Les fiches sur les envahissantes ne comportent pas directement de photos pour ne pas surcharger leur affichage (tout le monde n'a pas le haut débit) mais une image vaut souvent mieux qu'un long discours.
Ici, pas de théorie, des dégâts, des dégâts et des dégâts et leur explication.

Les photos qui suivent datent de fin mai 2005. Elles sont réduites à 33% de leur taille d'origine et j'au aussi baissé leur résolution : Elles font entre 2 et 4 Mo chacune, le max possible par message est de 500 Ko, donc ...
Ce sont des photos perso, freeware, domaine public, juste ne pas s'en approprier la création (...)

A cette époque, j'ai reçu la visite d'un certain Simon O'Connors, à l'époque membre dirigeant au Secrétariat de la Commission du Pacifique Sud (le SPC, l'ONU "local"), qui était venu "se promener" au prétexte de la GFF au départ. La découverte de la PFF sur Tahiti datant du 12 octobre 2004, il a bien voulu venir faire un tour chez moi pendant une demie journée pour "voir un peu". (On est très copains depuis. On ne se connaissait que par mail jusque-là)

Nous sommes descendus dans le vallon à l'Est de chez moi (j'habite sur une crête), aussi contaminé que celui à l'Ouest mais plus facile d'accès. Le petit tour a duré environ deux heures (les "bio" ne progressent jamais vite lorsqu'ils sont sur leur spot : Ça se fait en 15 minutes pour qui veut passer sans plus, et c'est encore plus rapide pour qui veut fuir ce délire.)

Pour progresser, nous avons donc suivi une piste tracée "au Case" (Case est une marque de bulldozer bien représentée en PF) mais pas vraiment fréquentée depuis (allez savoir pourquoi ...)
La voici :

On devine la piste au fait que c'est la partie à peu près horizontale.

La PFF est chez elle, partout :


(La suite ci-dessous : Limite des 500 Ko atteinte.)

Toutes les tâches marrons sont des ouvrières, gardiennes des cochenilles blanches qu'elles ont installées un peu partout.
La feuille est, vue de dessous, gris-vert uniquement quand elle est saine.
(Cet arbre est un parasolier, Cecropia peltata, dit l'arbre à bouchons chez nous parce que quand ses branches se décomposent elles se découpent en petits trucs en forme de bouchons, un peu comme des segments de bambou mais en bien plus petit. C'est une plante envahissante, très.)
Quand il y a du vent, il pleut des fourmis.

Rappel : Chaque ouvrière peut piquer plusieurs fois et chaque piqûre dure entre une et deux heures chacune.

Quand je dis "chez elles", ce n'est pas une vue de l'esprit :
1. Vue d'ensemble :


2. Détail :


Comment peut-on se promener là-dedans, faire ces photos ?

On ne s'y promène que contraint et forcé (ou alors par erreur mais pas longtemps) et on s'équipe :

Là, c'est Simon. Je lui ai passé une de mes combinaisons "de combat", c'est à dire étanche aux fourmis, ouvertures cousues et poches fermées au velcros. Il n'a rien sur la tête ni aux mains parce qu'il est resté derrière, je nous ouvrais la route, et puis aussi parce qu'il connaît la bestiole, donc les gestes interdits quand on est dedans.

Notez bien la jonction entre les chaussures et la combinaison : c'est du TEP transparent, du scotch large d'emballage, plusieurs tours autour de chaque cheville. (Je te dis pas la cocotte-minute ...) La cata, c'est quand ça cède après des heures de marche => toujours en garder un rouleau dans la poche.

Il m'est arrivé, une seule fois, la première, d'y aller sans cette précaution, à environ 1 km au-dessus de cet endroit. J'avais cette combi. Elle était devenue marron jusqu'aux genoux. J'étais à 20-30 m en dessous de la route mais dans la pente-falaise. Il a du y avoir à peu près autant de fourmis en surface de la combi que desous. Mon coeur est monté très haut, goût de sang dans la bouche et tempes bourdonnantes, souffle coupé, jambes en coton. Je suis resté calme : Je savais que personne ne viendrait à mon secours là-dedans, même à 20 m des maisons. Je savais que ça allait faire encore plus mal. J'ai grimpé pour remonter sur la route, en biais sur environ 150 m parce que c'est raide et, dans mon état du moment et dans les fourmis, pas question de ramper le long de la paroi, suicidaire. J'ai mis une bonne demi-heure à me sortir de là parce qu'il fallait que je ménage mon coeur (je ne suis pas cardiaque et je suis sportif, aguerri à ce milieu ...) Ne pas tomber dans les pommes, ne pas tomber dans les pommes, ne pas tomber dans les pommes. Je suis tombé en atteignant le goudron, au crépuscule. Ensuite, quand j'ai pu respirer un peu plus normalement, je me suis dirigé vers un robinet d'arrosage qu'il y avait dans une allée privée, pour commencer à dégager toutes les fourmis qui me recouvraient et qui continuaient à me piquer. Puis j'ai demandé de l'aide aux habitants. Il m'a fallu plus de 4 heures pour retrouver une respiration normale.

Bref, ça m'a servi de leçon : Le TEP est indispensable, vital, et il est extrêmement risqué d'oser partir seul là-dedans. Ça devrait être interdit mais nécessité fait loi.

Pour en revenir à la balade avec Simon, un qui nous a accompagné de A à Z, c'est Bilbo : Sur la photo précédente, il est en haut, sous le tronc, à la hauteur de la tête de Simon. Je l'aurais bien ramené à la maison pour le sortir de là mais il nous a rejoint en cours de route.
C'est un broussard lui aussi mais comme il est plus bas sur pattes que nous, "il mange" :

Sa fourrure est pas mal étanche mais tu as vu ses yeux, ses paupières ?
C'est irréversible.
Un crêve-coeur.

