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Hydraméthylnon
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Source : Témoignages - Environnement
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La mouche bleue entre en compétition avec un insecte essentiel pour notre biodiversité

La Réunion sera-t-elle le premier pays à vivre sans abeilles ?

vendredi 14 août 2009
Manuel MARCHAL


La prolifération de la mouche bleue a des conséquences catastrophiques. Elle pourrait provoquer la fin des abeilles à La Réunion, indiquent les apiculteurs. La Réunion serait-elle le premier pays sans abeilles ? Quelles conséquences pourrait avoir une telle disparition pour notre pays ?

Sans abeilles, l’humanité ne pourrait vivre que quatre ans, disait en substance Albert Einstein. La Réunion est en train de vivre une tragédie. Introduite en décembre 2006 dans notre île, la mouche bleue fait des dégâts. Le 7 juillet dernier, le syndicat des apiculteurs avait organisé une manifestation à la Direction de l’agriculture et de la forêt pour tirer la sonnette d’alarme.

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En effet, la mouche bleue ne s’attaque pas seulement à la vigne marronne. Elle aime aussi se délecter du nectar des fleurs, de letchis notamment, et entre donc en concurrence directe avec les abeilles, prenant le dessus sur cette espèce indispensable à toute biodiversité.
La menace d’un pays sans abeilles est clairement annoncée par les apiculteurs. Lors de l’épandage massif d’insecticides chimiques peu sélectifs pour lutter contre les moustiques à l’époque du chikungunya, les abeilles avaient déjà dû essuyer les plâtres d’une méthode ne prenant pas en compte la fragilité de notre biodiversité. Mais depuis l’importation de la mouche bleue, la situation est encore plus critique.
Que serait une île sans abeilles ? Dans le monde, ces insectes contribuent à la survie de 80% des espèces végétales. Pour se rendre compte de la main d’œuvre nécessaire au remplacement des abeilles, il suffit d’avoir à l’idée cette estimation : « pour produire un pot de 500 grammes de miel, les abeilles doivent effectuer plus de 17.000 voyages, visiter 8.700.000 fleurs, le tout représentant 7.000 heures de travail ». Cela donne une idée des armées d’“Edmond Albius” qu’il faudrait déployer dans notre île pour préserver la biodiversité.
L’absence d’abeilles à La Réunion serait en tout cas un coup dur pour toute l’agriculture. Comment aller vers l’autosuffisance alimentaire si de nombreuses espèces végétales disparaissent avec les abeilles ? La diminution de notre production devrait alors être compensée par un recours encore plus important aux importations.
Il était pourtant possible de trouver d’autres solutions que l’introduction sans précaution suffisante d’une nouvelle espèce à La Réunion pour éradiquer la vigne marronne. Ce type d’action peut en effet constituer la pierre angulaire de la création d’un grand service d’intérêt public dans l’environnement. Des emplois pourraient en effet être créés pour couper cette peste végétale, la collecter et entreprendre sa transformation en engrais via le compostage ou en source d’énergie (centrale thermique ou méthanisation). Malheureusement, depuis que la mouche bleue a été lâchée, c’est un autre scenario qui est en route. La conséquence est qu’au lieu de créer des emplois en utilisant l’action mécanique, l’introduction d’un insecte est en train de menacer non seulement l’existence de tout un pan de notre agriculture, mais pourrait créer des dégâts irréversibles dans notre environnement, en changeant à jamais La Réunion et en rendant bien plus difficiles les conditions d’existence de l’espèce humaine dans notre île, à peine trois siècles après l’arrivée de ces premiers habitants.

Manuel Marchal

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Une décision prise sans prendre en compte tous les risques

Mouche bleue : l’appel à la prudence n’a pas été entendu par le CSRPN et la Préfecture

Le 9 juin dernier, la Région affirmait sa solidarité avec les apiculteurs lors de la Commission permanente réunie au Campus professionnel de l’océan Indien à Saint-Pierre. Un communiqué rappelait les différentes étapes de l’introduction de la mouche bleue à La Réunion, mettant en évidence les responsabilités dans la catastrophe actuelle. Voici le texte de ce communiqué.

