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[u]Quelques notes:

- les photos d'ensemble ont été faites avec l'apn de Silk. Les photos macro ont été faites avec l'apn de Skan. Nous avons pris tous les deux des photos avec mon apn.
- la rédaction a été faite par Skan et Silk.


Silk est un passionné de fourmis, rencontré sur internet alors qu'il habite à 15 minutes de chez moi ! Comme nous habitions tous les deux dans le Gers, nous avons décidé de nous rencontrer pour une sortie "fourmis" dans les environs de Castex, un petit village typique de Gascogne. Nous avons pu, à travers différents biotopes, observer une grande variété d'espèces dont nous avons photographié l'habitat ainsi que l'activité et les comportements fascinants, spécifiques à chacune d'entre elles.
Deux biotopes principaux ont été étudiés, nous les traiterons l'un après l'autre en détaillant chaque espèce s'y trouvant.




[size=18]Biotope 1:

Petit chemin communal bordé au Nord par une forêt (chênes), et d'une prairie à herbes hautes à fort dénivelé dont l'orientation plein Sud proccure une bonne exposition au soleil. Quelques buissons épineux plantés sur toute la zone.


Tetramorium cf. caespitum:

Quand nous sommes arrivés dans la prairie, les premiers nids que nous avons pu observer ont été ceux des Tetramorium. L'activité à l'extérieur était quasi-inexistante mais en mettant à jour une galerie, de nombreuses ouvrières sont sorties défendre leur nid.


Ici l'activité n'était pas des plus importantes. En réalité, Tetramorium est le genre dominant de cette prairie. La zone est infestée à chaque endroit, on pourra s'en rendre compte les essaimages venus car la quantité de couvain de sexués observée à la surface est proprement hallucinante. On peut prendre conscience de la grandeur des nids lorsque une guerre éclate entre deux colos de la même espèce :!:


Tapinoma erraticum:

Un dôme en terre creux a été trouvé mais celui-ci était inhabité. Cependant, quelques ouvrières on été aperçues à l'intérieur. Cette structure est caractéristique du taxon, elle est généralement utilisée pour entreposer le couvain car la température y monte facilement.


Formica fusca:

Nous avons ensuite trouvé en contrebas une colonie de Formica fusca, dont le nid était surmonté d'un petit dôme de terre. Nous avons constaté une certaine activité autour de ce dôme, ce qui nous a permis de photographier des fourrageuses rammenant une chenille dans le nid.

Ici une fusca fait des acrobaties sur un brin d'herbe

Formica cunicularia:

Non loin de là se trouvait un nid de Formica cunicularia. Le dôme qui le dominait était beaucoup plus imposant que celui des F.fusca, et l'activité y était logiquement plus conséquente.


Camponotus aethiops

Sur un pan d'argile peu pourvu en végétation, nidifiait quelques petites colonies de C.aethiops. Pendant l'observation des travaux de construction aux entrées d'un nid, un beau major est monté sur la jambe de Silk ! Ca fait un choc quand on a l'habitude des Lasius et autres petites fourmis ! Nous l'avons pris sur nos mains et tout en l'observant nous en avons tiré quelques clichés. Je l'ai tenu pour qu'il me morde: il ne s'est pas fait désirer !! lol. C'est surement une des espèces qui nous a le plus marqué pendant la sortie, nous en reviendront dans le second biotope (photos à l'appui :wink: ).

Ouïe, ça mord !

Biotope 2:

Ce terrain, bien que ressemblant au premier, est plus vallonné et possède un nombre élevé de niches (grâce aux affleurements argileux). Ce biotope contient des bois épars sur toute la zone, des prairies herbeuses et des sols secs et caillouteux pauvre en graminées.

Oui je sais, on gâche tout . Mais bon c'est grâce à nous si vous pouvez voir tout ça ! Donc à gauche Silk, et à droite (t-shirt orange) c'est moi.


Crematogaster scutellaris:

Sur le bord gauche du chemin, donnant sur le bois, se trouvait un tronc d'arbre mort encore planté dans le sol. Dans celui-ci habite une grosse colonie de Cremato, en plein dans des travaux de déblayement. Vu l'agitation au sortir du nid, on peut imaginer la population à l'interieur du bois mort ! Nous avons été stupefait Silk et moi de la façon dont les Crematogaster procédaient pour évacuer les pelottes de bois: elles sortaient la tête de l'entrée et en jouant sur l'écartement des mandibules, faisaient s'envoler les pelottes. Le sol était jonché de cette "sciure" !

Sur ces deux dernières photos, deux largages de pelottes en flag

Camponotus aethiops:

En poursuivant notre chemin, nous sommes tombés sur un nid de Camponotus aethiops qui se trouvait dans un affleurement. Le nid était à mi-hauteur du talus et était assez conséquent. En effritant légèrement la terre formant le plafond, nous avons mis à découvert une galerie dans laquelle passaient des minors et des majors. Nous avons alors commencé à prendre quelques clichés. Certains ont été réalisés avec une brindille que nous utilisions pour faire attaquer les majors qui cherchaient à défendre le nid, ce qui nous donna des photos assez intéressantes.

