Paratrechina longicornis (Latreille), FFN - Fourmi Folle Noire - Biologie |
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Paratrechina longicornis (Latreille), FFN - Fourmi Folle Noire - Biologie |
Friday 09 May 2008 à 06:03
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Major Fatal Groupe: Membres Messages: 1 296 Inscrit: 20/03/2008 Lieu : Mahina - Tahiti Membre No.: 1 984 |
Paratrechina longicornis (Latreille) Présentation : Paratrechina longicornis, ou Fourmi Folle Noire ou FFN (par opposition avec la Fourmi Folle Jaune ou FFJ, Anoplolepis gracilipes), possède une biologie offensive très mal connue. Son nom scientifique lui vient de la longueur de ses antennes, presque aussi longues que son corps. Son nom commun lui vient de sa façon frénétique de se déplacer dans tous les sens et de sa couleur. Originaire d'Afrique ou d'Asie (elle était trop mal connue pour pouvoir en situer l'origine avec certitude à présent), elle est devenue un major des pestes mondiales, une radioactivité biologique de plus. Elle est considérée aujourd'hui comme une des huit fourmis les plus dangereuses à l'échelle mondiale. Elle est classée comme peste à deux titres. D'une part elle est un Attila biologique accompli, faisant le vide de tout ce qui ne lui est pas utile dans son domaine, d'autre part, et à l'instar d'autres super-envahissantes, elle élève en masse les aphidiens (pucerons et cochenilles) pour en traire les miellats sucrés et protéïnés, au détriment des plantes hôtes, donc des cultures humaines. Caractéristiques générales : Elle fait partie des 8 espèces de fourmis classées Super-envahissantes. Pour faire partie de ce club très fermé il faut posséder les caractéristiques suivantes :
Elle s'invite, elle aussi, assez facilement dans les maisons et immeubles. Elle est rangée en haut du top 100 des pires pestes mondiales. Classification : Synonymes : Formica longicornis Latreille (1802) Prenolepis longicornis Roger (1863) Prenolepis (Nylanderia) longicornis Emery (1910) Formica vagans Jerdon (1851) Formica gracilescens Nylander (1856) Tapinoma gracilescens F. Smith (1858) Paratrechina currens Motschoulsky (1863) Morphologie : C'est une assez grande fourmi : - ouvrières : monomorphes (pas de majors), de 2,3 à 3 mm environ, unicolores noires, tirant parfois sur le brun foncé avec des nuances de bleu-noir irisées. Leur espérance de vie est apparemment inconnue. - gynes : Je n'en ai pas trouvé de photo correcte sur le net. 6 à 7 mm (sans les ailes), même coloration que les ouvrières. Son espérance de vie est inconnue aussi mais porterait sur plus d'une année au moins. Je vous donne une vue de cette reine par agrandissement de cette photo. : [attachment=2687:gyneFFN.jpg] Anatomie de l'ouvrière :
Critères d'identification post mortem : 1. La couleur et la taille 2-3 mm 2. La formule antennaire (12 segments sans massue) 3. La longueur des antennes et du scape (> 2 fois la longueur de la tête) 4. La forme ovoïde de la tête 5. Pas d'épines propodéales Photos anatomiques (et autres, en anglais) : PaDIL - Paratrechina longicornis Habitat : Elle ne fait pas de fourmillière mais des nids qu'elle installe un peu partout. Elles colonisent tous les milieux, y compris les maisons, avec une préférence pour les endroits sombres et humides : murs, faux-plafond, fondations, compteurs, cagibis, etc. Elles ont l'habitude d'aller chercher leur nourriture loin de leur nid. Reproduction : Comme toutes les super-envahissantes, elles sont polygynes. Un nid compte une vingtaine de reines et au moins cent fois plus d'ouvrières. La reproduction extranidale, par vol nuptial, n'a jamais été constatée, la reproduction intranidale semble être la seule bien que les sexués soient tous ailés au départ. Il semble que la production des sexués soit stimulée par l'arrivée de la fraîcheur. Le nombre d'ouvrières est relativement