« La Réunion, hot spot de la biodiversité, est particulièrement touchée par l’invasion d’espèces introduites qui menacent les écosystèmes indigènes. Au regard de l’ampleur du phénomène invasif et de l’impact qu’il engendre sur les milieux naturels de l’île, la Région a été à l’initiative de nombreux projets sur la problématique des invasions biologiques : dès 1989, lancement d’études et de programmes de recherches, travaux sur le domaine forestier, bourses de thèse.
En 1997, c’est par exemple le financement de travaux de recherches sur la lutte biologique contre le raisin marron et le troène, réalisés respectivement par le CIRAD et CABI Biosciences. Les travaux (co-financés par l’Europe) ont permis de mettre en évidence l’intérêt de Cibdela janthina (hyménoptère, tenthrède) comme agent potentiel de lutte biologique.
Afin de s’entourer du maximum de précaution, la Région a, en 2006, financé une expertise scientifique de ce programme de lutte biologique contre le raisin marron. Celle-ci a été confiée à CABI Biosciences, organisme de recherche spécialisé et reconnu sur le plan mondial. Cette expertise a conduit à la nécessité de poursuivre des études.

Avis favorable du CSRPN

À partir de 2006, la Région n’a plus participé au financement des recherches, notamment parce que le volet forêt relevait du Département. Néanmoins, le programme s’est prolongé, sur un financement de l’État (DIREN). Les résultats des expertises ont été communiqués au Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN), afin qu’il puisse, sur la base du rapport technique du CIRAD et des conclusions de l’expertise, donner un avis sur la suite à donner au programme de recherche du CIRAD Réunion.
Le CSRPN, le 15 juin 2006, a émis un avis favorable à l’introduction de Cibdela janthina dans le milieu naturel et n’a ainsi pas suivi les recommandations de CABI Biosciences qui préconisait des tests complémentaires avant ou parallèlement à l’introduction dans le milieu naturel. En décembre 2006, sur la base de l’avis favorable du CSRPN, la Préfecture a autorisé par arrêté le CIRAD à procéder à l’introduction de Cibdela janthina dans le milieu naturel réunionnais. La poursuite du programme de recherche a bénéficié d’un financement de la DIREN sans co-financement de l’Europe.

Arrêt des lâchers de Cibdela janthina

Deux lâchers en milieu naturel ont été effectués, l’un sur le site de la rivière de l’Est, l’autre sur le site de Bois-Blanc. Le Cibdela janthina s’est bien adapté aux conditions naturelles et l’on a assisté à une régression de la croissance du raison marron. La Région a, pour sa part, financé une étude sur l’impact écologique de ces lâchers. Dans le même temps, les apiculteurs ont souligné les impacts négatifs de ces lâchers sur leur activité.
C’est dans ce contexte que se sont inscrites les motions présentées lors de l’assemblée plénière d’avril dernier. Ces motions ont été soumises aux élus de la Commission permanente. Ils ont, à l’unanimité, pris acte de ces motions et ont confirmé leur soutien aux apiculteurs. Ils ont rappelé les réserves émises par la Région sur le lâcher de la tenthrède en milieu naturel et la responsabilité de l’État, à l’origine de l’introduction de la tenthrède, par arrêté préfectoral, sur la base de l’avis du CSRPN.
Les élus souhaitent l’arrêt des lâchers de Cibdela janthina dans les milieux naturels de La Réunion. Rappelons que, sensible aux problèmes des apiculteurs, la Région a organisé le 20 mai dernier une table ronde rassemblant l’ensemble des acteurs concernés ».
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On vit une époque formidable ... sad.gif
gyne
MAIS c'est pas croyable faudrait inventer une machine qui tue que les mouche smile.gif ou faire
des abeilles des mangeuse de mouche.


mais c'est pas du tous bien sad.gif
Hydraméthylnon
Il faudrait surtout que certains comprennent que ce n'est pas parce qu'ils ont un diplôme qu'ils ont la science infuse et que, par dessus tout, jouer avec la Nature c'est jouer avec les affaires des autres donc que ça demande un maximum de précautions et de respect.
On en est loin.
La terre en meurt sous nos yeux : Aujourd'hui là-bas, demain ici.
Bolderiz
Depuis l'Australie, les lapins et les renards, on a toujours pas compris qu'introduire une espèce n'est pas vraiment la panacée, mais on persiste !
Dav'
Article très intéressant qui m'interpelle particulièrement étant en couple avec une réunionnaise.

En faisant des recherches, je suis tombé là-dessus: Feu sur la vigne marronne (la puissance d'un insecte) 22/7/2009

L'article est relativement récent mais ne parle que du bien-fait de ces mouches sans en stipuler les conséquences.