Sympa le défi entre le puceron et l'ouvrière :wink:


Pheidole pallidula:

L'espèce dont j'avais le plus parler à Silk était les fameuses P.pallidula, seule espèce en France à posséder une caste soldat. Après avoir gravit courageusement la colline et après avoir observé une grosse colo de C.aethiops juste à côté, j'ai montré l'endroit où les Pheidole étaient les plus nombreuses. En grattant avec le doigt nous avons vite découvert une colonie (comme tant d'autres apparemment dans ce coin) incroyablement peuplée : une masse d'ouvrières considérable est sortie des galeries pour répondre à la "pseudo-attaque". Pas de couvain observé, mais la dernière fois que j'étais venu les sexués en étaient au stade larvaire. Quelque temps après l'arrivée de centaines de minors, nous avons remarqué la présence des soldats, venus à la rescousse. Pendant que nous tentions de prendre des photos macro de ces belles bêtes ( tâche assez ardue vu l'excitation des ouvrières) un major Camponotus aethiops à travers le champ de bataille et fut prit à parti bien malgré lui. Les Pheidole ont commencé à l'attaquer :shock: ! J'ai vite pris 2 ou 3 clichés du quiproquo, puis Silk et moi avons recuillis le pauvre major qui a été pris pour l'assaillant alors qu'il n'avait rien demandé. C'est là que nous nous sommes rendu compte de la combattivité de ce robuste major: des têtes coupées de P.pallidula étaient accrochées à ses pattes, ainsi que des ouvrières coupées au niveau du gastre. D'autres tenaient bon. Après l'avoir relaché devant son nid, j'ai fais remarqué le nombre de cadavres en bas du nid, il y en avait un bonne quinzaine! Ca m'a semblé impossible que ce major ait réussi à tronçonné autant de Pheidole... :eusa_think: et pourtant...
Pour finir l'agitation a decru, et nous somme finalement redscendu dans le but de rentrer.


Lasius flavus:

Après avoir vu les Pheidole, nous avons décidé de redescendre de la colline pour nous diriger vers la voiture. Cependant, une fois en bas, nous avons soulevé quelques cailloux d'un monticule de terre, sachant qu'il y avait au moins une colonie. Ce fut une surprise de tomber sur des cocons de Lasius flavus avec les ouvrières qui les entouraient !

Aphaenogaster subterranea:

Après la découverte des L. flavus, ce fut celle des Aphaenogaster, toujours sur le même talus. C'était en fait celles que nous cherchions au départ. Leur nid semblait s'étendre sur une grande partie du monticule bien que nous n'ayons ouvert qu'une chambre.


Formica gagate:

Nous avions déjà croisé quelques ouvrières de Formica gagate en bordure de forêt, sur le chemin qui nous menait à la clairière, mais c'est près du deuxième nid de Camponotus aethiops que nous avons vraiment pu les observer. Elles couvraient plusieurs mètres carrés de terrain, quadrillant complètement la zone et ramenant nombre d'insectes morts, principalement des chenilles. Nous avons essayé de localiser le nid et, en remontant les colonnes d'ouvrières, nous avons réussi à voir qu'il était sous une touffe d'herbe.



Lasius fuliginosus:

Le nid des Formica gagate se trouvait à quelques dizaines de mètres d'un grand chêne sur lequel se trouvait des Lasius fuliginosus. Nous avons alors regardé les ouvrières aller et venir sur son écorce, puis nous avons une nouvelle fois tenté de suivre les ouvrières pour trouver leur nid. Cependant nous n'avons pas eu autant de chance cette fois ci. Le sol étant totalement recouvert de feuilles de chêne, il n'était pas facile du tout de repérer vers où les ouvrières se dirigaient.




Voilà, j'espère que ça vous a plus, et que nous vous avons agréablement surpris à propos de la diversité des fourmis dans le Gers ! Nous voudrions refaire des sorties dans le même style pendant les essaimages, ça promet d'être encore plus palpitant !

a+
skan et silk

Super reportage,trés clair,bien rédigé ca fait plaisir a lire!

C'est la qu'on se rend vraiment compte de l'énorme diversité d'espéces dans le sud en comparaison avec le nord :roll:

Et superbes photos aussi!

tu as tout à fait raison

Ca j'adore, bon travail.
Simple et clair a la fois.

On devrai penser a une section reportages. :wink:

super et superbe!
j'attend le prochain reportage avec impatience!!

+1 :wink:

Un super, Merci de prendre le temps de nous montré tout ça!! Cékiki a du soucis a se faire .

Cékiki est content. A la fois par l'engouement de skan ( Silk désolé, je ne connais pas) et le fait du partage. J'ai une vision erronnée du Gers et à la fois cela à la mérite de modifier mes clichés et de montrer la diversité des biotopes.
De belles, très belles photos et sur le terrain c'est formidable le résultat obtenu. Comme quoi le nikon ( je passe).
Confirmation partielle du biotope des Formica cunicularia qui aiment les prairies même si j'en sais dans des lieux fortement urbanisés et pollués. J'apporterai mon éco car elles gagnent à être connues.
Par contre une critique... Il est des liens qui fâchent....... La tolérence est à sens unique. Encore que peut-être désormais acideformik aura droit d'être cité ?