saisonnier, présente des pics au début des saisons d'abondance. Ethologie : Expansion naturelle : Elle suit le standard des super-envahissantes, les nids bourgeonnent autour de celui d'origine. La vitesse de leur extension n'est pas établie avec précision mais elle semble être rapide. Structure sociale : Comme toujours chez les super-envahissantes, il n'y a pas de hiérarchie sociale, juste la séparation ouvrières-gynes, toute information utile diffuse rapidement dans la colonie. Alimentation : C'est avant tout un généraliste omnivore, prédateur à l'occasion mais qui, comme beaucoup d'envahissantes, fait de l'élevage de pucerons et cochenilles. Le miellat de ces aphidiens peut représenter plus de la moitié de leur alimentation. La présence surchargée de cochenilles et de pucerons sur les plantes à feuilles lisses est un critère de dépistage fiable des espèces envahissantes. Leur préférence est nettement marquée pour les glucides. Il semble que leur appétence pour les protéines soit saisonnière, pendant la maturation des grosses pontes. Comme pour les autres super-envahissantes, leur pouvoir de mobilisation sur toute nouvelle ressource est très grand et très rapide. J'ai constaté la mobilisation de plus d'une centaine d'individus sur un appât en moins de 2 minutes. Une particularité curieuse : Elles n'ont pas d'aiguillon mais leur glande à venin fonctionne. Le venin est sans doute introduit dans les blessures faites avec les mandibules, en s'arc-boutant dessus pendant l'attaque. Compétition interspécifique : Leur agressivité est grande, la force de leur venin aussi mais elles ne s'en servent pas aussi brutalement que les fourmis de feu, par exemple. Elles montrent une certaine tolérance aux autres espèces de fourmis, au moins dans ces premières années d'installation. Ensuite, je ne sais pas si c'est par la compétition sur les ressources mais les autres espèces se font plus rares. Diapause : Elles n'en connaissent aucune. Impact : Habituels des super-envahissantes : Le nettoyage de la biodiversité par le vide sauf pour les espèces qu'elles élèvent ou qu'elles ne peuvent atteindre (faune hypogée, espèces cuirassées et trop petites pour elles). Répartition mondiale détaillée et autres : Carte de leur répartition mondiale. Son explosion mondiale est due à l'homme : Comme pour toutes les envahissantes, La dissémination par l'homme est extrêmement facile et pratiquement invisible lorsqu'on n'est pas averti et très attentif. De plus, n'étant pas directement agressive elle n'est pas particulièrement surveillée/détectée. Les recherches en lutte biologique sont nulles. La seule méthode connue et employée, est la lutte chimique à base d'IGRs (= inhibiteurs de croisssance : méthoprène et pyriproxyfène) et surtout d'insecticides systémiques (= à effet retardé, que les ouvrières apportent aux reines : hydramethylnon (encore lui ! ) Voir aussi : (NB: Le nombre de publications francophones sur cette fourmi est quasiment nul !) ISSG-PAPP-fr - Plan de Prévention contre les Fourmis Envahissantes dans le Pacifique CNRS - The predatory behaviour of a tramp ant species in its native range (résumé en français) AntWeb - Paratrechina longicornis (En anglais) ISSG-GISD - Paratrechina longicornis (En anglais) Biosecurity New-Zealand - Landcare Research - Paratrechina longicornis (Latreille) (En anglais) PaDIL - Crazy Ant (En anglais) Institute of Food and Agricultural Sciences - University of Florida - Paratrechina longicornis (Latreille)- Crazy Ant (En anglais) Biosecurity NZ - Invasive Ant Risk Assessment - Paratrechina longicornis (En anglais) etc ... --------------- mise à jour au 10/05/2008. --------------- Des remarques ? Des questions ? -------------------- C'est fou de préserver la biodiversité en étant obligé de balancer des saloperies chimiques dans la nature !
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