi de Feu à présent, à cause de l'immensité des territoires conquis, ce n'est pas encore le cas de la Polynésie.

La Nouvelle-Calédonie a besoin d'aide pour tenter de dégager les zones les plus indispensables à ses activités et trouver des solutions pour faire reculer cet ennemi.

La Polynésie a besoin d'aide pour faire son état des lieux complet et pour éradiquer les infestations naissantes partout où c'est encore possible.
L'Outre-mer entier a besoin de solutions modernes pour tenter de sauver ce qui peut encore l'être. L'Outre-mer a besoin de moyens spécifiques pour fermer biologiquement ses frontières aux pestes qui ne l'ont pas encore atteinte et pour combattre celles qui y sont déjà entrées.

La métropole a tout intérêt à aider l'Outre-mer car ces espèces tropicales envahissantes et très nuisibles voient leur aire de répartition mondiale s'élargir à cause du réchauffement climatique et des activités humaines : Certaines serres et immeubles climatisées en permanence en Angleterre comme au Canada sont déjà envahis de façon préoccupante par cette Petite Fourmi de Feu et ce malgré des barrières bio-sanitaires pourtant bien plus strictes à leurs frontières que celles de l'Outre-mer et des moyens de lutte et de prévention bien plus accessibles que depuis l'autre bout du monde. La très grande majorité des productions de l'Outre-mer à l'export passe d'abord par la métropole, le principal flux de touristes de l'Outre-mer vient aussi de métropole. Le risque est donc très grand.

L'Outre-mer supplie la métropole d'être considéré autrement que comme un terrain de jeu uniquement constitué de lagons, sables et cocotiers ou comme réservoir à Nickel : L'Outre-mer ne pourra jamais mettre en oeuvre seul des moyens au niveau de ceux pris par l'Europe contre les espèces envahissantes qui l'ont autrefois agressée, (Phylloxera, Doryphore, Jacinthe, Caulerpe, etc.) alors que la surface de ses territoires lui est bien supérieure, sa biodiversité bien plus fragile et son réseau de communications bien plus rudimentaire.

L'Outre-mer est en train d'en mourir lentement et cette maladie pernicieuse est infiniment contagieuse.

(source : Fenua Animalia/Enjeux/La 2e vague)


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bubuse
* Tuesday 24 June 2008 à 13:16
Message #3


Ouvrière


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CITATION(Hydraméthylnon @ mardi 24 juin 2008 à 13:50) *
Aujourd'hui, qui, en métropole, sait ce qu'est un Miconia, une Petite Fourmi de Feu ou un virus du bananier ?


En tout cas maintenant je sait ce que c'est .. ( bon pour la fourmis de feu je savais quan meme ^^)
mais c'est dingue que la métropole ne fasse .... rien ....
Et puis vu ce qui se passe en ce moment en métropole c'est pas prés de changer ...

Merci pour ces infos sur les DOM TOM Hydraméthylnon !!
... infos pas trés réjouissantes .. mais bon


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age du fer : -1200 ans
peintures grotte de Lascaux :- 15 000 ans

australopithèques : -6 millions d'années
fourmis : -140 a -168 millions d'années
insectes : -410 millions d'année
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Hydraméthylnon
* Wednesday 25 June 2008 à 00:20
Message #4


Major Fatal


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Yapadkoi : Avec Lasius neglectus vous commencez à vivre la même chose. La chance, pour vous et pour l'instant, c'est qu'elle ne pique pas aussi facilement et violemment que celles qu'on a ici.
Que d'attendre : Votre porte nous/leur est grande ouverte.
Outre-mer, outre-tombe ...


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Hydraméthylnon
* Sunday 29 June 2008 à 23:06
Message #5


Major Fatal


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UICN - Liste Rouge 2007


Parmi les 41 415 espèces surveillées par l'UICN :
  • 16 306 espèces animales et végétales sont menacées d'extinction (41%),
  • 785 sont considérées comme éteintes depuis l'an dernier,
  • 65 n'existent plus qu'en captivité, sont éteintes dans la nature.
Répartition :
  • 70% des plantes (7/10, presque 3/4),
  • 33% des amphibiens (1/3),
  • 25% des mammifères (1/4),
  • 12.5% des oiseaux (1/8).
La France est dans le top 10 des pays les plus concernés avec 641 espèces concernées.

L'outre-mer représente 80% de la biodiversité française :
  • Plus de la moitié des cétacés et pinnipèdes connus,
  • 98% des vertébrés,
  • 96% des plantes vasculaires,
  • 100 fois plus de poissons d'eau douce,
  • 60 fois plus d'oiseaux,
  • 26 fois plus de plantes,
  • 3.5 fois plus de mollusques endémiques qu'en métropole.
Donc, les 641 espèces françaises au bord de l'extinction sont, à 80-99%, situées en outre-mer.