Merci pour ce petit reportage.
Je vois d'ailleurs que tu es un survivant... Y a t'il déjà eu des accidents mortels ? C'est réellement flippant.

Le chat s'en est sortit ?

Sacré histoire et merci pour ce post photos ! Je ne savais pas que cette fourmis était aussi agréssive et dangereuse ! ( désolé de mon ignorance )
Le chat n'a pas eu de probléme lui ?

Vraiment très intéressant, merci de nous faire partager ces photos et ton expérience.
Je rejoins Liquido, y a t-il eu des accidents mortel de ce type ?

Bilbo continue de me casser les pieds pendant que je cherche à poster ici, à me tourner autour du clavier, pour avoir des bonbons ...

Côté santé, il a fait un super-roupillon en rentrant et c'est reparti comme en 14.

Côté occulaire, c'est irréversible et ça s'agrave chaque fois qu'il sort de la zone que je cherche à tenir saine :



Mais, lui, c'est pas le pire. La broussarde de choc, c'est Marinette.
Enfin, c'était :



Maintenant, elle se casse la figure quand elle saute sur l'évier : pas assez de contraste pour elle.
Elle a les yeux marrons (si, si)

Saloperie de saloperie de putain de petite fourmi de feu !!

Pas d'accident mortel officiellement reconnu pour l'instant.

Pour ma part, j'ai été piqué aux yeux une seule fois (on est des grandes bestioles) et je ne suis pas prêt de l'oublier :
C'était à 5-10 m en dessous du jardin, un autre "coup de Case" datant de la construction de la maison (30-40 ans). C'était avant que je trouve l'Amdro. Je suis resté par terre pendant au moins une heure (c'est long quand tu ne peut pas bouger) et je n'ai pu rouvrir les yeux qu'après 45 longues minutes. Ça fait très mal.
(à 5 jurons par seconde, j'en ai vite perdu le compte. )

Des idées de la topo de Tahiti, côté montagne :

Une vue du goudron salvateur :

Le robinet de la vie est un peu en bas, à droite dans le chemin, derrière la BMW.
La falaise est à droite de la photo, à 1-2 m.
(une de mes dernières photos argentique => déjà très retouchée parce que très sous-ex)

Merci pour ce "reportage", qui nous permet de mieux comprendre ton acharnement.

C'est clair que c'est assez parlant au niveau des photos.

Je me souviens d'avoir lu des articles sur l'invasion en Nouvelle Caledonie dans lesquels il etait expose les problemes sur les animaux domestiques et de ferme: developpement d'une sorte de cataracte (comme on peut le voir sur tes photos), mais egalement reduction de longevite chez les chats, chiens et poulets (donc impact economique).
Nombre de terrains exploites pour l'agriculture et specialement les productions de fruits arboricoles sont abandonnees du fait qu'il devient impossible de faire les recoltes. Savez vous combien d'annees faut il pour faire un verger et esperer la premiere recolte? Plusieurs annees avant que les arbres soient matures et donc un bon investissement. Ca doit faire mal d'etre oblige d'abandonner.

Enfin au Gabon, ou Wasmannia est egalement introduite, il a ete note que des hordes d'elephants ont migre sur plus de 700km pour eviter les piqures qui les rendaient fous. Peut etre certains d'entre vous le savent, mais nombre d'ecosystemes sont en equilibre grace au broutage de la vegetation par les elephants et les points d'eau qu'ils forment en creusant le sol. Si les elephants partent, l'equilibre est rompu et de nombreuses especes condamnees...

Et la liste des effets negatifs n'a pas fini de s'allonger

Super reportage Hydra... Je comprends mieux ton engagement à présent.

Une petite question qui me turlupine (ou plusieurs).

Comment decrirais tu les milieux dans lesquels tu rencontres Wasmannia? pristine? legerement degrade? fortement degrade? Ouvert? Ferme?

Tu dis que tu rencontres Wasmannia sur Cecropia peltata qui tout comme Wasmannia est originaire du nouveau monde et sympatrique de Wasmannia. Sais tu d'ou provient la cochenille? Si c'est ce que je pense et que tout ce petit monde provient du meme endroit, dans ce cas c'est un pan entier d'un ecosysteme (ou du moins trois echellons d'un reseau trophique) qui fut introduit?

Si cela est le cas, on a peut etre un bel expemple de facilitation tripartite pour une invasion. Alors derniere question, qui est l'envahisseur pionnier dans le temps? et dans l'espace? Je doute que ce soit la cochenille, alors Wasmannia ou Cecropia?

je m'immisce dans le topic :
- meilleur avec des photos
- pristine : terme anglais ?

Desole, pour cet anglicisme et merci de me le faire remaquer. Pristine signifie intact sans aucune perturbation, quasiment a l'etat vierge. Ce qui peut inclure du passage si celui ci est minimal.

Ia ora na Benoit,

Je te réponds mais ça s'adresse à tous, ok ?


La "maladie des yeux" a reçu un nom : C'est la Kératite de Floride. Une maladie en explosion, évidemment. Elle est dite "de Floride" parce que les premiers à s'en préoccuper au plan véto ont été les américains et on peut comprendre pourquoi au vu de la carte de leur contamination en Floride (cf. Fenua Animalia / PFF / Invasion, onglet Invasion / Floride (USA) )
Quand on sait que la Nouvelle-Calédonie est contaminée depuis plus de 40 ans et que RIEN n'a été fait sur le plan de l'étude des dégâts et des solutions possibles, quand on sait qu'un des premiers à avoir décrit des effets nuisibles au Gabon, à Lambarené s'appellait le Dr Schweitzer (lui-même, au début du siècle dernier), quand on sait que la liaison entre la Kératite et la fourmi n'est toujours pas formellement établie malgré les preuves patentes et officielles (cf le mémoire véto de Léo et les études vétos en cours en Israel), quand on sait que la composition du venin n'est toujours pas établie, n'a jamais été analysée, comment ne pas avoir honte pour tout le monde de la recherche ? C'est à pleurer.

