Alimentation pour l'élevage des fourmis, Synthèse |
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Alimentation pour l'élevage des fourmis, Synthèse |
Thursday 10 July 2008 à 20:33
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Média Groupe: Contributeurs Messages: 990 Inscrit: 29/09/2007 Lieu : Vaucresson (92), Villejuif (94) Membre No.: 1 731 |
Je viens de retrouver une petite synthèse que j'ai écrite il y a quelques mois pour la refonte du B-A BA.
Je la poste, que vous puissiez critiquer (de façon constructive si possible) et m'indiquer des détails qui manquent. N'hésitez pas ! Alimentation Les comportements liés à la nourriture sont nombreux et particulièrement intéressants : trophallaxies, recrutement, relais de l'extérieur du nid jusqu'aux larves... Les fourmis ont essentiellement besoin de glucides et de protéines (ces dernières seront surtout consommées par les larves, seul stade connaissant une croissance). Sachant cela, essayez de diversifier la nourriture que vous leur proposez. Observez leurs réactions, vous vous apercevrez que certains aliments ont nettement plus de succès que d'autres ; tenez-en compte. Ne paniquez pas si vous ne voyez pas vos fourmis se nourrir : les jeunes colonies sont souvent timides, et leurs besoins relativement limités. Les ouvrières sortent alors plutôt la nuit. Renseignez-vous tout de même, ce que vous leur proposez ne leur convient peut-être pas. La fréquence avec laquelle vous devrez nourrir votre colonie et les quantités fournies varieront en fonction de la taille de la colonie, de l'espèce, de la saison, de l'importance du nombre de larves, de l'activité, etc. Regardez si vos fourmis ont le gastre gonflé (on parle de physogastrie), s'il y a beaucoup d'ouvrières dans l'aire de chasse... Il faudra veiller à toujours fournir de la nourriture en quantité suffisante. Il vaut mieux en proposer trop que trop peu, elles sauront consommer la quantité qui leur convient. Evitez cependant de laisser des aliments trop longtemps dans l'aire de chasse, cela limitera les risques d'acariens et de moisissures. Déposez la nourriture salissante sur des petits carrés de papier aluminium. Pour une colonie en tube à essai non relié à une aire de chasse, vous pourrez déposer la nourriture à l'entrée (sur du papier d'aluminium, pour éviter de salir le tube). Renseignez-vous sur le régime alimentaire des fourmis que vous élevez : toutes n'ont pas la même façon de s'alimenter. Liquides sucrés : Dans de l'eau (ou mieux du lait, car il contient des protéines), diluez du sucre, du miel (voir plus loin), du sirop ou autre substance sucrée. Vous pouvez également proposer du jus de fruits. Vous pouvez proposer ces liquides sous forme de petites gouttes (une seringue peut être pratique), mais attention aux noyades et à l'engluement, surtout avec les petites espèces ! Pour limiter ces risques, imbibez une petite boule de coton dans le liquide et déposez-la sur un morceau de papier d'aluminium. Si malgré ces précautions vous avez des noyées, attendez un moment avant de les enterrer ; mettez-les au sec, des fourmis que l'on croit mortes peuvent se relever au bout d'un moment. Placez les ouvrières engluées sur un absorbant (papier hygiénique, fond d'aire de chasse en plâtre...) et déposez dessus (à l'aide d'un pinceau, d'une pipette...) une/des goutte(s) d'eau pour les rincer. Les résultats sont souvent étonnants. Lorsque le coton est sec et que les ouvrières s'en désintéressent, enlevez-le. Fruits : Enlevez-leur la peau pour éviter les pesticides. Déposez-en un petit cube sur un morceau d'aluminium, que vous déposerez dans l'aire de chasse. Les ouvrières viendront le "lécher". Enlevez le morceau lorsqu'il est sec. Vous vous apercevrez que certains fruits ont plus de succès que d'autres. Recettes avec gélifiant (agar-agar ou gélatine) : Les gelées se conservent longtemps au réfrigérateur, sont facilement portionnables... Bref, sont pratiques pour nous. L'agar-agar provient d'une algue. Il est riche en fer, phosphore, calcium, et vitamines. Son pouvoir gélifiant est environ sept fois plus fort que celui de la gélatine animale. Mais il est plus cher au kilo. La gélatine est très riche en protéines, et est plus facile à trouver (en grande surface par exemple). Rendez votre gelée attractive en y ajoutant du sirop, du miel… A vous d'être créatifs ! Pour les dosages, reportez-vous aux indications du fabriquant et à vos expériences myrméco-culinaires. Voici un exemple de mélange (quantités pour 500 ml, ce qui est énorme). Il s'agit de la célèbre recette dite "de Bhatkar", utilisée notamment par B. Hölldobler et E. O. Wilson (recette lue dans The Ants) : 1 Oeuf 62 ml de Miel 1 mg de vitamines 1 mg de minéraux et sels 5 g d'agar-agar 500 ml d'eau (minérale) Dissolvez l'agar dans 250 ml d'eau bouillante. Laissez refroidir. Ajoutez ensuite les 250 ml d'eau restant, le miel, les vitamines, les minéraux et l'oeuf. Remuez jusqu'à ce que le mélange devienne pâteux. Version adame : Remplacez les vitamines et les sels minéraux par une grosse cuillère de pollen (produit d'apiculture). Mélangez tous les ingrédients, sauf