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Version complète: One Giant Leap : How Insects Achieved Altruism and Colonial Life
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hugo


Ce nouvel article de Wilson, One Giant Leap: How Insects Achieved Altruism and Colonial Life est censé décrire une nouvelle façon de concevoir l'évolution chez les Hyménoptères.
A vrai dire je ne l'ai pas encore lu sleep.gif, mais voila le lien.

http://www.bioone.org/archive/0006-3568/58...568-58-1-17.pdf [PDF]

Peut-etre que Benoit pourra nous expliquer un peu de quoi il en retourne ? rolleyes.gif
Elrou
rhhhaaaa
je me pensais pas si nul en anglais. blush2.gif
Amblyopone pallipes
Le dernier article de Wilson. Tout un morceau ? et tout un débat.
Avant de parler de l'article en lui-même, je vais faire une petite remise en situation.

Vous le savez tous, du moins je l'espère, en1859, Darwin développe sa théorie de l'évolution (dans le livre The origin of Species) qui pour faire simple stipule que la sélection agit sur les individus qui sont les mieux adaptes aux conditions données et donc sont plus aptes a se reproduire. En jargon scientifique, on parle de fitness (grossomodo correspondant aux nombres de descendants en âge de se reproduire qu'un individu peut avoir). Seulement voila, cela signifie que les individus devraient favoriser leur propre reproduction et Darwin en bon naturaliste qu'il était avait remarqué le paradoxe des fourmis ou certains individus sacrifie leur reproduction aux bénéfices de la société, c'est ce qu'on appelle généralement l'altruisme.

Un peu plus tard, dans les années 1930 est développé la théorie synthétique de l'évolution qui reprend le principe de sélection naturelle développe par Darwin mais y ajoute la génétique grâce aux lois développe par Mendel au siècle précédent. Cependant, cela ne résout en rien le problème des insectes sociaux, donc des fourmis.

En 1963-64, un jeune anglais du nom de Bill Hamilton propose un modèle mathématique connu sous le nom de règle de Hamilton dans lequel il développe l'idée que les individus ont tendance a favoriser les individus qui leur sont le plus proche car il partage avec un eux un nombre de gènes plus grand, désigne sous le terme de coefficient de parente: r . Ce modèle dans son intégralité est

br-c >0

Dans lequel b est les bénéfices perçus par le récepteur de(s) actes altruistes et c le coup pour l'émetteur.
Applique aux hyménoptères sociaux, ceci est tres intéressant car il se trouve qu'entre sœurs le coefficient r de parente est de 0.75 (pour info à 1 vous êtes un clone). Donc dans ces conditions, il semble qu'il est plus simple de développer et de maintenir des actes altruistes qu'avec un coefficient "normal" chez des individus diploïdes de 0.5. L'origine de l'eusocialite chez les hyménoptères sociaux trouve donc la une base cohérente a travers cette theorie très séduisante.

L'article ou plutôt la série d'articles (3 au total de 63 a 64l) restera quasiment inconnu pendant plus de 6 ans.
En 1971 avec "the Insect Societies" puis surtout en 1975 avec le tres célèbre "Sociobiology", c'est Wilson en personne, alors jeune professeur a Harvard, qui mettra en avant la theorie de Hamilton et la présentera comme une véritable révolution. Nombre de travaux seront alors réalises pour affirmer et certains plus discrets pour infirmer cette théorie ou plutôt son rôle dans les sociétés d'hyménoptères. Nombre de théories se basant sur celle d'Hamilton sont ensuite développées sur le sex-ratio, les conflits au sein de la société, la polygynie, polyandrie,...