De plus, la Kératite de Floride se double d'un autre syndrome qui n'a, à ma connaissance, jamais été étudié non plus : Chez les animaux à fourrure, on constate parfois de fortes dépilations du train arrière surtout, allant jusqu'à la peau nue et fendue au sang, aux articulations surtout.

Je n'ai pas besoin d'une étude scientifique approfondie sur la justification hystérique du principe de précaution en matière d'hypothèses scientifiques, hystérie qui mène à ne pas vouloir établir formellement des évidences aussi patentes que la loi de la pesanteur : Les fourmis les piquent, ça les démange, il se grattent et se mordent à s'arracher les poils et s'ouvrir la peau.
De quoi écourter l'espérance de vie d'une façon parfaitement compréhensible et "substantielle", non ? Là aussi j'ai des photos, de Marinette. (je peux mettre ici)

Le lien de cause à effet est trivial : En quelques mois, ça s'est arrêté net de progresser, à partir du moment où j'ai traité massivement à l'Amdro dans un rayon de 50m autour de la maison et en en remettant une couche à la moindre alerte lorsque la pluie l'a permis : Le syndrome a disparu mais il lui a fallu plus de 6 mois pour récupérer son pelage naturel, ainsi que pour Bilbo et en même temps d'ailleurs.
Je reste très vigilant puisqu'on vit "là où il ne faut pas".

Bref, strictement aucune étude scientifique sur le sujet mais j'ai l'explication et la solution à cette "nouvelle maladie" et je l'applique.

Honte et colère contre les scientifiques ou, plus exactement, contre ceux qui décident quoi financer et ceux qui profitent abusivement des budgets de recherche pour se faire, d'abord et avant tout, mousser personnellement. (J'ai le même amour pour les fabricants de mines anti-personnelles )

Quand on sait que ce sont exactement les mêmes syndromes qu'on retrouve tant en Floride qu'en Nouvelle-Calédonie, Gabon, Israel, etc., et que ces mêmes solutions donnent les mêmes résultats, comment ne pas en vouloir aux parasites humains du monde scientifique qui justifient leur absence de résultat (mais pas de budget) par un bigotisme déontologique aussi absurde que destructeur pour les autres, pour ces radins de payeurs-victimes ?


Oui, ça fait mal : Tu peux imaginer un arbre fruitier de 3m de haut qui ne donne que 2 fruits par an (cf. le cas d'Émilie, un exemple assez détaillé. ) ? Tu peux imaginer un petit paysan qui passe ses fruits à la bombe à baygon, à la main, pour tenter de sauver - tout seul - son année de travail ? Tu peux imaginer ces hectares de caféiers parfaitement productifs avant la fourmi abandonnés comme ça et dans l'indifférence des riches, au nom des mines de Nickel ? 300 km d'infestation française et pas un sou de métropole pour lutter - parce que c'est FAISABLE - depuis plus de 40 ans !!!
C'est quoi, la France, alors, en fait ?


Oui, je crois que j'ai le papier qui le dit.

J'en ai un annuaire.



Mauvaise nouvelle : TOUS, absolument tous. Les pullulations les plus fantastiques ont lieu dans les zones humides.

Pour te donner une idée en 3D, tu as le kmz du site Fenua Animalia qui est dans Invasion / Tahiti / Global / Google Earth (Je ne donne pas un lien direct parce qu'il est remis à jour à chaque nouveau résultat => actualiser la page référencée ici avant de télécharger le kmz est indispensable) : Tous les biotopes sont attaqués, y compris en brousse profonde (Colonie de Ahonu haut).


Ça aurait pu mais ce n'est qu'une illusion d'optique générée par l'absence honteuse de barrière biosécuritaire autout de toutes les terres françaises : Le Cecropia peltata est là depuis bien avant la PFF, il s'est pris une part de lion dans tout l'étage collinéen, avec le tulipier du Gabon, Spathodea campanulata, le goyavier (Pisidium guajava), le falcata (Albizia falcata), etc. mais tous ces envahisseurs du temps de nos grand-pères reculent devant le cancer vert, Miconia calvescens, introduit ici volontairement en 1936.

Pour la cochenille, Rudolph, un copain, entomologiste au SDR, m'a dit qu'elles sont envahissantes aussi mais qu'il n'avait pas pu aller jusqu'à l'espèce pour l'identification.
Il y en a plusieurs espèces, évidemment, introduites pour la plupart, évidemment.

La fourmi, on pense maintenant qu'elle est arrivée ici avec les affaires de ceux qui ont fuit pendant la panique de la grotte d'Ouvéa.


And the winner is ... je ne sais pas, pas la fourmi en tout cas.
Ça peut très bien être la cochenille en fait.
Désolé.

Je me rends compte que je n'ai pas montré les "tâches marron" autour des "tâches blanches" de près, je complète :

On va aller faire un saut dans la colonie la plus en brousse connue actuellement : Vallée de Ahonu, à une demi-heure de marche en suivant la rivière après la fin de la piste, à plus d'un km à vol d'oiseau de la maison la plus proche.
On est en zone "rouge de chez rouge" mais ça ne se voit pas "en mode paysage" :


Le surex (sur-exposé) ci-dessus correspond à une cascade dans le soleil, il est inévitable pour voir le tronc de l'arbre prenant racines au bord de la rivière et la surplombant, ce serait noir sinon et c'est lui qui nous intéresse ici. Il s'agit d'un hotu (Barringtonnia asiatica). C'est un point de repère parce qu'il y en a 3 ou 4 dans les 10 m² autour et nulle part ailleurs le long de toute la Ahonu (c'est le nom de la rivière et de la vallée).

