Solenopsis invicta (Buren), GFF - Grande Fourmi de Feu - Biologie |
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Solenopsis invicta (Buren), GFF - Grande Fourmi de Feu - Biologie |
Thursday 01 May 2008 à 01:42
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Major Fatal Groupe: Membres Messages: 1 296 Inscrit: 20/03/2008 Lieu : Mahina - Tahiti Membre No.: 1 984 |
Solenopsis invicta (Buren) Présentation : La Solenopsis invicta, ou Grande Fourmi de Feu (par analogie avec la Petite Fourmi de Feu) ou GFF, possède une biologie remarquablement offensive. Originaire d'Amérique du Sud (Brésil), par son extraordinaire pouvoir d'adaptation, elle est devenue un major des pestes mondiales, une sorte de radioactivité biologique. Elle est considérée aujourd'hui comme la plus dangereuse des fourmis à l'échelle mondiale. Elles tuent environ 80 personnes (allergiques = 1 pers./1000) par an aux USA. (cf. Hawaiian Ecosystems at Risk project - RIFA). Caractéristiques générales : Elle fait partie des 8 espèces de fourmis classées Super-envahissantes, elle en est la première. Pour faire partie de ce club très fermé il faut posséder les caractéristiques suivantes :
Elle possède, en outre, un venin redoutable qui lui permet, avec les caractéristiques précédentes, d'accéder au top 10 des pires pestes mondiales et à la première place pour les fourmis de ce top. Classification :
invicta veut dire invaincu, invincible (en latin). C'est en raison de son extrême agressivité et de l'énorme difficulté à la contenir que Buren lui a choisi ce nom. Synonymes : S. saevissima var. wagneri (Santschi) S. wagneri (Santschi) Morphologie : Comme toutes les fourmis du genre Solenopsis, c'est une fourmi à taille variable : - ouvrières: polymorphes (majors et minors), de taille variant de 2 à 7 mm de façon continue, bicolores rouges à abdomen noir. Leur espérance de vie est fonction de leur taille : De un à deux mois pour les minors, de 3 à 6 mois pour les majors. - gynes: 6 à 7 mm (sans les ailes), noires, œil volumineux (la moitié de la hauteur de la tête) Son espérance de vie est d'environ 6 ans. Anatomie de l'ouvrière :
Critères d'identification post mortem : 1. La formule antennaire des Solenopsis (10 dont 2 pour la massue) 2. La troisième dent clypéale avec son poil : photo 3. Le mésopleuron finement sculpté 4. Pas d'épines propodéales Photos anatomiques (et autres, en anglais) : PaDIL - Solenopsis invicta Habitat : Elle fait des fourmilières d'une hauteur/diamètre pouvant atteindre 40 cm. Leur densité à l'hectare est souvent très élevée (470/ha sur les sites polygynes et 155/ha sur les sites monogynes). Elles peuvent ainsi atteindre une densité de 1.500 à 3.000 fourmis au m² (HEAR- RIFA) ... Elles colonisent tous les milieux, y compris les maisons, avec une préférence pour les endroits sombres et humides : cuisine, salle d'eau, murs, faux-plafond, fondations, etc. Elles rentrent, évidemment, dans les gaines électriques, interrupteurs, compteurs, répartiteurs et aussi les saignées de la plomberie. Reproduction : Il existe deux types de colonies de GFF : Monogynes et polygynes, les secondes étant, évidemment, bien plus denses et dangereuses que les premières. La reproduction est extranidale, par vol nuptial. Une expérience a montré qu'elles sont capables de voler sur 10 km. Il est fréquent que les reines se regroupent à l'issue de leur vol nuptial pour coopérer ensuite à l'établissement d'une nouvelle colonie. Toutefois, dans les colonies monogynes, les ouvrières tueront toutes les reines sauf une. La plupart des reines vivent environ six ans. Selon des scientifiques, une reine au mieux de sa forme peut pondre jusqu'à 1.500 oeufs par jour !! L'apparition des majors se fait au bout d'un mois