-------------------- Communiqué de presse de l'UICN :

Liste rouge 2007 des espèces menacées :
la France en première ligne au niveau mondial
- 12 septembre 2007 -

D’après les données publiées aujourd’hui par la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées, la France se situe parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces animales et végétales menacées au niveau mondial. Cette situation est principalement due aux espèces présentes dans ses collectivités d’outre-mer, qui abritent une très forte biodiversité.

Avec 641 espèces mondialement menacées présentes sur son territoire, la France a une responsabilité majeure dans la lutte contre l’érosion de la biodiversité qui frappe la planète. Elle se situe parmi les 10 pays les plus concernés par ce phénomène avec l’Equateur, les USA, la Malaisie, l’Indonésie, le Mexique, la Chine, le Brésil, l’Australie et la Colombie. Les principales menaces pesant sur les espèces sont la dégradation des milieux naturels, la surexploitation, et l’introduction d’espèces envahissantes.

Ce sont les collectivités françaises d’outre-mer, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française en tête, qui placent la France dans cette position. Elles sont en effet quasiment toutes situées dans des points chauds de la biodiversité mondiale, c’est-à-dire des régions très riches en espèces mais ayant perdu au moins 70% de leurs habitats naturels originels (Caraïbes, Océan Indien, Polynésie-Micronésie, Nouvelle-Calédonie). De nombreuses espèces menacées sont également présentes en Guyane et dans les Terres australes et antarctiques françaises.

Dans le contexte européen, la France métropolitaine apparaît comme le 4ème pays abritant le plus grand nombre d’espèces mondialement menacées (124) avec l’Espagne, le Portugal et l’Italie. Tout comme pour les collectivités d’outre-mer, cette situation est à corréler avec la richesse biologique de ces pays localisés en Méditerranée, autre point chaud de la biodiversité mondiale.

Afin de disposer d’un inventaire plus précis des espèces menacées en France, le Comité français de l’UICN et le Muséum national d’Histoire naturelle ont lancé en juin 2007 l’élaboration d’une Liste rouge nationale conforme aux critères de l’UICN (cf. présentation ci-jointe).

La France porte ainsi une responsabilité de premier plan aux niveaux mondial et européen pour enrayer l’extinction de la biodiversité d’ici 2010. Pour répondre à cet engagement, pris dans le cadre de la convention sur la diversité biologique, elle a lancé depuis 2005 sa Stratégie nationale pour la biodiversité, dont la mise en oeuvre est encore partielle et insuffisante.

Elle doit donc renforcer d’urgence son action au niveau national (plans de protection des espèces menacées, développement des aires protégées et du réseau écologique national, réduction des impacts des politiques agricoles et d’aménagement…) et international (application des accords internationaux, coopération avec les pays du Sud…). Les décisions qui seront prises dans le cadre du Grenelle de l’Environnement sont à ce titre particulièrement attendues. Il est indispensable qu’elles donnent une nouvelle ambition à la protection de la biodiversité, à la hauteur des enjeux présents en France.

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Q: Ah, bon ? Il n'y a pas QUE du sable et des cocotiers là-bas alors ?
R: Non, c'est / c'était notre réservoir de vie. sad.gif


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Hydraméthylnon
* Wednesday 02 July 2008 à 21:13
Message #6


Major Fatal


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UICN - Comité français


Communiqué de presse

L’outre-mer confronté au défi
des espèces exotiques envahissantes


- 2 juillet 2008 -



Le premier rapport sur les espèces exotiques envahissantes réalisé à l’échelle de tout l’outremer révèle que 49 espèces figurant parmi les 100 plus envahissantes au monde sont présentes dans les collectivités françaises ultramarines. Conduite par le Comité français de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), cette étude met en évidence la nécessité d’un renforcement de la prévention et de la sensibilisation, d’une amélioration des cadres réglementaires et des mécanismes de contrôle, et l’importance de l’élaboration de stratégies intégrées nationales et locales pour la gestion des invasions biologiques.

L’outre-mer en première ligne

Présentes dans les trois grands océans et sous différentes latitudes, les collectivités françaises d’outre-mer hébergent des richesses naturelles exceptionnelles. Sur une superficie équivalente à 0,08% de toutes les terres émergées, elles abritent davantage de plantes supérieures et de vertébrés endémiques que toute l’Europe continentale. Mais de par leur caractère principalement insulaire, elles sont également très vulnérables aux introductions d’espèces nouvelles.

Dans un contexte mondial marqué par la multiplication des déplacements et des échanges commerciaux, les collectivités d’outre-mer n’échappent pas à la vague des introductions d’espèces, volontaires ou accidentelles : 1200 espèces de plantes introduites aux Antilles, 1400 en Nouvelle-Calédonie et 2000 à La Réunion. Certaines de ces espèces se sont révélées agressives et envahissantes, causant des dégâts écologiques importants pouvant s’accompagner de conséquences économiques ou sanitaires.