CITATION(Hydraméthylnon)
Il faudrait surtout que certains comprennent que ce n'est pas parce qu'ils ont un diplôme qu'ils ont la science infuse et que, par dessus tout, jouer avec la Nature c'est jouer avec les affaires des autres donc que ça demande un maximum de précautions et de respect.

Ceci en est bien la preuve, lutter contre une plante invasive en introduisant un insecte invasif ...

CITATION
Etudiée dans les laboratoires du CIRAD[7], il a été démontré que l’insecte était incapable de s’attaquer à des plantes n’appartenant pas au genre Rubus, et que, de plus, il ne pouvait se développer sur les autres espèces de Rubus originaires de la Réunion.

Le principal problème de ces études, c'est qu'elles sont souvent faites en laboratoire, et non sur le terrain, donc leurs résultats sont loin d'être une science exacte.

Sinon, il faut savoir que la Réunion est une ile jeune sur l'échelle géologique et que, depuis des siècles, des espèces animales et végétales y ont été introduites. Des extinctions, comme celle de l' étourneau de Bourbon, ont déjà eu lieu à cause de ces introductions.

CITATION(Bolderiz)
Depuis l'Australie, les lapins et les renards, on a toujours pas compris qu'introduire une espèce n'est pas vraiment la panacée, mais on persiste !

Les scientifiques et les dirigeants ne tiennent pas toujours compte des erreurs passées.
Certains seraient tout à fait capable, de songer à importer d'ailleurs un prédateur de la mouche bleue pour sauver les abeilles ...
macmagnus
CITATION(Hydraméthylnon @ samedi 15 août 2009 à 10:10) *
Sans abeilles, l’humanité ne pourrait vivre que quatre ans, disait en substance Albert Einstein.


Encore un journaliste qui devrait vérifier ses sources, avant de citer n'importe quoi... Einstein n'a jamais fait la moindre allusion du style.
si vous voulez tout savoir sur ce sujet ^^

Importer une espèce en espérant qu'elle ne s'attaque gentillement qu'à la cible voulue par l'homme, est totalement utopique (j'ai une dizaine d'exemples négatifs en tête, et pas un seul positif...).


Bref rien de nouveau, malheureusement.
Gaia
CITATION(macmagnus @ samedi 15 août 2009 à 13:46) *
Encore un journaliste qui devrait vérifier ses sources, avant de citer n'importe quoi... Einstein n'a jamais fait la moindre allusion du style.

Et en plus la citation est totalement fausse. Les plantes les plus consommées au monde (céréales, maïs, etc) sont pollinisées par le vent thumbsup.gif


C'est bien dommage pour la Réunion mellow.gif
Hydraméthylnon
Yo,

Bolderiz, tu as raison mais ce n'est pas toujours totalement vain : Essaye, aujourd'hui, d'entrer en Australie avec, par exemple, une belle fleur à ta boutonnière. Tu nous raconteras par écrit : On a le droit d'écrire en prison, d'Australie ...

CITATION(Dav' @ samedi 15 août 2009 à 00:56) *
Le principal problème de ces études, c'est qu'elles sont souvent faites en laboratoire, et non sur le terrain, donc leurs résultats sont loin d'être une science exacte.
Ça n'aide pas bien, c'est sûr. En plus, pour moi, c'est un problème de méthodologie important mais ce n'est pas le pire.
Le pire, c'est le fric : Regarde H1N1 (Rechercher "Jane Burgermeister" dans Google, édifiant ...)

CITATION(Dav' @ samedi 15 août 2009 à 00:56) *
Sinon, il faut savoir que la Réunion est une ile jeune sur l'échelle géologique et que, depuis des siècles, des espèces animales et végétales y ont été introduites. Des extinctions, comme celle de l' étourneau de Bourbon, ont déjà eu lieu à cause de ces introductions.
Je vis sur des terres isolées et géologiquement très jeunes aussi (2.1 MA) mais, comme La Réunion, cette isolation a généré un très fort taux d'endémisme, un hotspot de biodiversité d'une fragilité de cheveu de verre. Quand les cons arrivent avec leurs gros sabots et leurs chéquiers, c'est systématiquement le massacre, comme à La Réunion.