l'agar, dans 250 ml d'eau froide. Diluez l'agar, à froid (pour éviter les grumeaux), dans 250 ml d'eau et faites-le bouillir 3 minutes. Mêlez-le, encore chaud (il ne gélifie pas tant qu'il l'est), aux autres ingrédients. Passez un pied mixeur (le même que pour la soupe) dans le mélange afin qu'il soit bien homogène. Versez le Bhatkar encore chaud dans différents récipients (pots à confitures, voire plus petits). Laissez refroidir. Les quantités produites étant généralement importantes, il est conseillé de remplir des pots que vous placerez au congélateur. Il vous suffira, au fur et à mesure, d'en mettre de petites quantités (de quoi tenir une semaine, par exemple) à dégeler au réfrigérateur. Miel : Il contient environ 80% de sucres, d'où son intérêt. Déposez-en de petites gouttes sur du papier d'aluminium (attention à l'engluement !) ou, moins risqué, diluez-le (voir plus haut). Utilisez de préférence du miel biologique : il est plus cher, mais limite les risques de pesticides (le danger du miel " classique " sur les fourmis n'est pas prouvé, et beaucoup en utilisent sans problème ; mais dans le doute, mieux vaut l'éviter). Dérivés du candi : Le candi est utilisé en apiculture. Il nécessite habituellement un protocole précis et des températures contrôlées, mais dans notre cas la chose est simplifiée. L'idée est d'obtenir une pâte souple, qui ne moisit pas (du fait de sa forte teneur en sucre). Elle a généralement moins de succès que les liquides, mais dure longtemps (elle pourra être déposée dans l'aire de chasse lors d'une absence prolongée). Evitez cependant d'en donner aux fondations en tube à essai : avec l'humidité et la chaleur, le mélange peut fondre. Voici la méthode la plus simple (merci à Bidou de m'avoir communiqué sa recette) : Prenez du sucre glace, et étalez-le sur une surface plane. Rajoutez une ou deux cuillères de miel. Malaxez jusqu'à obtenir une boule homogène (tant que ça colle, rajoutez du sucre glace). Déposez-en une boulette sur du papier d'aluminium dans l'aire de chasse. C'est une base, sur laquelle vous pouvez vous appuyer pour différents mélanges. Il est par exemple possible de remplacer le miel par de la confiture. Viandes : La viande est généralement acceptée, de préférence coupée en morceaux facilement transportables par les ouvrières (si vous avez des colonies importantes, un passage au mixeur vous fera gagner du temps). Découpez-la de préférence au dernier moment, elle sèche relativement vite et a alors moins de succès. Insectes : Evitez de prélever des insectes dans la nature pour nourrir vos colonies, surtout si vous ne savez pas les reconnaître précisément : d'une part pour préserver leur milieu, d'autre part parce qu'ils peuvent être porteurs de parasites. Il est d'ailleurs conseillé de passer les insectes 72 heures au congélateur, afin de les débarrasser d'éventuels acariens. Les proies mortes sont chassées, inutile de donner des insectes vivants. Si vous habitez près d'une animalerie vendant des reptiles ou d'un magasin de pêche, vous pourrez facilement vous procurer des boîtes de grillons, teignes, asticots (une fois devenues des mouches, on a un stock important de nourriture), ténébrions et autres. Beaucoup de membres du forum élèvent les proies de leurs fourmis : blattes (attention aux évasions !), criquets et grillons (assez contraignant), ténébrions, drosophiles (de préférence aptères), collemboles, forficules... Vous trouverez de nombreuses informations là-dessus dans la partie élevages parallèles du forum. Les insectes se conservent très longtemps au congélateur Graines : Certaines espèces de fourmis (notamment les moissonneuses comme celles du genre Messor qui sont presque exclusivement granivores, mais d'autres également comme celles de Tetramorium ou les Pheidole pallidula) consomment des graines. Comme pour les insectes, il est préférable de les passer 72 heures au congélateur (les graines, pas les fourmis) avant de les proposer. Il n'est évidemment pas difficile de s'en procurer. Voici une liste de certaines d'entre elles, facilement trouvables en grandes quantités et la plupart du temps appréciées : pissenlit, mélanges pour canaris, quinoa, fruit ailé d'acer, potagères (radis, laitue, carotte…), akène de platane, chicorée, pavot, millet, noix, cacahuète sans sel, amande, noisette, pépin de melon, fétuque (base de la semence de la pelouse), gros boulgour, orge, muesli, riz complet... Oeuf : Le jaune contient beaucoup de lipides, et des protéines ; le blanc essentiellement des protéines. L'oeuf a souvent du succès, plus ou moins selon ses différentes formes : cru, cuit, dur ou en omelette, le blanc, le jaune, mélangé à du sucre, du sirop... A vous de tester et de voir ce qui plaît le plus à vos fourmis. Quelques autres sources de nourriture possibles : Pollen, daphnies, miettes de biscuits, confiture (attention à l'engluement), sirop d'érable, élevage par certaines fourmis de pucerons et de cochenilles (difficile à mettre en place, voir sur le forum), croquettes pour chiens et chats, nourriture pour poissons, fleurs, surimi... |
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