Si les myrmecologues adhéreront massivement a cette théorie, les scientifiques étudiant les autres insectes sociaux, abeilles mais surtout les guêpes se montreront plus retissant. Les premières critiques arrivent dans les années 70-80 et se basent sur des données concernant le coefficient de parentèle r qui en fait ne correspond pas a la prédiction du 0.75. En fait plusieurs études montrent que pour de très nombreuses espèces, on est même parfois très en dessous du 0.75 et même de 0.5. Plusieurs théories sont alors émises pour justifier de tels écarts entre la réalité observe et le modèle attendu. La théorie de Hamilton n’est pas rejetée mais un doute s’installe dans une partie de la communauté scientifique. Les critiques qui seront alors émises par la suite, seront perçues comme marginale (c’est du moins mon impression) .

En 2005, Wilson et Holldobler publient un article dans lequel il minimise le rôle jouée par la kin sélection (sélection de parentèle) et explique que la sélection de groupe pourrait expliquer l'évolution de l'eusocialite. L'article est véritable pave dans la mare et fait grand bruit dans la communauté scientifique et certains vont même jusqu'a dire que Wilson aurait perdu la boule avec l'âge (ceci n'a jusqu'a présent jamais été démontre). Le débat est ré-ouvert

En 2007, James Hunt, spécialiste des guêpes sociales publie un ouvrage appelé "Evolution of Social Wasps" dans le lequel il réfute l'idée que la sélection de parentèle soit à l’origine de l'eusocialite mais se base sur un certains nombres d'éléments physiologiques, morphologiques et écologiques pour en expliquer l'apparition. Ceci-dit, il ne réfute pas l'idée même de sélection de parentèle au sein des sociétés d'Hyménoptères (pour anecdote, Jim est désormais professeur a NCSU et je suis l'un de ses cours et ai le plaisir de partager quelques bières de temps a autre avec lui). Dans l’article de Wilson cite par Hugo, il ait d’ailleurs fait référence aux travaux de Hunt.

Dans ce nouvel article de Wilson, celui-ci reprend l’idée que l’évolution de la socialité chez les Hyménoptères ne peut être expliquée uniquement par la théorie de sélection de parentèle. Il reprend l’idée que le passage vers l’eusocialite serait due a une suite de comportements préalablement existent comme la construction d’un site communal d’élevage (le nid). Il reprend également l’idée que la sélection de groupe serait l’une des composantes majeures versus la sélection individuelle ou sur les gènes. Personnellement, je pense que cet article est plus une piqure de rappel dans le débat avant le lancement du prochain livre coécrit avec Holldobler et dont le chapitre sur l’évolution de l’eusocialite sera très attendue.

Affaire a suivre…

hugo
merci pour ce petit résumé des faits, qui nous rend tout ca plus accessible thumbsup.gif
Elrou
Personnellement je ne vois pas ça comme une réfutation totale du modèle. c'est juste qu'on regarde quand le modèle marche pas et on l'améliore. ça ne veut pas dire que la sélection de parentèle n'existe pas. maintenant qu'un modèle de génétique des populations ne soient pas totalement vérifié dans la nature ce n'est pas trop trop étonnant.
que ce modèle soit discuté voir partiellement réfuté, ça me parait une preuve de vitalité...

en tous cas c'est sûr c'est à suivre . smile.gif
Amblyopone pallipes
Attention Elrou, je n'ai pas parle de refutation totale, ni meme laisse entendre que certaine personne ne croyait plus en la selection de parentele mais seulement de l'importance attribue a cette theorie dans l'origine de l'eusocialite.

Mais tu as tout as fait raison de souligner qu'il s'agit d'un processus normal en sciences d'affirmations/refutations face a une theorie, meme si cela peut prendre 30-40 annees.


Pour ceux qui desireraient en savoir plus sur l'altruisme, j'ai trouve cet article qui vous permettra sans doute d'en comprendre un peu plus sans vous arracher trop de cheveux.
L'article intitule L’énigme de l’altruisme est de Serge Aron et Denis Fournier et fut publie dans la revue Science & Avenir, Hors-Série 152, 44-49.

http://homepages.ulb.ac.be/~dfournie/DFour...7%20Sc%26Av.pdf

Malheureusement, pour l'article de Wilson, il faudra passer par l'anglais et le language scientifique.
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