environ, après que les minors aient construit et stabilisé la fourmilière fondatrice. Ethologie : Expansion naturelle : L'essaimage se fait par vol nuptial dans un rayon de 10 km à partir de la fourmilière d'origine. D'où l'extrême difficulté à réduire les invasions une fois détectées. Structure sociale : Il n'y a pas de hiérarchie sociale, juste la séparation ouvrières-gynes, toute information utile diffuse le plus rapidement possible dans la colonie. Dans les colonies polygynes toutes les fourmis coopèrent immédiatement, quelle que soit leur reine. Dans les colonies monogynes la compétition intraspécifique existe. Ceci est classique chez les fourmis. Alimentation : C'est avant tout un prédateur d'arthropodes (son venin lui est donc vital) mais qui reste omnivore. Leur pouvoir de mobilisation sur toute nouvelle ressource est très grand, très rapide : Plusieurs centaines d'ouvrières sont mobilisés sur une ressource nouvelle en moins d'une heure et en limite de colonie. Compétition interspécifique : Leur agressivité est exceptionnelle, la force de leur venin aussi. Elles font le vide biologique dans les zones qu'elles colonisent, repoussant même les vertébrés supérieurs. La piqûre sur l'homme provoque un bouton blanc qui prendra plusieurs jours pour disparaître, souvent plus d'une semaine. Comme elles sont nombreuses et que chacune peut piquer plusieurs fois, la victime reçoit plusieurs dizaines de piqûres par seconde. (voir aussi http://www.dinosoria.com/fourmi_feu) Elles piquent et mordent : Pour bien enfoncer son dard, la fourmi mord profondément pour s'accrocher, puis tire sur les crochets de ses pattes et sur son abdomen pour enfoncer son aiguillon qui fait environ 1/10e de mm : photo de Matt Dowling Elles exterminent préférentiellement toutes les autres espèces de fourmis, puis les hyménoptères (abeilles). Il semble qu'une certaine cohabitation soit tolérée avec Wasmannia auropunctata, la petite fourmi de feu (PFF). Diapause : Elles n'en connaissent aucune. Répartition mondiale détaillée et autres : Carte de leur répartition mondiale Son explosion mondiale est due à l'homme : Il est évident que la dissémination par l'homme est extrêmement facile et pratiquement invisible lorsqu'on n'est pas averti et très attentif. En tant que peste mondiale majeure ayant colonisé plus du quart sud-est des USA (introduction vers 1918 dans le port de Mobile en Alabama, via les ballasts d'un bateau) auxquels elle a coûté plus de 500 millions de dollars de dégâts et tué plus de 80 personnes rien qu'en 2006, elle y est très étudiée, les articles sont nombreux sur Internet et la majeure partie des articles sérieux est en anglais. Les recherches en lutte biologique sont balbutiantes et portent d'une part sur des espèces parasites Pseudacteaon sp.(Phoridae) et d'autre part sur des virus spécifiques à la GFF (Brevet US 7332176 sur les SINV). La seule voie de résistance connue, actuellement largement employée, est la lutte chimique à base d'IGRs (= inhibiteurs de croissance : méthoprène et pyriproxyfène) ou d'insecticides systémiques (= à effet retardé, que les ouvrières apportent aux reines : hydramethylnon ) Voir : Dinosoria - Fourmi de Feu Wikipedia - Fourmi de Feu Rouge (titre très mauvais, article très moyen, pour l'instant) Invaders - Red Imported Fire Ant (En anglais) IFAS - Red Imported Fire Ant (En anglais) ISSG/GISD - Solenopsis invicta (En anglais) USDA - Red Imported Fire Ant (En anglais) etc ... --------------- mise à jour du 30/04/2008. --------------- Des remarques ? Des questions ? Des erreurs ? -------------------- C'est fou de préserver la biodiversité en étant obligé de balancer des saloperies chimiques dans la nature !
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