CITATION(Dav' @ samedi 15 août 2009 à 00:56) *
Les scientifiques et les dirigeants ne tiennent pas toujours compte des erreurs passées.
Certains seraient tout à fait capables, de songer à importer d'ailleurs un prédateur de la mouche bleue pour sauver les abeilles ...
La lutte contre la PFF me fait toucher du doigt (à défaut de pouvoir les toucher du poing ...) que la défense de l'Environnement est un marché juteux pour certains, surtout s'ils n'en ont rien à foutre au fond à part le fric : La dernière mode en matière d'arnaque typée "lutte bio" est le vocable "biopesticide" dont la signification en clair est "espèce exogène à vendre avec la bénédiction du Code Pénal, donc sans étude d'impact, et avec un emballage marketing bien banalisant".
Tout un programme.

Les scientifiques ne sont pas tous en cause là-dedans, de loin, nombreux sont ceux qui dénoncent.

Par contre, les charlatans-escrocs et les politiques véreux (c'est le même porte-greffe pour les deux au départ) y pullulent comme des cafards.

La guerre pour la sauvegarde de l'Environnement qui peut encore l'être est non seulement une lutte de terrain, pied à pied mais hélas aussi une lutte contre les parasites sociaux les plus sophistiqués : Baratineurs menteurs, voleurs, riches et extrêmement pervers (donc intelligents) qui ont tellement d'argent et/ou de "gloire" (CVs) sur les yeux qu'ils n'en voient plus que leur nombril. Parasites sociaux ayant un pouvoir destructeur supérieur à celui des pires invasives et contre lesquels il n'y a pas actuellement d' "humanopesticides", chimiques ou biologiques, suffisamment sélectifs pour que les "dégâts collatéraux" ne soient pas les pires, uniquement le cas par cas, le pied à pied. Des pestes invasives largement hors-concours par rapport au reste de la biosphère et ils sont bien diversifiés : charlatans-escrocs, fonctionnaires carriéristes - donc incompétents -, politiques maffieux et/ou stupides+crédules, ... et très nombreux.
Nous aussi, bien plus, mais nous ne sommes pas motivés comme eux : Le fric immédiat et la gloire ...
En plus, on doit se battre sur les deux fronts : le terrain et l'humain. Ça nous occupe plus qu'eux.
Donc, en général, ils tiennent leur "marché" et massacrent tout. Les zones les plus fragiles en sont prioritairement dévastées, évidemment, puisque fragiles.

J'ai pris cet exemple parce qu'il touche beaucoup de monde, à cause des battages sur l'effondrement des abeilles, mais les cons sont partout et les fourmis leur sont une opportunité saisissable si elle se présente, que ce soit commercialement avec les "NAC" (suivez mes yeux qui zigzaguent) ou en tant que -hum- "biopesticides" :

CITATION(mail de parasite social)
Lors de la dernière session de formation -pesticides- j'avais évoqué pendant le cours, la possibilité d'une alternative à l'IGR Hydraméthylnon en ayant recours à un prédateur spécifique de la Petite Fourmi de Feu (PFF),
J'avais effectivement mentionné son activité anodine en Amérique Latine d'où elle est originaire.
Ayant l'occasion de revoir un peu le sujet, j'ai rencontré l'évocation de recherches et expérimentations de chercheurs du CNRS de Cayenne et Toulouse.
Je suppose que ce doit être plutôt intéressant de les contacter !
Cependant, je reste persuadé que W. auropunctata est aussi sujette à un parasite mycosique...

Bonne inspiration
Bien cordialement
Te aroha ia rahi

Gilles ***** P****
**den@d*np***.org
• ECO-CONSULTING & REALISATIONS
• CERTIFICATION & FORMATION BIO
  • L'hydraméthylnon serait donc un IGR : Je sais rien mais je vous vendrai tout et particulièrement n'importe quoi.
  • "prédateur spécifique" : le papier du CNRS porte sur les ... Neivamyrmex (= fourmis légionnaires ! )
  • Un "parasite mycosique", un "biopesticide" genre Bauveria bassiana, une tenthrède bleue ou autre, aucune importance dans la mesure où ça se vend (du vent), cher de préférence. Après moi, le déluge.
  • "eco-consulting et réalisations" + "certif & formation bio" : Alerte ! Au con ! Aux abris !!!
Le jour où les cons sauront voler il fera tout de suite nuit partout.
Leur audience dépend de nous, chacun, pied à pied.
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