On en profite au passage pour noter la présence du cancer vert dont-auquel-à-propos dans ma réponse précédente (Miconia calvescens) : Les grandes feuilles ovales noires dans le ciel blanc surexposé, ce qui donne une idée de son effet quand il est en forêt dense.

On se rapproche du tronc du hotu.
Joli, n'est-ce pas ? Feuilles coriaces, vernissées, épaisses, gorgées d'eau et de sucre, que du bon pour les cochenilles à part que la couche externe est vraiment coriace et épaisse :



Pas grave pour les fourmis, il suffit de mettre le troupeau à l'endroit le plus fin de cette couche : Sous la feuille, près des nervures, comme ça on est à l'abri de la pluie, en plus :



Il n'y a plus qu'à pouponner ...



Allez, un petit "close-up" :



C'est-y pas meugnon cette attention affec-tueuse à bébé cochenille ...

Et encore, là, on est en bord de rivière, je te dis pas quand tu essayes de rentrer plus en profondeur dans la brousse, entre les miconias et les purau (Hibiscus tilliaceus, espèce naturalisée depuis longtemps) ...

J'en profite aussi pour mettre celle qui me sert de référence sur le site de FA, puisqu'elle vient de là.
Ah, ben non : pu la place. Dessous alors.

Voici donc une autochtone de Ahonu Haut, vivante :

+1

Deux autres, de Supermahina, pour le plaisir des yeux :


(je sais, Cekiki fait mieux)

Vraiment c'est super parlant et incroyablement surprenant!!! Merci, car j'arrivais difficilement a imaginer ça! Cela ne rappelle certains films d'horreurs...

(Ce sont tes chats ?(Pauvres petits bouts chou )

C'est effectivement une horreur et ce n'est pas un film.
Je préfèrerais.

Je sais que c'est incroyable puisque j'en ai moi-même douté jusqu'à ce que ce Hitchcock rentre dans ma maison, mon lit, ma serviette de bain et que, même, après avoir traité le lopin qui nous entoure et malgré l'épisode d'enfer de deux ans qui avait précédé, j'avais oublié à quel point c'est odieux quand elles sont vraiment là. Leur violence est inouïe, inversement proportionnelle à leur taille.

Ce sont deux de mes chats, oui, parmi les plus atteints.

Ils souffrent beaucoup chaque fois, même si "ce n'est pas scientifiquement prouvé" :

Marinette, le 4 mai 2007 :

A 18:59 :
Cliquez pour voir le fichier joint

A 20:09
Cliquez pour voir le fichier joint

On a découvert "l'épisode" vers 18:30 et il n'était pas fini à 20:10 quand j'ai arrêté mes photos (déjà dur de photographier la misère, l'acharnement c'est pas mon truc : tout au flash parce que nuit et pan dans les yeux, en plus ... ). Il s'est terminé après qu'on se soit couchés.

Donc, "il n'est pas scientifiquement prouvé qu'ils souffrent", par conséquent elle a "fait des manières" pendant 4 heures au total. Quand on sait ce que les broussards ont l'habitude d'encaisser, c'est évident ...

Quand, en plus, on connaît la résistance des chats à la douleur, de très loin supérieure à la nôtre, il est difficile d'imaginer ce que ça doit être pour eux de se faire piquer aux yeux : Proportionnellement à nous, ils se prennent encore plus de venin dans l'oeil. J'ai dégusté une seule fois, comme j'ai raconté ici, et ça n'a pas généré de point blanc visible sur ma cornée, donc j'ai pas eu la bonne dose pour même un petit point opaque. Elle, il a fallu des dizaines de piqûres pour que l'acide du venin arrive à lui bruler les deux yeux à ce point-là.

Il y a des baffes qui se perdent, chez les chercheurs et chez les vétos.

C'est un reportage vraiment impressionnant sur le potentiel extrêmement destructif de cette fourmi.
Merci pour cela.
Quand on sait leur mode de dissémination (par le biais des récoltes, du fret, du matériel de construction, et de l'équipement lourd comme du matériel militaire ou d'exploitation forestière), on a de quoi s'inquiéter.
Je trouve que c'est vraiment une fourmi "moderne" au sens où sa propagation ne pouvait exploser qu'à notre ère de fort développement industriel et économique. Encore un travers de notre société capitaliste ?
Comme Benoit le formulait très bien, ça pose des questions sur son adaptibilité au milieu. Peut être que la solution quant à son éradication ou affaiblissement se trouve là ?
Je me demandais si tu avais pu repérer des baisses de son activité ou de sa présence dans le milieu où tu l'observes (dans le sens de pertes ou disparition importante) dans le cas de conditions climatiques particulières et inhabituelles dans la région où tu habites ( tornades, tempêtes, fortes pluies....) même si je pense que le climat est assez constant chez toi.

Mmmmh, le climat est "variablement constant", ça bouge bien quand même.
La constance est sur la température surtout, avec un écart-type de moins de 5°C sur l'année, pas sur le reste. Il pleut, oui mais pas tout le temps, le soleil tape bien aussi et il est tropical : Dans les voitures fermées, ça peut monter à 70°C vers midi. (vu au thermomètre)

Oui, c'est une fourmi moderne, c'est un vrai challenger à l'espèce humaine dans pas mal d'endroits. Le hic, c'est que, vu comment on part, l'espèce humaine le réalisera vraiment seulement une fois cette compétition terminée, cette guerre perdue. On n'en mourra pas directement, on sera interdits d'accès à pas mal de zones cultivables et/ou sauvages. On en mourra donc indirectement sans que ça suffise à nous éradiquer toutefois. La baffe sera néanmoins réelle et, comme d'habitude, réservée aux plus petits surtout.