Toutes les collectivités d’outre-mer sont concernées. A Tahiti, l’arbuste ornemental miconia a déjà recouvert les deux tiers de l’île et menace de disparition 40 à 70 espèces de plantes endémiques par son envahissement. En Guadeloupe et en Martinique, la mangouste est une cause de raréfaction pour diverses espèces d’oiseaux et de reptiles. A La Réunion, la liane papillon menace les derniers vestiges de la forêt semi-sèche. En Nouvelle-Calédonie, la fourmi électrique perturbe le fonctionnement des écosystèmes en éliminant de nombreux invertébrés. En Polynésie française, l’introduction de l’euglandine, un escargot carnivore, a contribué à l’extinction de 57 espèces d’escargots endémiques.

Un état des lieux à l’échelle de tout l’outre-mer

Face à ce phénomène, le Comité français de l’UICN a mobilisé un réseau de plus de 100 experts et personnes ressources issus de toutes les collectivités d’outre-mer et de métropole. Grâce à ce réseau et à l’appui de 12 coordinateurs locaux, une synthèse inédite sur les espèces exotiques envahissantes en outre-mer a été élaborée. Elle dresse l’inventaire des espèces envahissantes et de leurs impacts, recense les outils réglementaires, les actions de lutte, les programmes de recherche et les stratégies mises en œuvre, et propose des recommandations pour améliorer la réponse face aux invasions biologiques.

Au terme de cet état des lieux, il ressort que 42 espèces de vertébrés exotiques et près de 300 espèces végétales représentent une menace déjà réelle ou potentielle pour les écosystèmes d’outremer. Le rapport montre que parmi les espèces inscrites sur la Liste rouge de l’UICN présentes en outre-mer, un amphibien sur trois et plus d’un oiseau sur deux sont directement menacés par des espèces exotiques envahissantes. Les exemples sont nombreux d’espèces introduites ayant entraîné la modification du fonctionnement des écosystèmes et la régression ou l’extinction d’espèces indigènes.

Dans toutes les collectivités d’outre-mer, de multiples acteurs se mobilisent, mais ils font face à des contraintes communes qui limitent leur action. Les moyens financiers disponibles ne sont ni suffisants ni pérennes. Le cadre réglementaire en place ne permet pas une gestion appropriée du risque. La sensibilisation des différents publics demeure très insuffisante. Les connaissances scientifiques demandent à être développées. Et l’absence de stratégies intégrées et de plans d’action nationaux et locaux ne permet pas une coordination suffisante des compétences et des acteurs.

La lutte contre les espèces exotiques envahissantes est d’autant plus difficile et coûteuse que le processus d’invasion est avancé. L’anticipation et la réactivité sont donc les clés du succès. Les recommandations élaborées visent notamment à renforcer les cadres réglementaires pour une meilleure prévention des invasions, à promouvoir la mise en place de cellules de veille et de réaction rapide, à consolider les connaissances et la sensibilisation, et à développer la coordination des actions au niveau des bassins biogéographiques et à l’échelle de l’outre-mer.

La France, qui s’est engagée à stopper le déclin de la biodiversité sur son territoire, ne pourra atteindre cet objectif sans une mobilisation forte sur cet enjeu majeur pour l’outre-mer. Plus largement, il est indispensable que les collectivités locales, l’Etat et l’Union européenne renforcent leur coopération régionale et internationale et élaborent des stratégies intégrées mobilisant l’ensemble des acteurs pour la gestion des espèces exotiques envahissantes.


Contacts - Comité français de l’UICN
Yohann Soubeyran
Chargé de projet “espèces envahissantes”, auteur du rapport
Tel. 02 62 49 92 29 / yohann.soubeyran (à) uicn.fr

Florian Kirchner
Chargé de mission “outre-mer”, coordinateur du rapport
Tel. 01 40 79 48 09 / 06 89 29 72 89 / florian.kirchner (à) uicn.fr

Sébastien Moncorps
Directeur, coordinateur du rapport
Tel. 01 47 07 78 58 / 06 73 86 87 29 / sebastien.moncorps (à) uicn.fr

Ressources
Des exemples détaillés et des contacts par collectivité sont présentés dans le cahier annexé au communiqué

Rapport complet, cahier photos couleur et brochure synthétique 8 pages disponibles à l’adresse :
http://www.uicn.fr/


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Teleutomyrmex
* Thursday 31 March 2011 à 22:28
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Cocon


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Espèces exotiques envahissantes dans les collectivités françaises d'outre-mer (complétement du communiqué de presse précédent)

Le réchauffement climatique va-t-il conduire les petites îles à être englouties sous les invasions biologiques ?
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