Ma première sortie myrmécologique en duo, avec Thomas, alias "Tomatogigo" d'AcideFormik... Options

[I-D-É-MYR]

Hier, Samedi 13 Juillet 2013 aux approches de 16 h 00, nous nous sommes enfin rencontrés pour la première fois, Thomas et moi, Place Darcy à Dijon, et comme nous l'avions préalablement convenu pour aller suivre un raid de fourmis amazones au parc de la Fontaine aux Fées situé à seulement 20 mn de route d'ici. Heureuse rencontre, me direz-vous, sauf que les bus étaient en grève et que nous risquions de rater le départ en campagne de nos chères Raptiformica.

Le temps se prêtait merveilleusement bien à ce que la colonie Polyergus rufescens n° 3, en pleine force de l'âge (Plus de 2.000 guerrières) et dont j'observe tous les ans les agissements de très près, nous fasse une belle démonstration de ses capacités à razzier les nids de Serviformica malencontreusement implantés en son domaine sis au creux des deux carrières basses du susnommé parc.

Nous arrivâmes sur les lieux peu avant 16 h 30 afin de constater qu'une poignée seulement de fourmis amazones trottinaient sur le grand tertre de granules terreux et de couleur gris de leur cité que je m'empressais de défricher à coups redoublés de ciseaux parce qu'elle ne voyait quasiment plus le soleil à cause des végétaux qui la couvraient depuis le Printemps pluvieux et, par le même coup, pour permettre à thomas de prendre de belles images de la fantasia qui allait bientôt la parcourir en tous sens.

Ce n'est qu'aux abords de 18 h 00, au constat du nombre un peu plus intéressant d'individus courant sur le dôme, que la fête guerrière parut vouloir enfin nous indiquer le départ imminent d'un raid qui, curieusement, me sembla vouloir être tardif ce jour-là. Les fins d'après-midis précédents la colonne Polyergus prenait couramment son essor vers 16 h 30. Mon compagnon avait profité de ce long laps de temps pour régler son appareil photo tout en comptant les éclaireuses que nous pouvions surprendre allant soit en mission de reconnaissance soit en revenir sous nos yeux...

A partir de ce moment-là nous ne relâchâmes plus notre vigilance, Thomas et moi, afin de ne pas rater un départ de raid risquant d'être aussi furtif que l'éclair* car, comme savent si bien le faire nos petites esclavagistes se complaisant parfois à prendre la poudre d'escampette sans prévenir leur monde, celui-ci pouvait très bien nous filer entre les pattes sans que nous nous en rendions compte. Et c'est d'ailleurs ce qu'il se produisit puisqu'au bout d'un cour instant nous ne vîmes plus personne courir sur le repaire des brigandes : Le raid s'était-il mis en route en douce, comme il fallait s'y attendre ?

* Un raid éclair ???

Peu importe ! Pour moi il était par contre très clair qu'elles avaient mis le cap au N-E et qu'il ne nous restait plus qu'à les attendre sur le petit sentier tout proche, pour les y voir déboucher de l'autre côté d'une butte très végétalisée qui le borde dans ce coin, nos lascardes qui font tous les ans ce trajet-là... Notre patience fut à nouveau mise à rude épreuve car au terme d'une interminable attente nous ne vîmes rien qui ressemblât de près ni de loin, sous le couvert végétal du sombre et vertigineux talus, à un flot d'amazones s'écoulant en rutilant sur ses mousses.

Alors du coup, en lieu et place d'un raid qui fit la grève comme les bus ce jour-là, nous ne vîmes que les fourmis de nos souvenirs d'enfance que nous passâmes en revue comme ceux de nos débuts en myrmécologie et tout ce qui avait attrait aux fourmis du reste. Mais laissez-moi tout de même vous dire quelle ne fut pas ma déception de ne pas avoir pu lui faire profiter d'un beau raid à Thomas comme j'aurais aimé qu'il voit de ses propres yeux les belles bagarres auxquelles je pus assister jadis qui opposaient les 750 guerrières de Polyergus rufescens n° 2 aux teigneuses Formica rufibarbis des hauteurs du parc.

Mais bon, comme on est en droit de le croire, ce n'est que partie remise, et nous profiterons d'une plus longue journée pour aller rendre visite aux Messor structor du coin puis débusquer les fourmis naines (Plagiolepis pygmaea et Solenopsis fugax) ainsi que la proche cousine des fourmis fauve, Lasius alienus, sans omettre de dire bonjour en passant à Tapinoma erraticum, si elle ne nous file pas entre les pattes elle aussi... Voilà !

Un grand merci à Tomas que j'ai trouvé très intéressant. Normal, c'est un myrmécologue chevronné !