Je ne sais pas où est son talon d'Achille après toutes ces années de "close-contact".
Elle est tellement ... j'ai pas de mot.

Au niveau cycle biologique, on a deux-trois points un peu moins forts dedans :

1. Il y a une légère baisse d'activité un peu avant la tombée de la nuit et jusqu'à ce qu'il fasse noir, ensuite ça repart, "en burn-out". Une à deux heures par jour pour tenter d'agir, mais quoi faire ?
   .
2. La secheresse absolue est une barrière biologique efficace, un temps : Les routes goudronnées et larges stoppent net son avance, tant qu'il n'y a pas de canalisation dessous. On peut comprendre en se mettant à leur place, traverser le désert du Colorado à pied et sans gourde à la ceinture, impossible, de jour comme de nuit.
   .
3. Leur charmante habitude de tuer toutes les "vieilles" reines chaque année juste avant la saison d'abondance, la saison des pluies, de sorte que celle-ci commence avec des reines "toutes neuves" est un point faible certain : Les plus grosses attaques doivent se faire à ce moment-là, pendant les quelques 2-3 semaines où il n'y a plus de gyne active, uniquement des pupes => attaque aux IGR sur une semaine, puis à l'hydraméthylnon un mois plus tard, si et seulement si la météo le permet (les deux sont détruits par l'eau, cf. Résister ! ).

C'est assez réduit en définitive, 2-3 semaines par an et à condition qu'il ne pleuve pas.

Sinon, la pluie, elle adore : Elle flotte, ça aide à sa dissémination ...
On a mesuré qu'en période de cyclone (à Christmas Island, je crois) elle avance ses fronts de 500m/an au lieu des 150 standards. Un demi-kilomètre sur tous les fronts en un an, bonjour !! Les catastrophes associées au réchauffement climatique lui servent d'alliées !

D'ailleurs c'est pareil avec sa grande cousine : Après Cathrina, les américains ont eu de sales surprises avec Solenopsis invicta à la Nouvelle-Orléans.

Ceci dit, la PFF, on la trouve aussi dans des fontaines au centre de Nouméa (il leur a bien fallu arriver juque là) et sur des crêtes hyper-sèches de Tahiti, crêtes à Anuhe (Gleichenia dichotomia) : En plein soleil là-dedans, tu cuis debout. Elles, non ! En écologie, les lignes de crêtes sont des barrières biologiques reconnues. Pas pour elle.

La seule chose qui la ralentit un peu, c'est la terre à nu, stérile et vierge, genre badlands à pyrite, et encore, le béton "pur" est moins inefficace.
Je préfèrerais un autre paysage pour notre futur ...

C'est un monstre.
Parfaitement réel.

Idem pour les superlatifs de ce cauchemar vivant.

Wasmannia est toujours associée à cette (ou ces) cochenille(s) ?
Est-ce qu'elle a besoin de la cochenille pour assurer son développement monstrueux ?

J'imagine que dans les deux cas la réponse est : non.

Bravo à toi pour ton courage dans cette lutte qui parait désespérée... heureusement qu'il existe des gens comme toi.

Je suis touché par ton vécu, et j'ai du mal à me dire qu'il n'y a pas de réaction des politiques au vue de toutes ces données que tu rassembles.

Je fais de mon mieux pour t'aider de mon coté, humblement, en parlant de ce fléau autour de moi. Mais la plupart des gens quand ils ne sont pas amusés par le fait qu'on puisse s'intéresser à des fourmis, sont carrément incrédules quand il s'agit de dire qu'il s'agit d'une véritable invasion.

Je suppose qu'ils pensent : "un coup de bombe insecticide et puis c'est bon !"

Je crois que notre pire enemi reste l'ignorance, et surtout le fait de ne pas vouloir savoir.

Sipatte :

Il n'y a pas de miracle ...

Les pucerons et cochenilles sont une ressource qui couvre environ 60% de leur alimentation en général mais elles savent s'adapter. Ici, à Ahonu Haut par exemple, j'ai pu constater que l'utilisation des aphidiens est plus faible qu'ailleurs. Il faudrait pouvoir faire une petite étude mais je pense que le milieu doit déjà leur fourmir de quoi compenser, à moindre énergie pour elles.

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Bolderiz :

Merci pour les fleurs, en attendant les couronnes : C'est usant tout ça. Pourquoi moi ??

Il y a des réactions politiques, locales, limitées, 100 patates là où il en faudrait 1000.
Le "Ça n'arrive qu'aux autres", je suppose.

Merci d'en parler surtout. L'ignorance est la source de tous les malheurs.

En parler dans son coin, c'est une goutte d'eau, je sais, je suis une goutte d'eau moi aussi, parmi bien d'autres. A force, on finira par être une rivière, je n'en doute pas : La PFF est le meilleur VIP contre elle.
La question est : Oui, mais le seront-nous à temps, rivière ou vague ?

En face, c'est un raz-de-marée, fin, fluide, s'insinuant partout, invisible au départ mais raz-de-marée, réel, comme on le voit ci-dessus et parfois bien pire. Il est difficile d'y croire tant qu'on n'a pas été dedans mais attendre que tout le monde en soit là, c'est un suicide collectif. Le noeud de la guerre interspécifique est là, côté humain. C'est LE point faible pour nous et il est énorme. La GFF en est une preuve parmi bien d'autres.

Ici aussi les gens se divisent entre deux catégories, ceux qui sont dedans et qui disent que "tout est foutu", que "ce n'est plus la peine", que "ceux de la haute sont bien trop cons pour comprendre à temps" et puis il y a ceux qui n'en ont encore jamais vu, qui n'arrivent pas à croire que ça puisse exister, qui prennent les victimes pour des affabulateurs mythomanes. Moi, j'essaye de rester sur la frange : Ne pas baisser les bras mais faire quelque chose quand même. Ce n'est pas évident tous les jours, l'indifférence est tellement désespérante ... comme la fourmi elle-même.

Coincé entre la peste et le choléra, dur-dur de garder la foi.
Merci d'être là.

Je suis très touchée par ton quotidien si différent du notre en métropole qui nous plaignions pour tout et pour rien. Je compatis et t'envoie plein de courage dans ce combat...

Est ce que cette pourriture s'attaque au moins aux Miconias? Moi j'aimerais bien qu'elle le prenne comme lieu de prédilection pour élever ses cochenilles une pierre deux coups

(Merci Kinette )

Tengu84 :
J'ai une photo, prise dans le même vallon que les premières, où on peut voir notre futur.

Non pas qu'elle soit magique mais parce qu'on y voit de la boue, une tête de branche de Miconia touchant le sol, couverte de PFF et dans laquelle se balade une Achatine (Lissachatina fulica, Bowdish) : Un tableau 100% non polynésien mais 100% envahissantes, 100% haut du top 100 des pires selon l'ISSG.

Un avant goût de ce que sera devenu le biome tropical quand nos conneries auront fini de tout nettoyer.

Quant on vois l'état de tes pauvres chats, ça fout les boules...
N'y a il pas d'élevage domestique a proximité ou touché par ce fléau (bovidés)?

... et encore plus quand on les a dans les bras

Non, ici, rien encore et pour une bonne raison : Les surfaces contaminées de Tahiti n'ont pas encore atteint les zones d'élevage et restent relativement réduites encore (300 ha pour la plus grande).
Se dire, avec raison, qu'on n'en est encore qu'au tout début ici, sur Tahiti, et que c'est déjà parti comme ça, ça donne une vague idée de ce que ça va devenir en continuant le laisser-faire actuel ...

le lien sur la maison d'Emilie est éloquent .
Vous n'avez jamais de saison "sèche" ?

Pu**** ça doit être vraiment invivable... Si seulement on pouvait faire faire le tour du proprio à notre cher président ?

(Je vois déjà la scène : "président évacué en hélicoptère sur le navire hôpital suite à une attaque biologique ":rolleyes: )


Purée, ça fou les boules courage !

Si, c'est censé être en ce moment jusqu'en octobre environ.
Problème cette année, il pleut tout le temps, ca n'a pas encore commencé apparemment.
L'an dernier à cette époque, c'était super sec.
Enfin, ya des saisons sèches plus sèche que d'autres...

Autant les premières photos sur le forum, j'avais pas vu l'ampleur du problème, autant la maison d'Émilie est marquante, et là ca devient vraiment parlant.

Sur la carte de PFF, on voit que l'Europe est atteinte, notamment en Angleterre.

Ça vite devenir chaud cette affaire.

hub

N'ont elles pas de prédateurs naturelles ces charmantes horreurs? Je suppose que l'adoption d'un fourmilier risque d'être très tendance dans les prochaines années à ce rythme!

Si le fourmilier ce fait bouffer comme le chat, on est mal barré.
Il y avait cette mouche, on en a parlé dans un autre sujet, mais à l'intérieur des galeries, je vois pas. En plus pas d'essaimage avec vol, donc pas possible de les choper à ce moment là.

Oui, c'est invivable. La première semaine, tu ne comprends pas bien alors tu t'énerves. La deuxième, tu fatigues (se faire piquer la nuit empêche de dormir ...) La troisième, tu entres en dépression nerveuse et tu n'en sortiras qu'en déménageant ou en faisant traiter. Dans les deux derniers cas, tu ne peux le faire que si tu as les sous pour et l'endroit sain où t'enfuir, donc ce n'est pas un cas général.

Pas de prédateur connu : Les Phorides ont la même taille qu'elle => pas assez gros pour nourrir leurs larves.
Les fourmilliers sont des mammifères => ils seront aveuglés comme les autres. De plus, les PFF ne font pas de nid => pas top pour lui pour les trouver. Enfin, toute introduction d'un animal d'un autre biome est dangereuse pour le biome récepteur, le fourmilier n'est pas un animal du biome Pacifique.

Pas de maladie spécifique connue non plus.

Quand je la traite de monstre, ce n'est absolument pas avec un mot choisi au hasard.

Les mouches phorides marchent apparemment plutôt bien contre S. invicta. Seulement elle ne les extermine pas, mais quand une mouche rôde à l'entrée du nid les ouvrières n'osent plus sortir ; En conséquence de quoi la colonie devient moins compétitive, et ça équilibre la donne avec les espèces d'origines. En gros... on les intègre dans l'écosystème. (le mieux ce serais quand même de pas en avoir du tout...)

Je sais pas si seulement une phoride spécifique à la PFF à été trouvée... Hydra ?

EDIT : LoL j'ai la réponse avant de poster la question ! ^^

pauvres chats

Impressionant ...

Pas que les chats : http://www.acideformik.com/forums/index.ph...amp;#entry90004

Vraiment, c'est une horreur pour la faune et la flore locale ce truc ...

C'est une horreur tout court.

Just call me Lucky Luke, guy ...

En plus, THE différence entre la PFF et la GFF, différence qui facilite bien la vie des Phorides contre la GFF, c'est que la GFF fait des tumuli, des fourmillières "vraies", alors que la PFF forme des nids (sans forme ) invisibles en général (et en particulier ).

Tu parlais des escargots géants d'Afrique. Tu as pensé à les manger? Il parait qu'ils le font en Afrique. Ne serais pas une bonne façon de contribuer à l'eradiquation de ces pourritures dans ton île (faute de pouvoir se débarasser des PPF comme ça)? _{et c'est pas pour rire. Je ne rigole pas avec ces pourritures}

L'escargot géant africain, autrefois nommé Achatina fulica (Bowdish) et à présent renommé Lissachatina fulica (Bowdish) (ne me demande pas pourquoi) a été introduit en Polynésie en 1964 dans le but de l'élever en captivité pour en faire des boîtes de conserves vendues sous le nom d'Achatine, en tant que "bourgogne 2e choix". On en trouve dans beaucoup de supermarchés aujourd'hui mais ils ne viennent pas d'ici parce que l'histoire a capoté, la boîte a fermé en abandonnant les bestioles à elles-mêmes. La coquille de la bébête fait jusqu'à 30 cm dans son Afrique de naissance mais plafonne vers 15 cm dans nos îles (Loi de Mc Arthur & Wilson : La taille max des grands animaux est proportionnelle à la surface colonisable).

Comme elles viennent d'Afrique et à une latitude voisine, les rescapés ont commencé à se multiplier (100 oeufs/mois en "standard") dans ce "paradis des îles" pour escargots, dès 1964. Explosion démographique tellement extraordinaire que les avions dérapaient sur la piste de l'aéroport international pourtant sec et en bord de mer !! J'ai entendu parler d'un article de journal de l'époque montrant quelqu'un poussant une brouette débordante et qui disait dans la légende "Là, j'ai fait 2 murs de la maison. Je vais vider et j'attaque l'autre côté".

Un malheur n'arrivant jamais seul, sa consommation est très vite devenue déconseillée à cause d'un virus de méningite, foudroyante sur l'homme à ce qu'on m'en a dit (un médecin), dont cette peste est vecteur.

Il fallait faire quelque chose pour lutter contre cette calamité, d'autant plus que ça devenait électoralement important. Donc, en 1974, on a fait quelque chose, enfin, plus exactement, n'importe quoi : Sans aucune étude d'impact préalable le SDR (Service du Développement Rural), sur le conseil "avisé" d'un "ingénieur agronome" 666 célèbre de l'île de Guam (Mariannes) a fait introduire un "prédateur naturel à l'Achatine", un autre escargot, carnivore celui-là et d'origine américaine : le Zonitidae Euglandina rosea, appellé "Rosy wolf snail" en anglais et allant jusquà 5 cm de coquille. Littéralement : l'escargot-loup rose. Joli nom, n'est-ce pas ? "Alien" lui irait comme un gant en fait : Carnivore, cannibale, pondant 200 oeufs/mois, bouffant tout ce qui va moins vite que lui, avec un odorat dément (en gros, toutes proportions gardées, c'est comme si, toi ou moi, on était capable de renifler un lapin dans son terrier à plus de 2 km de nous : C'est très loin, 2 km ...) La Ferrari des escargots prédateurs.

Bref, Alien a eu à choisir entre, à notre échelle, attaquer les éléphants avec les dents ou se rabattre sur les lapins endémiques locaux, les Partulidae, genre endémique au Pacifique central, ovo-vivipares très casaniers faisant jusqu'à 5 petits par an. 5, c'est pas mal pour des endémiques mais face tant à l'Achatine qu'à l'Euglandine, un peu outsider côté reproduction. Bilan des courses : En 1987 les Partulidae étaient déclarés éteints sur Tahiti, Moorea, Bora, ... Ils sont tous dans la Liste Rouge de l'UICN avec le statut "Extinct", "Extinct in the Wild" ou "Critical" pour presque tous (les rares autres sont "seulement" "Endangered") Aujourd'hui, sur les 120 espèces de Partulidae décrites, dont 65 strictement polynésiennes, il n'en reste plus que 7 et avec des effectifs de misère.

Il bouffe aussi de l'Achatine, de temps à autres, mais les populations en explosion de ce dernier se sont méchamment calmées toutes seules par un phénomène basique et très connu : La consanguinité. En effet, le nombre d'individus ayant été très limité au départ, l'explosion démographique a mis en valeur toutes les tares génétiques qui auraient été normalement compensées avec un brassage génétique plus sérieux, et le déclin s'est fait tout seul.

Donc, voilà : Non seulement ça tue tout mais en plus ça apporte de bon prétextes pour ajouter d'autres calamités au nom de la bonne conscience politico-démagogique et pour transformer l'écosystème le plus endémique et le plus fragile du monde en un truc banalisé au possible, un ramassis d'espèces envahissantes. Manger les achatines ne règle rien, au contraire : Si c'était vraiment faisable, en plus d'en avoir des populations évadées dans la nature, on en aurait des élevages privés, avec comme effet de bord de les entretenir toutes, les évadées et les autres ...

On vit une époque moderne.

Cerise sur le gâteau, l'achatine est une autre du top 100 ISSG vis-à-vis de laquelle les pays comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande exercent une certaine coercition : Non seulement ces pays nous envoient des conteneurs boueux, pourris de chez pourris qu'il faudrait systématiquement nettoyer à l'arrivée mais en plus ils exigent que ceux qui partent d'ici soient nettoyés de leurs merdes avant embarquement pour chez eux => L'achatine leur sert de prétexte pour nous faire payer leur biosécurité puisqu'on paye deux fois, une à la réception (pas fait le plus souvent) et une autre à l'expédition (fait très souvent, sinon no biz) : La loi du plus fort dans le Pacifique et avec un dédain hautain de nos problèmes polynésiens et calédonniens par notre métropole parisienne.

Alors, cette loi sur la Biosécurité à nos frontières, ça vient ??

Je viens de voir un doc sur Arte qui traite justement des problèmes de biodiversité de ton île, de chasse, de surpêche, des Lissachatina fulica (Bowdish), des Miconia mais pas des Wasmannia auropunctata (dommage). Je me suis vraiment rendu compte qu'il est assez difficile pour un métropolitain de se rendre compte de ces problèmes . Même si chez moi, à moins de 100 mètres de la mer, on trouve beaucoup (énormement) de Linepithema humile, elles sont moins embêtantes (pour les humains) que les PFF (j'ai même failli prendre une gyne). En plus j'ai toujours un a priori positif quand on me parle de fourmis (surement une grossière erreur ).
De plus, je crois pas qu'il s'agisse de dédain. La misère est toujours plus douce au soleil, tel est le dicton . Et puis on a pas la même vie. Ici même dans les régions les plus chaude, la vie n'est pas très différente qu'à Paris.
En tout cas, j'espère que qu'on va limiter les dégats et que tes chats iront mieux.

Existe-t-il des reportages vidéos sur cette peste ?

Pas à ma connaissance, mais si ca se passe comme prévu on aura bientôt du matos et du personnel pour la lutte contre la PFF.
Sous la trino on pourra filmer un nid, c'est pas un reportage video mais bon, ce sera déjà de l'inédit.

Ia ora na Tengu84,

J'avais fait une belle réponse mais tout effacé avec un copier-coller mal pris. :\


Wasmannia auropunctata est un problème émergent, détecté "seulement" fin 2004. La majorité des grosses administrations et des grosses ONG n'ont pas encore vu la gravité et l'ampleur de la chose. "Loin des yeux, loin du coeur" : Un nouveau problème implique des changements d'habitudes/attitudes et ce n'est pas une chose qui se fait toute seule tant qu'on n'est pas victime directe. "On a déjà tant à faire et on n'y arrive pas", "tu es sûr que ce n'est pas un peu exagéré quand même ?", "le paludisme tue un million de personnes par an, lui", etc., etc...

Un beau frein auquel il faut rajouter, parce qu'il existe bel et fort, celui, pervers, de certains formés à la technique la plus pointue mais qui ne s'en servent que pour se faire mousser et/ou s'enrichir personnellement, qui préfèrent marcher sur l'intérêt général plutôt que de ne pas capitaliser à leur propre et seul compte le résultat des efforts entrepris quite à laisser exploser une catastrophe au besoin. Comme ils se placent aux endroits les plus juteux pour eux, ils sont en mesure de filtrer ce qui monte au niveau décisionnel supérieur, donc ils filtrent en fonction d'eux et les budgets sont alloués en conséquence. (rigole pas : ils t'encerclent)
La route de l'espoir est donc pas mal encombrée, d'entrée, quel que soit le problème et dès qu'il est nouveau.

Ces barrières se lèvent au fur et à mesure que la craînte augmente, que le nombre de victimes directes a un effet de masse significatif mais pour en arriver là, on passe nécéssairement le seuil de l'irréversible et de très loin. Quand on verra les grands organismes se tourner enfin vers la PFF à Tahiti, il sera bien trop tard pour espérer s'en débarasser.


Si je n'avais pas un a priori positif moi aussi, je ne serais pas là moi non plus.
Ce n'est pas du dédain au sens hautain : Il y a quelque chose de légitime dans cette attitude, dans ce "chacun voit midi à sa porte". Comment en vouloir à ceux qui sont forcés de juger sans savoir, sans avoir vu réellement, si on ne leur donne pas les moyens de le faire avant de décider ?

Nous sommes condamnés à nous en sortir tout seuls et/ou à nous appuyer sur la solidarité nationale, la vraie, celle des citoyens de base.

Ce qui me console c'est que c'est exactement la même chose à ce niveau pour des invasions comme, par exemple, celle de Lasius neglectus en Bretagne. Le petit peuple reste petit ... et seul : Aujourd'hui il y a plus d'éléments sur cette invasion de la PFF en PF dans AcideFormik qu'à l'antenne UICN-fr ou au MNHN de Paris. Je ne pense pas qu'il puisse en être autrement avec quoi que ce soit d'autre parce qu'Internet est plus réactif qu'une grosse organisation. Je suis convaincu que si la Bretagne, qui est encore sauvable des Lasius, est effectivement sauvée un jour, ce sera obligatoirement sous l'impulsion et l'action de gens, isolés ou/et en association, qui ne travaillent pas dans les administrations concernées ou pour des partis politiques, qui sont des gens comme toi ou moi, victimes immédiates ou potentielles.

C'est un désastre qui s'étend.
Je ne rêve pas trop pour mes chats, je sais qu'il n'y a que moi pour eux et on ne sait et ne fait tellement rien.
Est-ce que ça servira de leçon ailleurs une fois Tahiti perdue ? Je ne crois pas : La PFF est en Nouvelle-Calédonie depuis des décennies et ça ne transpire que maintenant à cause du foin que fait Tahiti après avoir été polluée par eux : Les parasites humains des structures humaines sont plus à leur aise sous les tropiques, là où il y a moins de contrôles et moins de déontologie. (Je te rassure, les grandes organisations européennes ou américaines sont bien servies, et pas avec le dos de la cuillère non plus). La différence avec Nouméa, c'est que nous, ici, on n'a pas de nickel, seulement le tourisme et presque une agriculture ...

Si tu regardes bien, quand quelque chose de grave se passe il y a ceux qui en parlent, ceux qui agissent et ceux qui agissent et en parlent. Choisis bien ton camp : Les changements réellement efficaces ne viennent que du 3e groupe.

L'avenir passe par ici, par AcideFormik, pas seulement mais absolument.

Il y a au moins la vidéo d'Emilie sur le site de Fenua Animalia.
Il en existe certainement d'autres mais ils ne sont pas sur Internet par défaut.
Ce serait une bonne idée que de chercher à regrouper ce qu'on peut trouver sur le net mais je n'ai vraiment pas de temps pour ça. Je regrette beaucoup cette "erreur", c'est très dommage mais "la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a" : Je ne peux pas plus, surtout à bas débit.

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